Planification financière et gestion de fortune : pas pour moi ?

Une chose est sûre : investir à long terme en bannissant la spéculation de court terme est l’une des méthodes les plus fiables pour faire croître un patrimoine.

Si en plus vous évitez de vous conduire en girouette avec vos placements pendant ces longues années, vous pourriez assez facilement obtenir une rentabilité intéressante et supérieure à la moyenne de vos amis et de vos collègues.

Cela est vrai, peu importe l’école ou le style d’investissement que vous privilégiez. Ce que je dis plus haut ne consiste qu’à éliminer les erreurs communes des néophytes ou du moins d’apprendre à les identifier pour en rester loin.

Imiter la girouette peut par exemple consister à acheter et à vendre trop fréquemment ses positions ou à changer trop souvent de stratégies. En évitant cela, vous économiserez des frais de transactions et vous profiterez des tendances longues tel que les rallyes.

En choisissant l’école de la « valeur » qui revient, pour simplifier, à acquérir des actifs largement sous valorisés, vous prenez une sérieuse option pour dormir sur vos deux oreilles pendant de nombreuses années, tout en battant potentiellement le marché.

Vous achetez ainsi de la sécurité et, contrairement à ce qu’affirme la doxa, vous serez à même de détenir un portefeuille composé en majorité d’actions.

Les obstacles de l’investisseur

Seulement voilà, notre nature profonde et notre environnement s’opposent à cela. Un débat philosophique pourrait avoir lieu ici quant à savoir si les règles de la doxa servent à nous protéger de nous-mêmes ou des autres.

Notre nature d’humain est insupportée par l’absence de mouvement. Les effets de mode nous draguent et les crises nous stressent tandis que les pressions sociétales ou environnementales nous font douter. Ajoutons le risque de perdre notre job et nous serons tentés de revoir notre stratégie d’investissement de long terme à chaque événement de vie de court terme.

D’un autre côté, le pessimisme de la presse, les « conseils amicaux », les rumeurs du café du marché, les actions de nos politiciens ou de ceux de nos voisins alourdissent l’ambiance générale et pèsent sur nos choix.

L’ultime défi qui vous est posé vient de votre conseiller en placement. Humain tout comme vous, il est soumis aux mêmes impulsions et effets de mode, auxquels s’ajoutent des contraintes et des obligations hiérarchiques.

La taille, ça compte, mais…

Ne me faites pas non plus dire ce que je ne dis pas. Long terme et passivité ne riment pas avec inaction et absence de choix. Construire un patrimoine nécessite du travail. Beaucoup de travail. Voilà pourquoi vous serez souvent confrontés à des « tickets d’entrée » élevés pour la gestion d’actifs.

Pour bénéficier d’une gestion professionnelle, et sans même discuter de la philosophie de placement, il faut conduire des études et des analyses. Ainsi, à type d’investissement égal, un capital de 100’000.- francs exigera une quantité identique de travail qu’un portefeuille de 10 millions de francs. Si le ratio de frais facturé sur un portefeuille conséquent suffit à rémunérer le gestionnaire, il est évident que le même taux facturé sur un petit portefeuille peut s’avérer ridicule en francs.

Ce n’est pas pour autant qu’il faut rester à l’écart d’une stratégie d’épargne. Il existe heureusement aujourd’hui des possibilités d’investir pour le plus grand nombre, et ce dès une centaine de francs par mois. La titrisation et la création d’outils tels que les fonds de placement ou les certificats ont permis de rendre accessibles des investissements réservés hier à des initiés. Finalement, peu importe que vous commenciez à construire un patrimoine ou que ce dernier soit déjà mûr. L’essentiel est d’en prendre soin.

De l’intérêt d’une planification financière

Avant de choisir une école d’investissement, une stratégie ou une tactique… vous devriez établir une planification financière sur mesure. C’est la démarche la plus pertinente à avoir dans un premier temps. Vos souhaits, vos objectifs, votre style de vie et vos envies profondes doivent guider vos décisions d’investissements. Pour vous y aider, vous pouvez employer un planificateur financier. En recourant à un spécialiste de la prévoyance et des placements, vous faites appel à une personne si possible neutre et expérimentée pour vous aiguiller dans vos choix de long terme.

Le travail d’un planificateur financier réside principalement dans l’écoute. Il doit chercher à vous comprendre, à déchiffrer vos projets et à intégrer autant que possible le mode de fonctionnement de votre foyer. Il prendra une photo de vos états financiers afin de repérer les erreurs et les doublons, puis, après vous avoir aidé à corriger votre situation, il vous proposera des plans et des actions à mettre en place pour l’avenir. Ces derniers serviront évidemment à atteindre vos souhaits discutés précédemment.

Enfin, votre planificateur financier devrait être à même de vous accompagner sur le long terme. Le plus grand plaisir que je tire de mon travail apparaît lorsque les plans se réalisent. Le temps est le seul juge des actions mises en place des années plus tôt. Pour citer Hannibal de l’Agence tous Risques, « J’adore quand un plan se déroule sans accrocs ». Et c’est un bonheur de voir mes clients acheter une maison, effectuer un tour du monde, prendre une retraite anticipée ou adopter un style de vie atypique après quelques années d’investissements et de planification.

Warren Buffett : moquettes, briques et ennui

Notez qu’un plan financier apparaît souvent comme ennuyeux. Et ce n’est pas un problème !

Warren Buffett a augmenté significativement la fortune de Berkshire Hathaway avec des industries peu attrayantes comme les briques et les moquettes. Vous trouvez ça fascinant les moquettes ? Est-ce que comparer des stratégies de prévoyance est excitant ? Est-ce qu’analyser des bilans et des comptes de résultats d’entreprises à investir est passionnant ? Pour moi oui, mais, disons-le : une planification financière et les choix d’investissements qui en découlent sont généralement des activités barbantes pour la plupart.

Ce sont vos objectifs personnels, résultants du plan financier mis en place, qui mettent du sel dans la vie. Une planification financière bien réalisée, bien suivie et dont la flexibilité permet de s’adapter aux changements de situation personnelle et aux imprévus, vous autorise à consacrer du temps à autre chose : vos passions, votre travail, le sport, la lecture…

C’est ici que la clef réside. En sous-traitant une partie du travail, et en acceptant que le temps fasse son œuvre, vous éviterez d’imiter la girouette pour vos placements et vous accomplirez vos rêves.

Cet article a été posté en tant qu’invité sur le site investir.ch dont je vous recommande vivement la lecture. Vous y trouverez de nombreuses analyses sur la finance, l’économie, l’immobilier ou encore la prévoyance dans notre pays.

Pour plus de renseignements, contactez-moi directement via le blog ou écrivez moi à raphael.battu@maretraite.ch

Patrimoine : penser global

Construire votre patrimoine du seul point de vue fiscal, en considérant seulement les rabais d’impôts obtenus, n’est de loin pas la meilleure approche.

Dans un article précédent, j’évoquais des solutions pour compléter votre retraite. Nous avions rappelé que l’épargne en 3e pilier, le rachat du 2e pilier et l’acquisition d’une résidence principale constituaient de bonnes réponses, mais restaient partiels. En effet, et bien que ces trois outils diminuent les impôts et les dépenses liées au logement, ils ne suffiront plus à l’avenir à combler 100% des lacunes de pension.

Au-delà de la retraite, ces instruments ne vous permettront pas de financer vos projets de moyen terme. L’utilisation des piliers est réglementée tandis que l’immobilier voit sa liquidité quasi nulle. Vous ne pourrez vendre des briques pour retirer quelques milliers de francs…

Penser global plutôt que fiscal

Je ne saurais que trop vous recommander de construire votre patrimoine d’un point de vue global et non fiscal (considérer l’épargne seulement en fonction des rabais d’impôts obtenus). C’est cet aspect de globalité que nous allons aborder aujourd’hui.

Beaucoup de personnes se contentent d’inscrire leur épargne dans le régime social des piliers et se retrouvent démunies face à des dépenses de moyen terme. Investir ainsi est certainement un bon point de départ pour le très long terme, mais le financement du cœur de la vie n’est pas assuré. Vos projets et ambitions de moyen terme peuvent coûter chers et ils habitent votre quotidien. Il n’y a pas que la retraite…

et éviter les dettes de consommation

Les principaux points à anticiper sont les études supérieures de vos enfants, le rachat de vos véhicules, et d’une façon générale tous vos projets personnels. Inscrivez-y ce que vous voulez ! Vos rêves, vos investissements à venir, vos grandes expériences, vos loisirs, vos mois ou vos années sabbatiques… Vous éviterez ainsi – du moins en partie – de recourir aux crédits à la consommation et aux leasings.

Notez que la scolarité supérieure d’un enfant en Suisse coûte en moyenne une centaine de milliers de francs sur 5 ans (toutes dépenses confondues). Bien développé aux États-Unis, le crédit étudiant prend de l’ampleur en Europe. En économisant suffisamment tôt, vous ne transmettrez pas cette dette à votre fils ou à votre fille.

Je vais aujourd’hui et dans les prochains articles m’attacher à discuter investissement et épargne liquide. Bien que notre point de départ soit « comment compléter votre retraite », vous verrez que ce sont également vos projets et vos objectifs personnels que vous pourrez sponsoriser au long des années grâce à cette épargne.

Se faire accompagner pour vos placements par un conseiller financier est vivement indiqué ici afin d’établir une planification la plus robuste possible en tenant compte de vos contraintes particulières.

La vision globale de votre patrimoine

Revenons à cette « vision globale ». La première étape que je recommande consiste à établir un bilan de votre patrimoine. Et comme « une image vaut mille mots », le dessin suivant pourrait être un bon commencement.

Simplifiez-vous la vie ! Vous ne vous appelez pas Coca-Cola ou Nestlé et n’avez pas besoin de tenir une comptabilité en partie double pour avancer.

L’illiquidité des outils de long terme

La partie de droite, non liquide, est constituée de vos 2e et 3e piliers ainsi que de l’immobilier. Ce dernier peut prendre la forme d’investissements locatifs ou des résidences principales et secondaires. C’est aussi l’endroit où l’on trouve la dette hypothécaire.

Outre le manque de disponibilité, il est généralement difficile de générer une rentabilité supérieure à 3% ou 5% par an sur le long terme. Votre 2e pilier par exemple, est astreint à une série de réglementations sur lesquelles votre employeur et les caisses de pensions ajoutent encore d’autres contraintes. Retenons que depuis 2017, et malgré un rendement honorable de 5,25% annuel, le Conseil fédéral maintient la rémunération minimale à 1%. La pression des lobbies est-elle devenue plus forte que celle du peuple ?

Pour ce qui est de l’immobilier, son manque de liquidité tient plus à sa nature qu’à sa réglementation. Vous pourriez cependant obtenir de l’argent supplémentaire en augmentant votre dette hypothécaire comme je l’explique ici.

La partie liquide du patrimoine

Nous en arrivons au thème majeur de l’article : l’investissement. La partie gauche du dessin représente vos réserves de liquidités à proprement parler ainsi que votre ou vos portefeuilles d’investissements.

Ces derniers sont principalement constitués de fonds de placements, d’actions, d’obligations, de métaux précieux, de fonds immobilier, de hedge funds ou de matières premières (particulièrement utile en ce moment pour compenser l’inflation). Nous approfondirons ce point dans les prochains articles.

Vous pouvez ajouter une troisième catégorie à votre capital (« + » dans le dessin) en intégrant des voitures anciennes, des œuvres d’art, des livres d’exception, une cave bien fournie ou encore une collection d’armes. Ces biens répondent à des marchés propres et sont divisibles, ce qui en fait à mon sens des actifs plus ou moins liquides.

Petit aparté sur les dettes

Les dettes levées sur le patrimoine forment un outil intéressant et mériteraient un article distinct. L’idée de base revient à emprunter de l’argent que l’on va rembourser dans le futur. C’est le cas typique de la résidence principale où vous donnez en garantie votre propriété en échange de la dette. Le second aspect d’ordre financier permet de faire levier sur un actif. C’est-à-dire, et pour faire simple, emprunter de l’argent à un taux inférieur à ce que l’actif va rapporter.

Ce dernier peut être un bien de rendement, un titre (action, obligation…) ou un portefeuille d’investissements. Vous payerez ces crédits dits « lombards » plus chers que votre prêt hypothécaire et moins chers que des crédits à la consommation. Hormis l’aspect gain, vous avez la possibilité de dégager des liquidités supplémentaires pour réaliser un projet annexe sans avoir à vendre votre actif.

La prudence demeure lorsque l’on parle de dette. Outre l’attention à prêter au levier de votre portefeuille et de votre patrimoine, vous devriez vous méfier des taux d’emprunt. Le niveau de levier pourrait devenir problématique si la volatilité de votre portefeuille devenait trop forte. Par exemple, votre portefeuille perd 20% de sa valeur et le créancier vous demande de réduire l’endettement de 20%, ce sont les fameux « appels de marge ». Dans le cas d’une hausse des taux, vous pourriez devoir réduire votre train de vie pour payer les intérêts élevés ou vendre vos actifs. Vous avez sans doute remarqué que les taux d’emprunt grimpent depuis le début de l’année…

Utilité de la vision globale

Une fois vos chiffres posés, vous pouvez commencer à tirer des observations. Vous pouvez maintenant définir le montant de votre fortune brute (montant total de votre patrimoine), puis de votre fortune nette en retranchant les dettes à la fortune totale.

Si votre fortune brute vaut 1 million de francs, et que votre dette hypothécaire se monte à 800’000.-, vous disposez d’une fortune nette de 200’000.-. Ce dernier chiffre correspond – à condition de marché stable – à ce que vous obtiendriez en « cash » si vous vendiez tous vos avoirs.

Vous vous attacherez à noter le niveau de rendement moyen (passé ou attendu) de vos actifs et de votre patrimoine, que vous pourrez comparer aux coûts d’emprunt.

Vous pouvez aller plus loin en définissant le ratio de dette globale (dette / fortune brute) ou le ratio d’endettement (fortune nette / fortune brute). Ce sont de bons indicateurs. Ils vous aideront à établir le degré de dépendance de votre patrimoine aux prêteurs. Autant il est normal d’avoir un pourcentage de dette globale de 80% lors de l’achat de sa résidence principale vers 35-45 ans. Autant conserver ce ratio à long terme – sans épargner – peut se révéler dangereux pour les raisons évoquées plus haut. Ceci est encore plus vrai à l’aune de la retraite lorsque vos revenus baisseront.

Même si je ne peux généraliser, mon conseil pour « Madame et Monsieur tout le monde » serait d’atteindre rapidement un ratio de dette sur fortune brute de moins de 50%, avec comme objectif la capacité d’effacer une très grosse partie de l’emprunt hypothécaire à la retraite. Ceci sera possible soit en remboursant directement la dette, soit en épargnant d’ici là. Notez que le niveau d’emprunt sur la résidence principale ne pourra excéder les 2/3 de son évaluation (66,6%) à la retraite.

Illustrons brièvement le risque du levier :

Si l’ensemble de votre fortune est nantie (donnée en garantie au prêteur) et endettée à hauteur de 80%, vous seriez ruiné avec une perte de 20%. À une échelle plus petite, si votre maison est endettée à 80% et que son prix de marché baisse de 20%, vous devrez piocher dans le reste de votre patrimoine (liquidités, investissements, 3e piliers, 2e piliers, etc.) afin d’amener le crédit dans les clous des 80% de la nouvelle valeur du bien.

Arrivé à ce stade, vous profitez d’une photo globale de votre patrimoine. Vous en connaissez les revenus et les charges. Vous vous serez probablement renseigné sur la valeur de marché de votre maison, et vous savez si vos emprunts méritent d’être diminués ou augmentés. Nous verrons dans le prochain article comment introduire vos objectifs de vie tout en considérant les notions d’horizon de temps.

Cet article a été posté en tant qu’invité sur le site investir.ch dont je vous recommande vivement la lecture. Vous y trouverez de nombreuses analyses sur la finance, l’économie, l’immobilier ou encore la prévoyance dans notre pays.

8 astuces pour en finir avec les bonnes résolutions

Arrêtez avec les bonnes résolutions de début d’année. Mettez plutôt en place des automatismes !

« Cette année, je me mets au sport ! En 2020, c’est décidé, je baisse mes impôts ! La retraite approche alors cette année je réalise un bilan financier ! En 2020 je commence mon 3e pilier ! Cette année… ».

Si comme moi, vous ne supportez plus d’entendre chaque premier janvier : « quelles sont tes bonnes résolutions pour cette année ? » et que vous dites des trucs que vous voulez sincèrement faire, mais que vous risquez de ne pas tenir, je vous propose une liste de 8 astuces afin d’appliquer facilement un système d’épargne infaillible et automatique, grâce auquel vous n’aurez plus jamais à faire de « reset » en début d’année. Une sorte de bonne résolution permanente 🙂

Cet article s’inscrit dans l’événement interblogueurs organisé par Olivier Roland depuis son blog Devenez Meilleur sur le thème du développement personnel. Son site est rempli d’articles formant une véritable bible autour de cette thématique. Étant moi-même fan de l’optimisation, je vous recommande cet article de Steve Pavlina : 10 façons d’optimiser vos journées normales.

Pour en revenir à notre bonne résolution permanente, le premier trimestre se prête parfaitement à mettre en place un tel système. La procrastination nous pousse souvent à faire [trop] vite en fin d’année un plan d’action partiel et peu efficace. Profitez des quelques semaines encore paisibles et loin du rush de fin d’année pour vous poser en couple ou en famille afin de déterminer vos priorités.

Par quoi pourriez-vous commencer ? Voyons cela.

Astuce numéro un : fixez-vous des objectifs de vie.

Se fixer des objectifs de vie à moyen et à long terme est la meilleure façon de tenir un cap et de se souvenir pourquoi on épargne en période douloureuse par exemple.

Si épargner dans le seul but de vivre décemment à la retraite ne vous réjouit pas, je vous rassure, vous n’êtes pas seul. Même s’il est vivement conseillé de se pencher au moins une fois sur le sujet à cause des lacunes énormes à venir, vous pourriez rapidement passer à des objectifs plus réjouissants comme financer un tour du monde, épargner pour les études supérieures de vos enfants [sans devoir travailler comme un fou à 50 ans passés], préparer des mini-retraites de trois mois tous les deux ans, financer une préretraite avec un départ à 55 ans, financer l’achat de votre maison ou de votre résidence secondaire… la liste est aussi longue que votre imagination peut être prolifique…

Vous pourriez par exemple établir une « liste de choses à faire avant de mourir » puis prioriser 2 à 3 points comme objectifs principaux.

Avec des objectifs clairs, il devient simple et évident d’épargner 😉

Astuce numéro deux : faites-vous accompagner.

Lorsque l’on parle de finance et de bilan financier, il est souvent difficile de savoir par où commencer. Je dis souvent « chacun son métier ». Le métier d’un conseiller ou d’un planificateur financier consiste à seconder ses clients dans la réalisation de leurs objectifs.

Il existe plusieurs bénéfices à se faire accompagner. Hormis la connaissance des réglementations et de la fiscalité, tout l’art d’un conseiller financier est de faire coïncider l’épargne de ses clients avec les objectifs qu’ils se sont assignés.

Le premier avantage est d’appliquer une stratégie d’investissement adéquate, réaliste et si possible systématique afin d’atteindre les échéances fixées.

Le second avantage est d’obtenir un regard extérieur spécialisé et qui peut mettre le doigt sur des lacunes importantes ou au contraire vous convaincre que vous êtes sur le bon chemin.

Enfin, l’intervention et l’avis d’une tierce personne peuvent permettre à un couple de s’accorder sur des sujets financiers épineux et de discuter de sujets essentiels, mais délaissés dans la routine du quotidien.

Astuce numéro trois : payez-vous en premier.

Avant de payer Netflix, votre bailleur, votre caisse maladie et vos impôts (oui même les impôts [] : payez-vous en premier !

Cela signifie que la première dépense du mois doit être consacrée à augmenter votre patrimoine. Cette épargne contribuera in fine à atteindre vos objectifs.

H2 – Astuce numéro quatre : déterminez votre capacité d’épargne.

Je ne le répéterai jamais assez : réaliser un budget cohérent vous permettra de facilement déterminer votre capacité d’épargne. Connaissez-vous beaucoup d’entreprises qui naviguent « à vue » ?

Faites de même, prenez vos finances en main. Calculez le montant de votre patrimoine à chaque fin d’année et faites un budget. Vous n’aurez pas besoin de le modifier trop souvent. Une fois fait, vous n’aurez qu’à adapter les changements majeurs.

Ne vous limitez pas excessivement. Restez cohérent dans le constat de vos dépenses. Pour les postes plus délicats et avec une récurrence annuelle ou biannuelle comme les vacances, les cadeaux ou les loisirs : calculez une moyenne sur deux ou trois ans.

Comptez une marge de 5% des dépenses. Nous ne sommes pas des robots et en restant flexible vous pourrez quand même céder à deux trois choses moins utiles ou imprévues.

Une fois votre budget fait, retrancher l’ensemble des dépenses aux revenus afin d’obtenir votre capacité d’épargne.

Astuce numéro cinq : investissez SYSTÉMATIQUEMENT votre épargne.

Vous êtes décidé à vous payer en premier ? Maintenant que vous connaissez votre capacité d’épargne, investissez-la chaque mois, en mettant en place un système automatique et simple.

C’est ici que réside la fin des résolutions du début d’année 😉 Si vous mettez en place un système, vous n’aurez plus à vous soucier de la fabrication de votre patrimoine.

Vous pourrez toujours changer d’objectifs en cours de chemin ! Et vos nouvelles envies seront d’autant plus facilement réalisables que vous aurez l’argent pour les concrétiser.

Vous pouvez par exemple investir grâce à un ordre permanent mensuel dans un portefeuille de fonds. Simple et flexible, cette solution vous permet de structurer votre épargne sur le moyen et le long terme.

Astuce numéro six : constituez une réserve de sécurité.

Le moteur de la voiture qui casse, un ennui de santé, un licenciement, une démission, la chaudière qui rend l’âme… La vie est remplie d’imprévus.

C’est bien beau d’épargner à moyen et à long terme, mais si vous n’avez pas une « petite » réserve de liquidité pour faire face à un imprévu, ça ne sert à rien.

Je recommande souvent aux célibataires ou aux jeunes couples de détenir deux salaires nets d’impôts et de charges sociales et aux familles ou aux propriétaires de détenir quatre salaires « nets nets ».

Si vous commencez cette année la construction de votre patrimoine en partant de zéro, épargnez rapidement deux revenus nets d’impôts et de charges sociales avant d’épargner à moyen long terme. Un compte courant (salaire) peut faire l’affaire. Un peu d’argent liquide à la maison peut également être utile. Attention ici : vérifiez que votre assurance ménage vous assure contre le vol de liquidités détenues à la maison.

Astuce numéro sept : consacrez une part de votre épargne au 3e pilier et éventuellement au rachat de votre 2e pilier.

Le système de retraite actuel est menacé et sera profondément revu dans les dix prochaines années. Vous trouvez ici un article sur l’AVS et ici un article sur le deuxième pilier.

C’est la raison pour laquelle je ne peux que vous recommander d’investir le plus tôt possible dans un troisième pilier « intelligent ».

Grâce au temps disponible avant votre retraite, plus vous commencerez tôt, moins vous pourrez y consacrer d’épargne grâce au jeu des intérêts composés.

Ainsi, vous aurez plus de moyens pour réaliser vos rêves de moyen terme ! L’épargne ne doit pas servir que pour la retraite !

Si votre épargne le permet ou si vous souhaitez devenir propriétaire d’ici à dix ans, pensez aussi au rachat de votre deuxième pilier.

Astuce numéro huit : atteignez l’indépendance financière.

La « rat race » (que l’on pourrait résumer par métro-boulot-dodo) peut être épuisante et le système de retraite fabriqué dans les années 1950 me semble être un « doux » leurre. En construisant de manière proactive et systématique votre patrimoine, vous atteindrez l’indépendance financière.

Loin de ressembler à des vacances permanentes, la liberté financière vous permettra d’atteindre vos objectifs de vie et d’acquérir de la résilience et une certaine liberté vis-à-vis du « système » et de ses contraintes.

En appliquant ces quelques astuces, vous pourrez répondre à la fameuse question « quelles sont tes bonnes résolutions pour cette année ? » : « AUCUNE, je les mis en place il y a longtemps. Elles sont automatisées ! »

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