8 astuces pour en finir avec les bonnes résolutions

Arrêtez avec les bonnes résolutions de début d’année. Mettez plutôt en place des automatismes !

« Cette année, je me mets au sport ! En 2020, c’est décidé, je baisse mes impôts ! La retraite approche alors cette année je réalise un bilan financier ! En 2020 je commence mon 3e pilier ! Cette année… ».

Si comme moi, vous ne supportez plus d’entendre chaque premier janvier : « quelles sont tes bonnes résolutions pour cette année ? » et que vous dites des trucs que vous voulez sincèrement faire, mais que vous risquez de ne pas tenir, je vous propose une liste de 8 astuces afin d’appliquer facilement un système d’épargne infaillible et automatique, grâce auquel vous n’aurez plus jamais à faire de « reset » en début d’année. Une sorte de bonne résolution permanente 🙂

Cet article s’inscrit dans l’événement interblogueurs organisé par Olivier Roland depuis son blog Devenez Meilleur sur le thème du développement personnel. Son site est rempli d’articles formant une véritable bible autour de cette thématique. Étant moi-même fan de l’optimisation, je vous recommande cet article de Steve Pavlina : 10 façons d’optimiser vos journées normales.

Pour en revenir à notre bonne résolution permanente, le premier trimestre se prête parfaitement à mettre en place un tel système. La procrastination nous pousse souvent à faire [trop] vite en fin d’année un plan d’action partiel et peu efficace. Profitez des quelques semaines encore paisibles et loin du rush de fin d’année pour vous poser en couple ou en famille afin de déterminer vos priorités.

Par quoi pourriez-vous commencer ? Voyons cela.

Astuce numéro un : fixez-vous des objectifs de vie.

Se fixer des objectifs de vie à moyen et à long terme est la meilleure façon de tenir un cap et de se souvenir pourquoi on épargne en période douloureuse par exemple.

Si épargner dans le seul but de vivre décemment à la retraite ne vous réjouit pas, je vous rassure, vous n’êtes pas seul. Même s’il est vivement conseillé de se pencher au moins une fois sur le sujet à cause des lacunes énormes à venir, vous pourriez rapidement passer à des objectifs plus réjouissants comme financer un tour du monde, épargner pour les études supérieures de vos enfants [sans devoir travailler comme un fou à 50 ans passés], préparer des mini-retraites de trois mois tous les deux ans, financer une préretraite avec un départ à 55 ans, financer l’achat de votre maison ou de votre résidence secondaire… la liste est aussi longue que votre imagination peut être prolifique…

Vous pourriez par exemple établir une « liste de choses à faire avant de mourir » puis prioriser 2 à 3 points comme objectifs principaux.

Avec des objectifs clairs, il devient simple et évident d’épargner 😉

Astuce numéro deux : faites-vous accompagner.

Lorsque l’on parle de finance et de bilan financier, il est souvent difficile de savoir par où commencer. Je dis souvent « chacun son métier ». Le métier d’un conseiller ou d’un planificateur financier consiste à seconder ses clients dans la réalisation de leurs objectifs.

Il existe plusieurs bénéfices à se faire accompagner. Hormis la connaissance des réglementations et de la fiscalité, tout l’art d’un conseiller financier est de faire coïncider l’épargne de ses clients avec les objectifs qu’ils se sont assignés.

Le premier avantage est d’appliquer une stratégie d’investissement adéquate, réaliste et si possible systématique afin d’atteindre les échéances fixées.

Le second avantage est d’obtenir un regard extérieur spécialisé et qui peut mettre le doigt sur des lacunes importantes ou au contraire vous convaincre que vous êtes sur le bon chemin.

Enfin, l’intervention et l’avis d’une tierce personne peuvent permettre à un couple de s’accorder sur des sujets financiers épineux et de discuter de sujets essentiels, mais délaissés dans la routine du quotidien.

Astuce numéro trois : payez-vous en premier.

Avant de payer Netflix, votre bailleur, votre caisse maladie et vos impôts (oui même les impôts [] : payez-vous en premier !

Cela signifie que la première dépense du mois doit être consacrée à augmenter votre patrimoine. Cette épargne contribuera in fine à atteindre vos objectifs.

H2 – Astuce numéro quatre : déterminez votre capacité d’épargne.

Je ne le répéterai jamais assez : réaliser un budget cohérent vous permettra de facilement déterminer votre capacité d’épargne. Connaissez-vous beaucoup d’entreprises qui naviguent « à vue » ?

Faites de même, prenez vos finances en main. Calculez le montant de votre patrimoine à chaque fin d’année et faites un budget. Vous n’aurez pas besoin de le modifier trop souvent. Une fois fait, vous n’aurez qu’à adapter les changements majeurs.

Ne vous limitez pas excessivement. Restez cohérent dans le constat de vos dépenses. Pour les postes plus délicats et avec une récurrence annuelle ou biannuelle comme les vacances, les cadeaux ou les loisirs : calculez une moyenne sur deux ou trois ans.

Comptez une marge de 5% des dépenses. Nous ne sommes pas des robots et en restant flexible vous pourrez quand même céder à deux trois choses moins utiles ou imprévues.

Une fois votre budget fait, retrancher l’ensemble des dépenses aux revenus afin d’obtenir votre capacité d’épargne.

Astuce numéro cinq : investissez SYSTÉMATIQUEMENT votre épargne.

Vous êtes décidé à vous payer en premier ? Maintenant que vous connaissez votre capacité d’épargne, investissez-la chaque mois, en mettant en place un système automatique et simple.

C’est ici que réside la fin des résolutions du début d’année 😉 Si vous mettez en place un système, vous n’aurez plus à vous soucier de la fabrication de votre patrimoine.

Vous pourrez toujours changer d’objectifs en cours de chemin ! Et vos nouvelles envies seront d’autant plus facilement réalisables que vous aurez l’argent pour les concrétiser.

Vous pouvez par exemple investir grâce à un ordre permanent mensuel dans un portefeuille de fonds. Simple et flexible, cette solution vous permet de structurer votre épargne sur le moyen et le long terme.

Astuce numéro six : constituez une réserve de sécurité.

Le moteur de la voiture qui casse, un ennui de santé, un licenciement, une démission, la chaudière qui rend l’âme… La vie est remplie d’imprévus.

C’est bien beau d’épargner à moyen et à long terme, mais si vous n’avez pas une « petite » réserve de liquidité pour faire face à un imprévu, ça ne sert à rien.

Je recommande souvent aux célibataires ou aux jeunes couples de détenir deux salaires nets d’impôts et de charges sociales et aux familles ou aux propriétaires de détenir quatre salaires « nets nets ».

Si vous commencez cette année la construction de votre patrimoine en partant de zéro, épargnez rapidement deux revenus nets d’impôts et de charges sociales avant d’épargner à moyen long terme. Un compte courant (salaire) peut faire l’affaire. Un peu d’argent liquide à la maison peut également être utile. Attention ici : vérifiez que votre assurance ménage vous assure contre le vol de liquidités détenues à la maison.

Astuce numéro sept : consacrez une part de votre épargne au 3e pilier et éventuellement au rachat de votre 2e pilier.

Le système de retraite actuel est menacé et sera profondément revu dans les dix prochaines années. Vous trouvez ici un article sur l’AVS et ici un article sur le deuxième pilier.

C’est la raison pour laquelle je ne peux que vous recommander d’investir le plus tôt possible dans un troisième pilier « intelligent ».

Grâce au temps disponible avant votre retraite, plus vous commencerez tôt, moins vous pourrez y consacrer d’épargne grâce au jeu des intérêts composés.

Ainsi, vous aurez plus de moyens pour réaliser vos rêves de moyen terme ! L’épargne ne doit pas servir que pour la retraite !

Si votre épargne le permet ou si vous souhaitez devenir propriétaire d’ici à dix ans, pensez aussi au rachat de votre deuxième pilier.

Astuce numéro huit : atteignez l’indépendance financière.

La « rat race » (que l’on pourrait résumer par métro-boulot-dodo) peut être épuisante et le système de retraite fabriqué dans les années 1950 me semble être un « doux » leurre. En construisant de manière proactive et systématique votre patrimoine, vous atteindrez l’indépendance financière.

Loin de ressembler à des vacances permanentes, la liberté financière vous permettra d’atteindre vos objectifs de vie et d’acquérir de la résilience et une certaine liberté vis-à-vis du « système » et de ses contraintes.

En appliquant ces quelques astuces, vous pourrez répondre à la fameuse question « quelles sont tes bonnes résolutions pour cette année ? » : « AUCUNE, je les mis en place il y a longtemps. Elles sont automatisées ! »

Si vous avez aimé cet article, dites-le-moi en commentaire, c’est toujours encourageant. 🙂

2020, bonne année ! et revue des marchés financiers 2019

C’est avec plaisir que je rédige ma première revue des marchés financiers pour le blog www.MaRetraite.ch. 🙂 Cela me donne l’occasion de vous remercier pour votre soutien tout au long de l’année 2019. Depuis le lancement du blog en juin 2019, vous avez été 2’615 visiteurs générant près de 5’000 vues. Merci pour vos likes, vos commentaires et pour votre enthousiasme !

J’espère que vous trouvez de l’information utile et directement applicable pour préparer votre retraite, votre pré-retraite et vos mini-retraites. Si vous souhaitez lire un sujet particulier, dites-le-moi en commentaire, je reçois vos idées avec plaisir et essaierai autant que possible de le traiter.

Les trois articles les plus lus en 2019 ont été « racheter ma caisse de pension. Utile ou pas ? », « Immobilier : faut-il rembourser votre dette hypothécaire » et « Que mettre dans votre patrimoine ».

Ce post est également l’occasion de vous souhaiter ainsi qu’à vos proches une très belle et heureuse année 2020. Je vous souhaite de la passer en pleine forme. J’espère que vous pourrez accomplir ou continuer d’approcher vos objectifs de vie que ce soit en 2020 ou au cours de cette nouvelle décennie. 😉

Passons maintenant à la revue des marchés financiers 2019

Revue des marchés actions

Après une année 2018 calamiteuse, la plupart des indices actions ont retrouvés en 2019 leurs niveaux du bon cru 2017. Beaucoup d’entre eux les ont même dépassés.

Année de record en Europe…

2019 est également l’année où le SMI a battu son niveau des 9’531 points atteints au printemps 2007, il y a 12 ans. Notre indice national vaut au 31 décembre 2019 10’617 points.

Le SMI pour « Swiss Market Index » regroupe les vingt plus grosses capitalisations suisses. Vous retrouvez des groupes tel que Swatch, Swisscom et ABB ainsi que Nestlé, Roche et Novartis qui pèsent à eux trois plus de 60% de l’indice. En 2019, le SMI a progressé de 25.95%.

Dans la même veine, le principal indice des actions allemandes DAX a progressé de 25.22% en 2019. Cet indice regroupe les trente plus grandes compagnies du pays telles que Siemens, Adidas et les trois constructeurs automobiles BMW, Daimler (Mercedes) et Volkswagen.

En Angleterre où le Brexit pèse sur les affaires depuis l’été 2016 (psychologiquement en tout cas), l’indice FTSE 100 a « seulement » progressé de 12%. Le « footsie » 100 regroupe les cent plus grosses capitalisations anglaises telles que la Royal Dutch Shell, la BP, la Lloyds, Unilever, HSBC ou encore Rolls-Royce. Cette dernière société fabrique notamment des moteurs d’avion. Il ne faut pas la confondre avec le fabricant de voiture dont elle n’est plus propriétaire depuis 1973. Rolls-Royce Motor Cars est aujourd’hui la propriété de BMW.

L’hexagone et son CAC 40 pour « Cotation Assistée en Continu » a vu son cours progressé de 27.57%. En clôturant à 5’982 points, l’indice regroupant les quarante sociétés dont les échanges sont les plus importants n’a ni battu son record de 6’944 points atteint en septembre 2000, ni celui de 6’168 points atteint en mai 2007. Les sociétés l’Oréal, LVMH, Pernod Ricard, ArcelorMittal, Total, Peugeot ou Renault sont cotées en France.

… et aux États-Unis

Aux États-Unis, le S&P 500 (Standard & Poor’s), qui regroupe les 500 plus grosses capitalisations américaines, a clôturé 2019 en hausse de 28.34% tandis que le NASDAQ pour « National Association of Securities Dealers Automated Quotations », représentant les valeurs dites technologiques (Apple, Amazon, Microsoft ou encore Tesla), a battu les indices traditionnels en finissant l’année 36.93% plus haut qu’il ne l’avait commencé.

Même en comptant la mauvaise année 2018, cela nous donne un « gain » pour le S&P 500 de 43% sur les trois dernières années et de 19% sur les deux dernières années.

L’Asie émergente reste source d’opportunités

Après la baisse des bourses en fin d’année 2018, les investisseurs avaient littéralement fui les entreprises en Asie.

Si l’on en croit l’indice Hang Seng qui regroupe près de 65% de la capitalisation de la bourse de Hong Kong, les investisseurs ne sont revenus que partiellement en Asie et surtout en Chine.

Avec une performance légèrement supérieure à 9%, nous sommes trois fois en dessous de la performance américaine. La guerre commerciale et les émeutes citoyennes auront sans aucun doute pesées fortement sur les performances.

Des compagnies chinoises comme Tencent, China Mobile, le pétrolier CNOOC ou la Industrial and Commercial Bank of China sont cotées à Hong-Kong.

Les rendements négatifs des obligations

Le plus gros marché financier du monde, formé des obligations (et oui ce ne sont pas les actions), continue d’offrir des rendements faibles et négatifs dans ce que l’on nomme les pays développés (Europe de l’ouest, Amérique du Nord et Japon).

La Suisse est en tête pour ce qui est des rendements négatifs et ce depuis 2015. En 2019, l’obligation de la Confédération à échéance 10 ans a vu son rendement baisser à -1% par an ! Son niveau le plus bas jamais atteint.

Bien que les charges financières de la Confédération et des cantons aient fortement diminuées ces dernières années, nous, citoyens, n’avons pas vu nos impôts baisser ! Aberrant et confiscatoire. « Rassurons-nous », il semble que ce soit la même chose dans les États voisins. Nous aimerions bien voir plus de perspicacité, d’audace et de singularité chez les politiciens suisses.

Une obligation est un emprunt. Donc lorsque j’écris que l’obligation de la Confédération à 10 ans offre un rendement négatif, cela signifie que les prêteurs « payent » la Suisse (en ce moment) pour lui prêter de l’argent. Globalement le coût d’emprunt est beaucoup plus bas pour les entités formant le pays (les cantons, les administrations et les entreprises).

La dette américaine reste plus attrayante

Les États-Unis continuent d’offrir un rendement positif et « attrayant » sur ses emprunts en comparaison internationale. Le rendement du bon du trésor à 30 ans (Treasury Yield 30 years) a baissé de 20% durant l’année 2019 (!) confirmant ainsi sa longue tendance baissière entamée dans les années 1980 (-85% depuis septembre 1981). En 2019, le rendement annuel est passé de 3% à 2.39%. Le rendement de l’emprunt américain à 10 ans s’établit quant à lui à 1.92% en baisse de près de 28%.

Afin de dégager un rendement obligataire intéressant pour nos portefeuilles, il semble qu’il faille continuer de s’orienter vers les pays émergents (avec le risque prédominant du dollar tout puissant) ainsi que vers les entreprises de moyennes tailles.

Notez que les taux d’emprunts très bas des dernières années ont favorisés l’émergence de bulles d’activités « non économiquement rentables » : certaines entreprises qui n’auraient aucun avenir dans un monde de taux d’intérêt positifs continuent de vivre grâce à un coût de dette très peu élevé. Attention à la prochaine hausse de taux.

La notion de taux bas me permet de faire la jonction avec l’immobilier suisse. En effet, qui dit coût d’emprunt faible dit dette hypothécaire pas chère. Ici aussi des risques existent.

L’immobilier suisse

Si vous cherchez à acheter votre résidence principale ou si vous l’avez acquise récemment, vous avez sans doute constaté que les prix continuent de monter.

Pour les besoins de l’article, je me baserai sur l’évolution du fonds immobilier Crédit Suisse Real Estate Fund Siat. Ce fonds investit à 67% dans des immeubles d’habitation en Suisse et reflète partiellement l’évolution des prix du secteur résidentiel. Nous n’y trouverons pas les prix des résidences individuelles.

Ce fonds a progressé d’environ 15% durant l’année passée (valeur au 10 décembre 2019). Ce qui est énorme pour de l’immobilier, d’autant plus que la hausse est quasi continue depuis les années 2000.

Quel risque dans l’immobilier ?

Notez que l’agio de ce fonds est élevé et s’établit à près de 40%. Cet agio élevé n’est pas l’apanage de ce seul fonds : en Suisse, La Foncière et le Fonds Immobilier Romand majoritairement investis en Suisse romande offrent un agio de respectivement 28% et 38%.

L’agio est la différence de valeur entre le prix en bourse et la valeur nette des actifs (ici du parc immobilier).

Cet écart de prix s’explique principalement par les taux négatifs des obligations helvétiques et par un besoin de diversification des investisseurs. L’immobilier suisse est prisé par les caisses de pension à la recherche de rendement et qui ne peuvent plus compter sur les revenus des obligations de la Confédération ou des cantons.

Il faut ici prêter attention à l’effet ciseau pouvant se produire entre la valeur de l’immobilier et les taux d’emprunts bas. Si les taux venaient à monter, le premier secteur à en souffrir serait l’immobilier. Vous pouvez lire ici un article où j’en parle.

Matières premières, inflation et monnaies

En 2019, les matières premières ont aussi pris l’ascenseur.

L’or a grimpé de 18.18% tandis que le pétrole a vu son cours passer de 45$ à 63$, soit une hausse de presque 40%.

Pour ce qui est de l’inflation suisse, elle s’établit, selon l’office fédéral de la statistique et à la fin du mois de novembre 2019, à -0.1% sur 12 mois roulant (les chiffres pour l’année entière ne sont pas encore disponibles).

Les monnaies et autres cryptomonnaies

Le dollar est resté stable et proche de la parité avec le franc suisse. C’est sans aucun doute la valeur cible de notre banque centrale.

L’euro s’est lui affaibli pour le plus grand bonheur d’Amazon et des retraités qui pourront voyager en Europe pour moins cher. Au 31 décembre, sa valeur était de 1.085 franc.

Le bitcoin (en franc suisse) a performé de 84% en 2019 après avoir subi une baisse de 71% en 2018. Sur les deux dernières années, le bitcoin est négatif de 47%.

Pour finir, l’autre cryptomonnaie la plus détenue qu’est l’Ethereum, a baissée de 5% en 2019 après avoir plongé de 81% en 2018… Une alternative intéressante à la détention de cryptomonnaie pourrait être l’arbitrage de ces dernières. Vous pouvez trouver plus de détails en cliquant ici.

Planifiez !

Même si les performances de l’année passée sont (très) réjouissantes, il ne faut pas oublier qu’elles ne restent qu’un gain à court terme. Il est plus important de planifier à moyen et à long terme le développement de votre patrimoine pour atteindre vos objectifs personnels, votre indépendance financière et augmenter votre sécurité familiale.

Tout réside dans le fait d’établir une bonne planification. Commencez par établir un budget, puis épargnez systématiquement mois après mois un montant fixe de votre revenu (payez-vous en premier !). Enfin, investissez votre épargne de manière bien diversifiée.

Vous ressentez peut-être le besoin d’être accompagné dans cette démarche ? Contactez-moi, je suis à votre disposition pour en discuter et définir ensemble vos besoins.

A très vite.

Retraite suisse – Un troisième pilier intelligent – Épisode 6

Vous souhaitez vous constituer un troisième pilier ? Vous ne savez pas par où commencer ? Lisez ceci, ce n’est pas très compliqué !

Lors des derniers épisodes, nous avons vu le fonctionnement du premier et du deuxième pilier. Je vous propose ici de résumer les lacunes du système des trois piliers puis de voir les points importants à considérer pour vous construire un troisième pilier intelligent.

AVS : le système est mort, vive le système !

L’AVS est un système de répartition dont les jours sont probablement comptés.

La cause majeure en est la démographie. La génération du baby boom a construit sa retraite sur le fait que leurs enfants la payeront. Ils n’ont toutefois pas fait suffisamment de bébés pour pérenniser ce système…

Aujourd’hui, baby est devenu papy et d’ici à 2030, le dernier d’entre eux sera passé à la retraite.

Les graphiques ci-dessous sont sans équivoque. L’idée de la solidarité retraite entre les générations, idée qui a émergé au début du XXe siècle (belle pyramide) ne fonctionnera bientôt plus (pyramide inversée en 2045).

Vous trouvez plus de détails dans l’article sur l’AVS en cliquant ici.

Deuxième pilier : Taux négatifs et allongement de la durée de vie, ça vous parle ?

Nous avons vu dans les articles précédents sur le deuxième pilier que chaque travailleur épargne pour lui-même et récupère à la retraite ses avoirs sous forme du capital ou sous forme de rente mensuelle à vie. Enfin ça, c’est « sur le papier ». En effet, le deuxième pilier fait face à deux facteurs dommageables.

Les intérêts négatifs, ou quand la notion de sécurité disparaît

Les intérêts négatifs, persistants depuis près de dix ans, forment le facteur d’actualité le plus néfaste à la pérennisation de nos caisses de pension. Le capital de votre caisse est majoritairement placé en obligations, en actions et en immobilier. Lorsque vous entendez parler de taux nuls ou négatifs, comprenez que c’est la part historiquement la plus sécuritaire qui est impactée : les obligations.

Afin de maintenir un rendement positif, les caisses de retraite se sont massivement rapatriées sur l’immobilier suisse, l’avantage étant d’encaisser un revenu régulier via les loyers. Le hic est que, répondant au jeu de l’offre et de la demande, les prix de l’immobilier se sont envolés, faisant proportionnellement s’effondrer les rendements (loyers).

Les obligations et l’immobilier représentent, selon les caisses, de 50% à 80% de leur fortune ! Vous comprenez ici leur difficulté à générer du rendement… pour vous.

Dans la même veine, l’absence de rendement « oblige » certaines caisses à prélever du capital aux travailleurs actuels afin de verser des rentes aux retraités. En toute transparence, et à la rédaction de cette série d’articles, je ne vous cache pas que ma surprise a été grande. Effectivement, c’est le but même du deuxième pilier qui est remis en cause ici ! Une épargne individuelle qui se transforme en épargne collective.

Que font les autorités pour remédier a cela ? Peut-on parler de vol intergénérationnel ? La limite est de mon point de vue franchie. Vous trouvez un très bon article du magazine Bilan, sur le sujet, en cliquant ici.

une partie de la génération du baby boom va percevoir plus de rente à la retraite que ce qu’elle a cotisé pendant sa vie de travail

Une histoire de taux de conversion

Le second facteur préjudiciable est l’allongement de la durée de la vie. Bonne nouvelle, nous vivons plus longtemps en bonne santé. Et plus nous vivons longtemps, plus nous avons des chances de vivre… encore plus longtemps. 🙂

Lors de la création du deuxième pilier, dans les années 1970, l’espérance de vie à la naissance était inférieure à 79 ans pour les femmes et à 72 ans pour les hommes. Aujourd’hui, elle est de 85.4 ans pour les femmes et de 81.7 ans pour les hommes.

les rentes étant servies à vie, une partie de la génération du baby boom va percevoir plus de rente à la retraite que ce qu’elle a cotisé pendant sa vie de travail.

C’est l’espérance de vie qui a permis de fixer le taux de conversion actuel de 6.8%. Appliqué sur le capital, il fixe le montant de la rente. Révisé pour la dernière fois en 2005, il permet de distribuer le capital pendant 14.7 ans dès le départ en retraite, amenant les femmes à 78.7 ans et les hommes à 79.7 ans. Dans la réalité actuelle, le versement de la rente continue après 14.7 ans… au même taux et ce même si vous vivez 85 ans, 90 ans, 100 ans ou plus.

En toute « logique mathématique », il devrait être proche des 6%.

Les différentes réformes portant sur la baisse de ce taux ont été refusées par le peuple. Notez qu’il est uniquement appliqué sur la partie légale définissant le minimum LPP, le taux sur la partie sur-obligatoire étant à la libre appréciation de la caisse. Vous trouvez ici plus de détail sur le deuxième pilier.

L’espérance de vie à la naissance était inférieure à 79 ans pour les femmes et à 72 ans pour les hommes. Aujourd’hui, elle est de 85.4 ans pour les femmes et de 81.7 ans pour les hommes.
À 65 ans, votre espérance de vie grimpe à 87.5 ans si vous êtes une femme et à 85 ans si vous êtes un homme. Plus vous vivez vieux, plus vous vivez… vieux ! 🙂

Exemples concrets du taux de conversion et des taux négatifs

En ce qui concerne les taux négatifs : prenons un salarié qui arrive aujourd’hui à la retraite avec un million de franc de capital. Ce million est globalement composé de 50% d’épargne et de 50% de rendement. A carrière et revenu égaux, son fils ou sa fille arrivera à la retraite avec seulement 500’000.- francs, montant composé majoritairement d’épargne (rendement très faible). Sa retraite sera donc deux fois plus petite.

Pour le taux de conversion : mettons que vous arrivez à la retraite avec 500’000.- de capital. Multipliez 6.8% de prélèvement par ce capital et vous trouvez votre rente annuelle de 34’000.-. En ponctionnant ce montant chaque année, votre capital serait théoriquement éteint après 14.7 ans. Dans les faits, et pour le moment, vous continuez de le percevoir.

Pourquoi faire un troisième pilier ?

Nous l’avons vu, l’AVS est « mort » et le deuxième pilier se fait attaquer par les intérêts négatifs et l’allongement de la durée de vie.

Autant de problèmes qui incitent à se constituer une épargne supplémentaire. Afin d’augmenter votre épargne retraite, vous êtes libre de constituer un troisième pilier « lié à la retraite » et déductible de vos impôts. C’est ce qu’on appelle le troisième pilier A.

Si vous êtes salarié cotisant à un deuxième pilier, vous pouvez épargner au maximum le montant de 6’826.- francs tandis que si vous êtes indépendant sans caisse de pension, le maximum est de 34’128.- (chiffres de 2019).

Au vu de la situation, se constituer ou non un troisième pilier n’est pas tellement une question à se poser. Les questions à se poser sont plutôt de savoir combien je dois épargner, comment je le constitue de manière intelligente, comment je peux l’adapter à mes besoins et à mes objectifs de vie. C’est à l’ensemble de ces questions que nous allons tenter de répondre.

Oui mais le troisième pilier, ce n’est pas pour moi !

J’entends souvent : « de toute façon, je ne vivrai pas jusqu’à la retraite alors autant vivre et tout dépenser maintenant ». Précisons que c’est bien votre moi qui a de grandes chances de vivre de 65 à 85 ans et plus. Vous pourriez vous poser la question : est-ce que je veux vraiment m’infliger une retraite à 40% ou à 50% de mon train de vie actuel ? Faites les comptes sérieusement : divisez votre revenu par deux et regardez si ça fonctionne avec votre train de vie.

Quel montant épargner dans mon troisième pilier ?

La solution est assez simple : il « suffit » de s’habituer à vivre avec 5% de revenu en moins dès son premier travail et ce jusqu’à la retraite. Vous pourriez par exemple enlever 5% de loisirs, 5% de restaurants, 5% d’iPhone et 5% de vacances… et mettre cette épargne sur votre 3e pilier pour pouvoir ainsi, aisément, continuer à consommer 80% de loisirs, 80% de restaurants, 80% de vacances… à la retraite 😉

Cette règle des 5% est une bonne indication si vous commencez tôt votre troisième pilier, c’est à dire dès votre premier emploi. Par exemple, si vous commencez à travailler à 25 ans avec un revenu de 5’000.- brut, vous pourriez mettre 250.- chaque mois en troisième pilier. Si quelques années plus tard, votre revenu augmente à 7’000.-, vous pourriez augmenter votre épargne à 350.- par mois et ainsi de suite.

Si vous attendez vos 45 ans, vous loupez le plus grand atout qui tourne en votre faveur : le temps. En effet, lorsque vous placez un capital, il travaille pour vous. C’est ce qui forme les intérêts composés : les intérêts font des intérêts, qui font à leur tour des intérêts et ce sur de longues années.

Pour illustrer mon propos, prenons le cas de Jean qui épargne 3’000.- par année dès ses 25 ans et comparons-le à Pierre, qui décide tardivement (à ses 45 ans) d’épargner le maximum de 6’826.-. A un taux de rendement moyen annuel de 3%, Jean récupérera 235’990.- et Pierre 195’746.-. C’est pourtant Pierre qui a mis le plus d’argent de sa poche…

Dans tous les cas, et peu importe votre âge, il est encore suffisamment tôt pour se poser la question et commencer à épargner.

Quel rabais d’impôts grâce à mon troisième pilier ?

Ajoutez que vous obtiendrez un rabais d’impôt sur le montant épargné. Il est difficile de vous dire précisément combien puisque qu’il dépendra de votre situation personnelle. Prenons deux exemples :

  1. Un salarié célibataire vivant à Lausanne avec un revenu brut de 5’000.- mensuel économisera environ 710.- d’impôts sur les 3’000.- de troisième pilier qu’il épargne, soit près de 24%. Un beau rendement 🙂
  2. Un couple marié avec deux enfants, vivant à Lausanne et gagnant 17’000.- brut mensuel économisera environ 4879.- d’impôts sur les 13’652.- (2 fois 6’826.-), soit le montant maximal qu’ils sont autorisés à épargner en troisième pilier, ce qui représente près de 36% d’économie fiscale !

D’accord, mais comment je fais un troisième pilier ?

Avant de choisir un troisième pilier, il est vivement recommandé de procéder à une analyse globale de votre situation financière et de réfléchir un minimum à vos objectifs de vie. Cela vous aidera à y voir plus clair et vous permettra de faire le bon choix.

Votre troisième pilier peut prendre la forme d’un dépôt bancaire ou d’une assurance sur la vie.

Bien que le but soit le même (constituer une épargne pour la retraite), le chemin pour y arriver est différent.

Le troisième pilier bancaire

Dans une banque, vous épargnez sur un dépôt, tout en restant dans la limite légale annuelle. Ce dépôt peut être à rendement nul ou investi avec des perspectives de rendements variables. Comptez entre 2% et 5% en moyenne annuelle. Certaines années peuvent être négatives et inférieures à cette moyenne (comme 2008) et d’autres au dessus (comme 2017). C’est la moyenne qui importe. Plus vous aurez du temps devant vous, plus vous pourrez aller chercher du rendement.

Le troisième pilier assurance

Dans une assurance, vous épargnez et profitez également de couvertures d’assurance telles que la libération du paiement des primes, d’un capital en cas de décès ou encore d’une rente invalidité. Évidemment, ces prestations d’assurances ont un coût et une comparaison entre diverses compagnies et différents produits est judicieuse.

Le troisième pilier assurance est, pour simplifier, un copié-collé du fonctionnement du deuxième pilier.

La libération du paiement des primes vous donnerait l’occasion d’arrêter votre cotisation en cas d’invalidité liée à une maladie ou à un accident. L’assureur épargnerait à votre place, vous permettant de toucher votre capital à la retraite.

Le capital décès est assez évident à comprendre et pourrait servir à rembourser votre dette hypothécaire par exemple.

Quant à la rente d’invalidité, elle permettrait de toucher un revenu complémentaire aux deux premiers piliers en cas de maladie ou d’accident à long terme.

Toutes ces prestations ont un intérêt évident pour protéger votre famille et votre patrimoine, notamment immobilier.

Dans la même veine qu’un dépôt bancaire, une assurance peut être investie ou non. Une assurance classique sera rémunérée non pas à 0% mais au taux magnifique et réglementé de 0.25% annuel, alors qu’une assurance investie pourra aller chercher des rendements compris entre 2% et 5% sur du long terme. Enfin, notez que certains assureurs offrent une garantie minimum de capital à la retraite, indépendamment des rendements effectués pendant la durée d’assurance.

Je choisis quoi ?

Il existe autant de réponses que d’individus. Les critères sont nombreux et personnels : style de vie, envie de devenir propriétaire, montant de la dette hypothécaire, enfants et famille à protéger, lacunes existantes dans les premiers et deuxièmes piliers…

C’est un travail de planification financière à proprement parler. Vous pouvez vous faire aider. Si vous souhaitez vous constituer un troisième pilier intelligent, contactez moi 😉 raphael.battu@maretraite.ch

Quelques pistes de réflexion :

Si votre fortune est déjà faite et que vous n’avez pas besoin de couvertures complémentaires pour vous protéger ou protéger votre famille d’une invalidité ou d’un décès, privilégiez le dépôt bancaire.

Par expérience, si votre épargne annuelle est élevée (deux fois ou plus la limite des 6’826.-) et que votre revenu dépasse le salaire couvert par les deux premiers piliers (environ 100’000.- annuels), l’assurance sera souvent judicieuse. Elle vous permettra de vous focaliser sur vos autres épargnes plus flexibles tout en sécurisant votre famille et votre patrimoine.

Un mix banque-assurance peut également offrir des avantages.

Pour ce qui est des rendements, si votre horizon de temps est inférieur à cinq, voir à dix ans, privilégiez un compte rémunéré à …0%. Ce n’est pas joyeux, mais cela aura le mérite de vous protéger d’une mauvaise année type 2008. A contrario, si vous avez du temps devant vous et un minimum de propension à l’investissement, vous pouvez vous orienter vers un compte avec une proportion d’actions importantes.

Je vous invite à vous faire conseiller et assister pour faire le bon choix. Privilégiez du sur-mesure !

J’y vois plus clair, mais la vie n’est pas figée ! Comment je peux adapter mon troisième pilier à mes besoins et à mes objectifs de vie ?

Bonne question 🙂

D’abord, sachez que si l’utilisation première du troisième pilier est la retraite légale, il existe quelques dérogations. Vous pourriez utiliser votre capital de troisième pilier ou votre police d’assurance dans les cas suivants :

  • Vous vous lancez comme indépendant,
  • Une retraite anticipée de cinq ans précédant l’âge légal,
  • Financer l’achat de votre résidence principale,
  • Faire des travaux apportant une plus value à votre résidence principale,
  • Vous en avez marre des montagnes ? Vous souhaitez partir vivre sous les palmiers ? Le départ à l’étranger fait partie des dérogations.
  • Votre banquier vous prête de l’argent pour acheter votre résidence principale mais vous demande une garantie : vous pouvez nantir (mettre en garantie) votre troisième pilier.

Enfin, vous pouvez ouvrir jusqu’à cinq comptes ou assurances de troisièmes piliers. J’y vois plusieurs avantages : flexibiliser l’utilisation de vos troisièmes piliers, diversifier votre épargne et casser la progression fiscale à la retraite lors du retrait du capital.

Pour conclure

Se constituer un troisième pilier intelligent et sur mesure nécessite de faire un bilan de votre patrimoine et demande une réflexion sur vos objectifs de vie. Je vous recommande également de réévaluer et d’adapter régulièrement votre situation afin de garder une cohérence entre votre vie et votre patrimoine.

Si l’un de vos collègues, amis ou membres de votre famille n’a pas encore de troisième pilier, faites-lui suivre cet article, il vous sera certainement reconnaissant.