Quel impôt payer sur mon capital de retraite ?

Ah les impôts ! Voilà un élément sans doute aussi vieux que le monde. Nous connaissons la fiscalité sur le revenu et sur la fortune, mais savez-vous qu’une taxe frappe vos capitaux de prévoyance lors du versement ? Et vous ne pourrez pas l’éluder, que ce soit sur le 2e ou sur le 3e pilier. Voyons donc le coût de ce prélèvement et les solutions pour le réduire.

L’impôt comme base de l’État

Du financement de la liturgie dans la Grèce antique, à la très contemporaine Taxe sur la Valeur Ajoutée, tout en passant par la gabelle du Moyen-âge, la fiscalité a en tout temps reflété l’activité des hommes et de l’économie au sein de la cité.

Tantôt juste, tantôt injuste, il semble toujours avoir été ardu d’y échapper.

Aujourd’hui, nous pouvons éventuellement les réduire ou voter de leur utilité, mais difficilement les éviter sans nous voir accuser d’évasion ou, pire, de fraude fiscale. La différence entre ces deux termes très suisses mériterait d’ailleurs un article dédié.

Revenons à la tonte de nos moutons, c’est-à-dire à la taxe qui frappe le retrait des avoirs de retraite formés par le 2e et le 3e pilier.

L’impôt sur le capital de prévoyance – de quoi parlons-nous ?

Lorsque vous arriverez à la retraite, vous aurez l’opportunité de récupérer tout ou partie de votre épargne du 2e pilier et l’obligation de « sortir » vos liquidités de 3es piliers.

Ce faisant, vous devrez vous acquitter d’une contribution unique sur l’avoir perçue. Cette taxe, majoritairement déterminée par votre lieu de résidence, est un impôt sur le revenu, mais dit « séparé » des autres revenus que sont vos salaires, vos rentes de pension (1er et 2e piliers) et encore vos recettes du patrimoine (loyers, dividendes, coupons).

Vous pourriez crier à l’injustice, mais l’exonération de l’impôt sur le revenu dont vous avez bénéficié durant vos années de travail sur ces épargnes plaide en votre faveur. Vous devriez ainsi vous en sortir gagnant puisque la somme à verser à l’administration au moment de la retraite sera beaucoup plus faible que l’impôt sur le revenu ordinaire. Disons que pour faire simple, il vous en coûtera entre le cinquième et le tiers du taux d’impôt sur le revenu.

Bonne nouvelle pour les chanceux qui prennent leur retraite maintenant : vous profitez de baisses substantielles dans les cantons de Vaud (depuis 2022) et de Fribourg (depuis 2023). Certains cantons cherchent en effet à conserver les jeunes rentiers sur leurs terres et à éviter le tourisme fiscal. Nous y reviendrons plus loin.

L’impôt sur le capital c’est combien ?

Les bénéficiaires de ce prélèvement sont dans l’ordre d’importance : les cantons, les communes, les paroisses puis le gouvernement fédéral.

L’évaluation de la taxe dépend de plusieurs paramètres. Les deux principaux éléments pris en compte dans le calcul sont votre lieu de résidence et le montant de l’épargne à recevoir.

Votre état civil, votre confession et le fait d’avoir des enfants peuvent également jouer un rôle dans l’estimation.

Une généralisation à l’échelle de la Suisse est ardue, mais ce prélèvement est la plupart du temps progressif. En bref, le pourcentage augmente en fonction de la somme perçue.

Voyons quelques exemples d’impôts pour une personne mariée* :

exemples d’impôts pour une personne mariée

Astuce pour baisser l’imposition : échelonner les versements.

Une astuce pour limiter l’enveloppe fiscale peut consister à étaler les versements dans le temps.

L’âge légal de retraite vous permettant d’empocher vos épargnes de retraite dès 60 ans, vous pourriez retirer vos 3es piliers sur une période de 5 ans, c’est-à-dire entre 60 et 65 ans. Ceci n’est valable que pour le 3e pilier puisque vous ne pourrez percevoir vos capitaux de 2e pilier uniquement à la retraite effective.

Afin d’illustrer mon propos, prenons l’exemple d’un résident lausannois qui détient deux troisièmes piliers de 100’000.- chacun. Il pourrait payer 8’200.- d’impôts en étalant les versements sur deux années plutôt que sur une seule. Notre citadin économiserait ainsi une trentaine de pour cent de la somme soit 3’730.- (8’200.- versus 11’930.- pour un retrait la même année).

L’opération a toutefois une limite. Certaines administrations fiscales peuvent en effet retraiter a posteriori les perceptions de capitaux comme faisant partie d’une unique et même opération en annulant in fine le gain obtenu.

Astuce bis : déménager

Dans le déménagement, nous imaginons deux situations distinctes : les personnes qui vont dans un canton plus avantageux avant la retraite et ceux qui quittent la suisse pour l’étranger après la retraite.

Déménager dans un canton plus favorable

Attention là aussi à une éventuelle requalification de la part des impôts. Si vous ne partez qu’un court moment (c’est-à-dire que vous revenez dans le canton quitté peu de temps après), l’administration pourrait décider que vous n’avez déménagé que dans le seul but de pratiquer une évasion fiscale. Et ce faisant vous demander (enfin, vous obliger serait le terme plus adéquat…) de régler votre contribution chez eux. Le canton qui vous a accueilli quelques mois pourrait même collaborer et verser l’impôt déjà perçu à votre canton d’origine. Puis vous payeriez la différence due.

Récemment et comme nous l’avons vu plus haut, Vaud et Fribourg ont réduit les taux d’impôts afin d’abaisser les inégalités de traitement et d’éviter ce tourisme fiscal.

Quitter la Suisse

En partant vivre votre retraite à l’étranger, une autre solution s’offre à vous. Comme vous l’avez compris, c’est votre localité qui détermine l’impôt. Mais si vous n’êtes plus résident suisse lors du retrait du capital, c’est l’adresse de la fondation de prévoyance qui établit le lieu de taxation. Par exemple, si votre deuxième pilier est déposé dans une fondation vaudoise, c’est l’impôt du canton de Vaud qui s’appliquera tandis que si votre argent est dans une institution à Schwyz, c’est dans ce dernier que vos avoirs seront traités.

Selon les endroits, vous n’aurez pas d’impôt communal à payer, le fédéral étant quant à lui dû dans tous les cas.

Conclusion

Vous le voyez : quelques remèdes existent pour limiter les prélèvements obligatoires sur le capital de prévoyance. Toutefois, et comme je le dis souvent, c’est votre raison d’être qui commande la structure de votre patrimoine et surtout pas le point de vue fiscal.

Vos objectifs propres dictent avant tout la solution à privilégier. À combien se chiffrent vos rentes, quels sont vos besoins mensuels, ou souhaitez-vous vivre à la retraite, ou résident vos enfants et vos petits-enfants, à combien s’élèvent vos dettes hypothécaires… sont sans doute des questions plus pertinentes à se poser ! Bien avant la fiscalité.

Ces questions vous amèneront naturellement au choix rationnel à prendre quant au montant du retrait ou sur la composition globale de votre patrimoine à la retraite.

Si vous souhaitez bénéficier d’une retraite sereine, contactez-moi. Après une analyse de votre situation et une revue de vos objectifs personnels, nous déterminerons le capital nécessaire à prélever de votre caisse de pension puis nous structurerons ensemble votre patrimoine afin d’en profiter pleinement et longtemps.


Cet article a été posté en tant qu’invité sur le site investir.ch dont je vous recommande vivement la lecture. Vous y trouverez de nombreuses analyses sur la finance, l’économie, l’immobilier ou encore la prévoyance dans notre pays.


* Calcul avec les critères suivant : 65 ans, marié, sans enfant à charge, confession catholique romaine,

Outils :

Pour les calculs j’ai privilégié le site de l’Administration fédérale des contributions, mais vous pouvez également vous rendre sur le site de Postfinance qui est très simple à utiliser. Vous constaterez éventuellement des écarts de montant d’impôts minimes selon la situation.

https://www.estv.admin.ch/estv/fr/accueil/afc/statistiques-fiscales/calculer-vos-impots.html

https://www.postfinance.ch/fr/assistance/services/outils-calculateurs/impots-capital-deuxieme-pilier.html#/

Crédit photo : DR iStock – courtneyk

Grandes villes romandes : où payer le moins d’impôts ?

Quel a été votre plus grand décaissement en 2021 ? Votre loyer, vos intérêts hypothécaires, votre caisse maladie, vos charges sociales… ou vos impôts ?

En prenant en compte la part payée par l’employeur, ce sont probablement vos dépenses sociales qui pèsent le plus.

Ces dernières ne sont toutefois pas une « perte sèche » puisqu’une partie non négligeable rejoint votre deuxième pilier. Je rappelle l’importance de négocier ce point lors d’une embauche dans la mesure où votre salaire total est composé de votre revenu et des avantages annexes tels que l’épargne du 2e pilier. J’en parle ici.

Après les dépenses sociales viennent probablement vos impôts. La fiscalité forme avec l’immobilier l’un des sujets dont nous aimons le plus parler et sans doute le plus nous plaindre. Comment et où en payer le moins sont des questions récurrentes.

Avec la pandémie et l’arrivée du télétravail, vous avez peut-être l’occasion de vous offrir une certaine mobilité en faisant abstraction des distances entre votre lieu de travail et votre domicile.

Je vous propose aujourd’hui d’établir un classement des cantons romands et des grandes villes francophones en matière de taxes.

Petite mise à jour fiscale

Avant de vous livrer les chiffres, j’aimerai vous rappeler les principaux impôts qu’une famille ou un particulier est amené à payer.

Commençons par l’impôt sur le revenu – celui qui nous intéresse particulièrement ici. C’est le plus lourd de tous et c’est celui que nous cherchons à limiter. Trois entités le prélèvent : votre canton, votre commune et la confédération. Le canton est le plus gourmand. Cet impôt, progressif, suit une courbe partiellement exponentielle. En bref, plus vous gagnez, plus vous payez. Comme vous l’observerez dans les tableaux plus bas : vous pouvez percevoir deux fois plus de revenus, et payer six fois plus d’impôts sur le revenu.

Nombre de cantons ponctionnent également un impôt ecclésiastique. Au vu de la diversité cantonale, nous ne pouvons nous y arrêter ici. Le montant de cette taxe dépend généralement de la reconnaissance des religions vis-à-vis du canton et de la confession du contribuable. Nous relevons des exceptions comme dans le canton de Vaud qui ne prélève pas cet impôt. Vaud assure toutefois les dépenses du culte des deux églises qu’il admet : l’Église évangélique réformée et l’Église catholique romaine.

Vous pouvez trouver des impôts particuliers ou « personnel » dans certaines villes. Souvent négligeables et de toute façon spécifiques, je ne m’y attarderai pas ici.

Enfin, les cantons et les communes prélèvent la spécificité suisse, j’ai nommé : l’impôt sur la fortune. Cet impôt, également progressif, est calculé sur la fortune nette du contribuable (fortune totale moins les dettes). Selon le canton, des franchises s’appliquent et son taux varie généralement de quelques dixièmes de pour cent à 1%.

Hypothèses

Afin d’obtenir des séries homogènes et représentatives de la société, j’ai retenu cinq situations familiales :

  1. D’abord un couple avec un enfant, disposant du salaire moyen suisse de 6’609.- mensuel net (soit 79’308.- annuel pour la famille).
  2. Une famille avec le même revenu et avec deux enfants.
  3. Un couple avec un enfant disposant de deux salaires médians d’environ 5’688.- net par mois et par personne (soit 136’512.- annuel pour la famille).
  4. La même famille avec deux enfants
  5. Enfin, une famille avec deux enfants et deux revenus de 100’000.- nets par personne.

Vous pouvez retrouver les salaires moyens et médians ici.

Notez que par simplification, je ne tiendrai pas compte de la fortune (fortune = 0) et que les impôts ecclésiastiques ou particuliers sont inclus dans la taxe communale.

Encore par souci de simplicité, les conjoints sont mariés, gagnent leur salaire à parts égales, ont la confession majoritaire du canton et ne bénéficient d’aucune déduction particulière (cotisations au 3e pilier ou rachats de 2e pilier par exemple).

Qu’en conclure ?

C’est le canton du Valais qui monte en tête avec sur la première marche Martigny suivi de Sion. Et ce dans quasiment toutes les situations. La ville de Genève montre trois occurrences sur cinq et prendrait donc la troisième place. La ville du bout du lac se révèle très intéressante pour les ménages qui disposent du revenu moyen suisse.

En dernière place, nous trouvons les cantons de Neuchâtel et de Vaud. Notez que la ville de Nyon (l’une des villes les moins chères sur Vaud) ramène toutefois son canton dans la compétition.

Notez que ce qui est vrai pour l’impôt sur le revenu et également vrai pour l’impôt sur les capitaux de prévoyance. À la retraite, vos capitaux de 2e et de 3e piliers sont soumis à une taxe qui sera également plus faible dans les cantons gagnants ici.

Il n’y a pas que les impôts !

Si vous disposez d’une liberté d’établissement totale grâce notamment au télétravail, vous devriez aussi considérer les aspects sociaux (telles que les allocations familiales ou les déductions des droits de garde), le coût du logement, des assurances santé ou encore des taxes sur les véhicules.

Souvent tout cela va de pair : moins d’impôts sur le revenu égal moins de taxes sur les autos et des assurances santé moins chères. L’on déménage rarement pour des raisons uniquement fiscales et adopter une approche globale peut se révéler intéressant.

De ce point de vue, le Valais reste sans aucun doute devant les autres cantons, suivi de près par Fribourg.

Chacun devra encore déduire ses éléments propres tels que les cotisations aux 3es piliers, les rachats de 2es piliers, les travaux, etc.

Les impôts ont été calculés grâce au site de l’Administration fédérale des contributions.

Cet article a été posté en tant qu’invité sur le site investir.ch dont je vous recommande vivement la lecture. Vous y trouverez de nombreuses analyses sur la finance, l’économie, l’immobilier ou encore la prévoyance dans notre pays.

Valeur locative : payer des impôts ou des intérêts hypothécaires ?

Nous lisons régulièrement que fiscalement parlant : acheter sa résidence principale à crédit est plus avantageux que de la payer comptant. Cette affirmation est-elle vraie ? Les intérêts hypothécaires déductibles de la valeur locative pénalisante, permettent-ils de limiter la hausse d’impôts sur le revenu, inévitable lors d’un achat ? Tentons d’y voir plus clair.

Si vous voulez mon avis (je vous le donne de toute façon :)), l’utilité de l’emprunt ne doit pas être posée d’un point de vue fiscal, mais d’un point de vue patrimonial.

Lorsque l’on façonne son patrimoine, la fiscalité doit bien sûr être abordée, mais reste secondaire. Prendre un certain recul sur ses actifs est nécessaire ! Vous devriez vous poser plusieurs questions comme les rendements attendus, les coûts des dettes, les échéances, la diversification, etc. Cette vision globale permet d’avancer intelligemment et de sortir d’un schéma de réflexion à la perspective limitée.

Avant d’aller plus loin, je vous propose un petit refresh sur l’incidence de la valeur locative.

Qu’est-ce que la valeur locative ?

Les détenteurs d’un bien immobilier perçoivent selon le fisc un avantage par rapport aux locataires. Ce privilège est tout relatif puisque le propriétaire devra régler les factures d’entretien, de chauffage, les taxes locales, les assurances… tout comme un locataire qui se les fera répercuter par son bailleur.

Le propriétaire devra en plus veiller à maintenir un niveau de dette raisonnable afin de ne pas se laisser piéger par une hausse des taux d’emprunt ou par un krach immobilier.

Donc, pour corriger cette soi-disant « inégalité », les impôts infligent aux propriétaires une rémunération fictive qui s’ajoute aux revenus imposables issus du travail et du patrimoine. C’est la valeur locative.

Ce revenu est frappé à votre taux marginal d’impôt soit, pour simplifier, entre 25% et 45% sur le canton de Vaud. Prenons un cas pratique pour illustrer mon propos.

La valeur locative, concrètement

Madame et monsieur Suisse ont deux enfants et perçoivent 160’000.- de salaires annuels. Jusqu’à aujourd’hui ils étaient locataires. Depuis quelques mois, ils ont acquis un appartement de plain-pied en région lausannoise.

Au moment de remplir leur déclaration d’impôts, les Suisses se rendent comptent qu’ils doivent y inscrire deux nouveaux chiffres : la valeur fiscale de leur logement et la fameuse valeur locative. La valeur fiscale est notée en tant que fortune tandis que la valeur locative apparaît à titre de revenu.

Le fisc évalue la valeur locative de leur bien à 28’000.- francs annuels. Cette valeur correspond plus ou moins au montant qu’ils pourraient percevoir en louant leur appartement. Ces 28’000.- virtuels seront taxés à environ 25% (leur taux marginal d’impôt) et alourdiront leur facture d’impôts de 7’000.- par année. Cette augmentation énorme fait progresser leur note fiscale de 38% en passant de 18’400.- à 25’400.-.

Notre famille de propriétaires pourra toutefois soustraire un forfait de 20% de la valeur locative à titre d’entretien, ce qui abaissera l’addition à 5’600.-. Le montant des intérêts hypothécaires, qui pour l’exemple s’élève à 12’000.- annuels (1 million de francs à 1.2%) devront également être déduit. Se faisant, leur valeur locative nette (imposable) tombera à 10’400.- par année, ramenant l’augmentation d’impôt final à 2’500.- environ (+13.5%).

Et le gagnant est… les impôts

Nous pouvons dégager de ce cas une première conclusion : la famille Suisse aurait, d’un point de vue fiscal, avantage à payer cash sa résidence plutôt que de recourir à l’emprunt. En effet, la majoration d’impôts de 5’600.- reste inférieure aux 12’000.- d’intérêts hypothécaires additionnés des 2’500.- fiscaux. On nous mentirait donc ? Je vous laisse deviner à qui profite cette idée répandue.

En réalité, qui a le cash pour acheter sa maison ?

Relevons toutefois que très peu de personnes ont la possibilité de s’offrir leur logement sans avoir à prendre un emprunt. Mais surtout, et comme je le mentionnais en début d’article, ce n’est pas du point de vue fiscal qu’il y a avantage à contracter une dette hypothécaire, mais d’un point de vue patrimonial.

Rendement versus taux d’emprunt

Admettons que notre famille suisse dispose du million nécessaire pour acheter son domicile principal. Dans ce cas, elle doit arbitrer (choisir) entre deux solutions : payer comptant son bien immobilier ou recourir à l’emprunt tout en injectant ailleurs son million.

Et la vraie réponse réside ici : dans la comparaison entre d’une part, le coût d’emprunt additionné de la hausse d’impôt, et d’autre part, de la rentabilité perçue à long terme sur l’épargne investie.

Dans l’exemple précédent, nous avons conclu que s’endetter coûtait 14’500.- par an (12’000.- d’intérêts hypothécaires plus une hausse d’impôts de 2’500.-) contre 5’600.- sans emprunt. Sachant que la différence de prix se chiffre à 8’900.- (14’500.- moins 5’600.-), vous pouvez calculer facilement le rendement nécessaire pour atteindre une situation neutre : 0.89% net (8’900.- divisé par 1 million) soit environ 1.15% brut par année.

Nous pouvons même aller plus loin et dire que pour effacer la hausse d’impôt et le coût d’emprunt, un rendement net de 1.45% est suffisant, ce qui correspond à peu près à 1.9% brut.

Réaliser une moyenne supérieure à ce rendement n’est pas très compliqué et étant donné qu’acheter sa résidence principale relève d’un acte de long terme (15-25 ans), votre horizon-temps pour votre placement peut viser une durée équivalente. Vous vous offrez ainsi une sécurité bienvenue avec une probabilité de bénéfice largement supérieure au 1.9% annuel de mon exemple.

Ce raisonnement reste pertinent pour la question de l’amortissement (remboursement) de l’emprunt. Vous auriez meilleur temps de placer votre épargne plutôt que de diminuer année après année votre dette. Je parle de l’effet de levier dans cet article.

Conclusion

Lorsque j’évoque le long terme pour l’immobilier, je ne veux pas dire que vous aurez encore votre bien actuel dans 25 ans, mais que vous avez de fortes chances de demeurer propriétaire à long terme (achat, revente…). Et surtout si vous gérez correctement votre patrimoine.

L’exemple de cet article nous montre qu’il est faux de dire que l’emprunt est moins onéreux que les impôts. La dette hypothécaire permet toutefois de réaliser des gains à long terme. Les taux bas actuels plaident également dans ce sens.

Se faire assister par un conseiller financier global qui prend en compte l’aspect investissement de long terme est vivement recommandé lors de l’achat de sa résidence principale.

Cet article a été posté en tant qu’invité sur le site investir.ch dont je vous recommande vivement la lecture. Vous y trouverez de nombreuses analyses sur l’économie, l’immobilier ou encore la prévoyance dans notre pays.