Conserver la maison familiale après un divorce

Vous vous posez la question de conserver la maison familiale après un divorce ? Vous apprendrez à racheter la part de votre ex-conjoint et à discuter avec votre prêteur.

Lors d’un divorce, le patrimoine du couple doit être dissout et la question de conserver ou non la maison familiale est souvent posée.

Ainsi, chacun des ex-partenaires récupère ses biens propres (part d’héritage ou fortune formée avant le mariage) et la moitié de ses acquêts (fortune constituée pendant le mariage).

La résidence principale doit également faire l’objet d’un arbitrage surtout si l’un des ex-conjoints souhaite la conserver.

Toutefois, l’immobilier présente deux inconvénients majeurs : il est généralement financé grâce à la dette hypothécaire et de par sa nature, le diviser au franc près est difficile.

Regardons comment traiter ce morceau particulier de patrimoine. Nous verrons la difficulté qui existe pour l’un des conjoints à conserver la propriété familiale.

Qui a le droit à quoi après le divorce ?

Avant de déterminer la possibilité pour l’un des ex-conjoints de conserver le bien, il convient de définir leur part individuelle de fortune.

Pour arriver au résultat, le couple bientôt divorcé doit additionner l’ensemble des éléments qui constituent son patrimoine : les liquidités, les 2es piliers et 3es piliers, le portefeuille d’investissement ou encore les fonds injectés dans la maison.

À ce stade, distinguer les biens propres des acquêts est nécessaire. Dans le régime traditionnel, seuls ces derniers sont divisés à parts égales entre les conjoints. Ils représentent la part de patrimoine formée pendant les années de mariage.

Une fois cela réalisé, chacun des ex-partenaires connait le montant qu’il doit retrouver.

Le problème de l’immobilier est qu’il n’est pas liquide !

Si une grande partie de la fortune est composée d’actifs liquides (tout sauf l’immobilier), effectuer la répartition est facile. Mais si la majorité de la fortune est « bloquée » en fonds propres dans la maison, les récupérer après le divorce sera plus délicat et la vente du bien deviendra quasi obligatoire.

Dans le cas où nos ex disposeraient de suffisamment de liquidités après leur séparation, l’un d’entre eux pourrait racheter à l’autre la valeur de sa part investie dans la maison.

Attention, pour des soucis d’équité, il conviendrait de rembourser les fonds propres à proprement parler, mais également les frais d’acquisition (frais de notaire), les travaux réalisés et l’éventuelle plus-value latente.

Cette dernière aurait doit être prise en compte dans l’établissement de l’inventaire des biens.

Si l’un des partenaires souhaite conserver le bien, notre premier constat est qu’il devrait posséder en « liquide » au minimum la valeur des fonds propres de l’autre.

Sauf cas exceptionnel et comme nous le constaterons plus bas, le rachat de la part de l’ex-conjoint par augmentation du crédit est rarement possible.

Au début d’une relation et sans héritage familial, financer ce rachat semble difficile. Toutefois, si le couple épargne pour rembourser sa dette, cela pourrait devenir réaliste après dix ou quinze ans.

Respecter la faisabilité hypothécaire de la maison aussi après le divorce !

Si la première étape des liquidités « passe la rampe », notre couple devra se concentrer sur la deuxième phase : respecter la faisabilité hypothécaire.

En effet, il ne conviendra pas seulement de racheter la part de l’ex-conjoint : les revenus du nouveau propriétaire devront être suffisants pour faire face à l’emprunt.

Le plus gros défi est ici. Tout comme dans le passé, la tenue des charges doit rester inférieure à 33% des salaires.

Pour un bien d’un million de francs, financé à 80% par une dette hypothécaire de 800’000.-, le revenu exigé par les prêteurs est aux environs de 170’000.- annuel. Si deux revenus de 85’000.- ont permis d’acheter l’objet, la contrainte sera de compenser le manque à gagner par plus de fonds propres en divisant par exemple l’hypothèque par deux afin de la réduire à 400’000.-.

Respecter le critère de faisabilité serait difficile pour beaucoup de personnes. Dans notre exemple, l’ex-conjoint qui souhaite conserver la maison devrait ajouter 400’000.- de liquidités pour rembourser la dette en plus de verser les 100’000.- de fonds propres à son ex. Il devra également ajouter les frais d’achat de 25’000.-. Le coût total s’élève hors plus-value potentielle à 525’000.-, soit plus de 50% de la valeur de la maison.

Évidemment, l’arrivée d’une tierce personne, généralement la source de la séparation 🙂 , pourrait régler la situation en devenant copropriétaire.

Casser le crédit hypothécaire de la maison après le divorce

La rupture anticipée du crédit hypothécaire est le dernier élément à prendre en compte . Je vous recommande ici d’entamer des pourparlers tôt et francs avec votre prêteur.

Vous trouverez des prêteurs conciliants et d’autres ne voudront rien entendre. Par expérience, la majorité des bailleurs de fonds demeurent accommodants si vous leur fournissez suffisamment de sécurité.

De quoi je parle ? De la continuité du crédit.

Mettons, pour l’exemple, que notre couple a souscrit une hypothèque à dix ans et se sépare après cinq ans. Comment régler le problème des cinq ans d’intérêts restants dus ?

Le prêteur peut vous présenter deux solutions. Dans un premier cas, il peut rompre le contrat et vous demander de payer les intérêts des cinq prochaines années en plus d’éventuelles pénalités. Il pourrait aussi vous accorder les conditions passées si vous êtes en mesure de verser la différence de fonds propres sur un compte bloqué chez lui par exemple.

Pour conclure

Nous voyons ici la complication et la cherté d’une séparation lorsque l’un des ex-conjoints souhaite conserver la résidence familiale.

Les prix élevés actuels exacerbent cette situation en rendant la part de plus-value potentiellement importante.

L’ex-conjoint qui désire conserver la maison familiale devra fournir une quantité importante de liquidités en plus de trouver un accord avec l’organisme prêteur.

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Quelles solutions pour planifier sa retraite ?

Apprenez en plus sur la planification de votre retraite tout en économisant beaucoup d’impôts !

Vous pouvez y arriver en dix ans seulement.

Dans les articles précédents sur l’AVS et le deuxième pilier, nous avons vu, à travers l’exemple de Luc et de Marie, la perte à laquelle notre couple peut s’attendre en anticipant de deux ans leur retraite. Voyons maintenant comment ils peuvent planifier leur retraite pour faire face à ces défis.

Pour rappel, Luc et Marie ont actuellement 53 et 54 ans. Du fait de leur différence d’âge, Luc aura 63 ans lorsque Marie en aura 64. L’idée de Luc est de prendre sa retraite deux ans en avance sur la retraite ordinaire de 65 ans afin qu’ils puissent commencer à profiter en même temps de leur « nouvelle vie ».

Dans les grandes lignes, et en procédant ainsi, l’AVS et le deuxième pilier de Luc seront amputés de 13,6% par rapport à la retraite légale, et ce, à vie. Nous avons également vu que le revenu de notre couple à la retraite sera équivalent à moins de 50% de leur revenu actuel (16’700.- francs bruts aujourd’hui contre 7’806.- demain).

Notez que même si Luc ne prenait pas de retraite anticipée, et bien qu’ils aient tous les deux travaillé et cotisé toute leur vie, leur revenu de retraite serait proche des 50% de leur revenu actuel ! Une bonne raison pour planifier sa retraite à l’avance.

Heureusement, Luc et Marie anticipent de dix ans leur retraite, ce qui leur laisse le temps de planifier un atterrissage « en douceur ». Tentons de voir ici, comment Luc et Marie pourraient se préparer efficacement à cette baisse soudaine de revenu.

Revenu versus train de vie

En planifiant votre retraite, vous devez chercher des chiffres de référence pour y voir clair et pour trouver la bonne direction.

Dans le cas de Luc et de Marie, nous connaissons deux chiffres intéressants : leur revenu actuel de 16’700.- mensuel et leur revenu probable de retraite de 7’806.-.

À votre avis, quelle autre donnée pourrait les aider à combler leur lacune de revenu à la retraite ?

C’est leur train de vie ou autrement dit, leur budget. Ils ne dépensent pas forcément ce qu’ils gagnent : épargne, impôts, charges sociales… autant de « dépenses » qui n’auront pas le même poids à la retraite.

Faire un budget est primordial lorsque l’on planifie sa retraite. Et bien que la vie soit remplie de surprise, il existe toute une série de charges fixes ou peu variables qui sont facilement identifiables.

À vrai dire, le budget est la pierre angulaire, à tout âge, d’une bonne planification financière.

Tentons maintenant de mettre en lumière ces dépenses.

Les charges encore présentes à la retraite.

L’un des postes que notre couple continuera de payer à la retraite est l’assurance maladie. Vous pouvez prendre vos factures actuelles et les augmenter du chiffre exorbitant de 4,12% par année d’ici à votre retraite.

Avec le vieillissement de la population, l’augmentation sera probablement plus élevée encore. Je me suis contenté de prendre l’inflation des primes de la LAMal entre 1999 et 2019 sur le site de l’Office fédéral de la statistique.

Pour vous donner un ordre d’idée : si vous payez 8’400.- par année aujourd’hui pour la LAMal et les complémentaires, vous payerez demain 12’600.-. Il faut également ajouter pour un grand nombre de complémentaires les paliers d’âges propres à chaque assureur.

Pour vos autres dépenses courantes comme les assurances choses, vos courses, les habits, le loyer si vous êtes locataire, les frais de votre maison si vous êtes propriétaire, l’énergie, les communications… vous pouvez prendre vos chiffres actuels et appliquer une inflation de 1,1% par an (inflation officielle moyenne des 40 dernières années. 100.- aujourd’hui vaudra 111.- et des poussières dans dix ans).

Si vous êtes propriétaire, vous devriez avoir les moyens d’effacer votre dette à la retraite. Aussi, vous avez peut-être actuellement la possibilité de renégocier pour longtemps et au-delà de votre retraite, votre dette hypothécaire. Prenez votre coût renégocié.

Par prudence, et si vous n’avez pas la possibilité de changer votre charge d’intérêt, vous pouvez prendre le taux hypothécaire moyen historique de 4,5%. Ce taux sert de référence aux prêteurs (banques et assurances) pour le calcul de la faisabilité hypothécaire.

**Astuce hypothécaire**

Je peux vous proposer en ce moment des taux exceptionnels aux environs de 1% sur 25 ans, avec une quasi-absence de contrainte en cas de résiliation avant l’échéance. C’est de mon point de vue révolutionnaire dans le monde suisse de l’hypothèque et cela permet de planifier sereinement l’effacement de sa dette.

Contactez-moi si vous souhaitez en discuter raphael.battu@maretraite.ch

Les charges qui disparaîtront ou qui seront diminuées à la retraite :

En réalisant votre budget, vous identifierez également des charges qui n’auront plus lieu d’être. Ce sont les dépenses liées au travail comme les charges sociales, les frais de voiture ou les abonnements de transports publics ou les frais liés aux enfants qui auront quitté la maison.

Les autres « dépenses » que vous pourrez éliminer concernent votre épargne. En effet, si vous avez vécu suffisamment prudemment, vous n’aurez plus à rembourser de dette immobilière. De fait, l’amortissement de la dette hypothécaire, et vos troisièmes piliers seront clos.

Enfin, les impôts ne seront plus basés sur votre revenu du travail (16’700.- mensuel pour Luc et Marie), mais sur votre nouveau revenu de retraite (7’806.- dans notre exemple).

Attention toutefois à ne pas les sous-estimer : beaucoup de dépenses ne seront plus déductibles : épargne en 3e pilier, rachat de 2e pilier, dépenses liées à l’activité professionnelle, présence des enfants à la maison, etc. Luc et Marie payeront vraisemblablement plus de 1’100.- d’impôts par mois sur Lausanne (!) en l’absence de fortune. Leur taux moyen d’imposition passera de 19% à 14%.

Les nouvelles dépenses de retraite à planifier.

A contrario de ce que nous venons de voir et selon le mode de vie que vous choisirez, de nouvelles dépenses pourront s’ajouter. Elles sont cependant difficiles à prévoir.

Vous aurez probablement 50% de revenu en moins, mais 100% de temps en plus qu’il faudra bien occuper.

Passer du temps avec vos petits-enfants, au théâtre ou au musée ne vous coûtera pas excessivement cher. Il n’en sera pas de même pour les voyages, la location d’un appartement (si vous vendiez votre maison par exemple) ou la location d’une résidence secondaire qu’il faudra anticiper.

**Astuce**

Si vous vous êtes habitué tôt à vivre avec 80% de votre revenu net, il sera facile de passer la marche de la retraite sans consommer votre épargne trop rapidement.

Vous pourriez vous passer d’un budget dans le cas où vous décideriez volontairement d’épargner 20% à 30% de votre revenu, tout au long de votre vie, et ce quoiqu’il arrive.

Si vous cherchez à acquérir l’indépendance financière, vous pourriez adopter un mode de vie un peu plus frugal que la moyenne de vos contemporains en épargnant jusqu’à 40%, voir 50%… de vos revenus. En investissant cette épargne, vous gagnerez tôt en liberté financière.

Effacer sa lacune de retraite

Luc et Marie ont réalisé leur budget et ont identifié que sans leurs enfants, ils dépenseront environ 9’000.- par mois, soit 1’200.- de plus que ce qu’il est prévu de gagner (7’806.-).

Grâce aux taux hypothécaires actuellement bas, ils décident de figer leur loyer sur 25 ans soit jusqu’à leurs 80 ans. Leur dette leur coûtera environ 500.- par mois. Une belle économie de réalisée si l’on regarde les 1’300.- qu’ils payaient jusqu`à aujourd’hui.

La combinaison de ces éléments leur permet dès lors d’épargner 2’500.- par mois (30’000.- par année) et ce malgré la présence des enfants aux études supérieures (ils ont commencé à épargner dès la naissance des enfants pour ce poste).

Notons que leur maison des années 60 aura probablement des frais importants dans les années qui viennent (chaudière, façade). Ce poste est également à planifier.

Planifier sa retraite et structurer son épargne.

Notre couple décide de maximiser les économies d’impôts et va répartir son épargne sur trois axes à raison de 10’000.- par poste (30’000.- d’épargne divisée par 3 postes = 10’000.-)

Réaliser des travaux dans sa maison.

Tout d’abord, ils vont garder des liquidités pour faire face aux travaux de la maison en y consacrant 10’000.- par an.

Avec cette épargne de 120’000.- sur dix ans, ils pourront changer la chaudière, refaire les façades et améliorer quelques pièces comme la cuisine et les salles de bain. Grâce aux économies d’impôts qu’ils réaliseront au fur et à mesure des années, ils pourront garder une réserve supplémentaire pour d’éventuels aléas ou travaux dans plusieurs années.

En procédant ainsi, et en mettant à jour leur maison, ils se donnent la possibilité de revendre leur bien assez facilement et pourraient donc changer leurs plans à tout moment.

Racheter son deuxième pilier.

Planifier sa retraite passe souvent par le rachat du deuxième pilier. Luc et Marie ont la possibilité de racheter 120’000.- sur leurs caisses de pension. Cela tombe bien, car racheter sa caisse de pension dans les 10 dernières années de sa vie active est très intéressant en ce qui concerne les économies d’impôts et le rendement.

Ils pourront donc consacrer 10’000.- de leur épargne annuelle pour les rachats.

Ici, il faut distinguer la partie d’épargne qui ira dans la partie obligatoire LPP (qui servira une rente à 6,8%) de la partie qui ira dans le surobligatoire (servant une rente plus faible de 5,25%).

Grâce à ces rachats, ils augmenteront leur revenu de retraite de 500.- par mois.

Notez aussi que l’économie d’impôt qui résultera de ce rachat se montera à 3’500.- par année (!) soit 35’000.- sur dix ans.

Maximiser son 3e pilier « A ».

Qu’est-ce que planifier sa retraite sans le 3e pilier ? Luc et Marie mettront le maximum déductible en 3e pilier « A ». En 2020, chaque salarié affilié à un deuxième pilier a le droit d’épargner 6’826.- par année sous la forme d’un troisième pilier lié à la retraite. Ils pourront mettre 13’652.- sous cette forme chaque année.

Pour se faire, ils consacreront les 10’000.- d’épargne disponible additionnée des 3’500.- d’économies d’impôts réalisées grâce aux rachats des deuxièmes piliers.

Cerise sur le gâteau, cette structure d’épargne leur apporte encore 4’400.- d’économie d’impôt supplémentaire ! En combinant le rachat du deuxième pilier et l’épargne en 3e pilier, ils réaliseront chaque année près de 8’000.- d’économie d’impôts soit 80’000.- sur dix ans. À laquelle il faudra ajouter les économies réalisées grâce aux travaux dans la maison.

Ils privilégieront des comptes de 3e pilier bancaires et investis afin de viser un rendement faible, mais conservateur aux environs de 2,5% moyen annuel.

À leur retraite, cette épargne se montera aux environs de 136’000.- net d’impôts et leur apportera environ 600.- par mois de revenu supplémentaire.

**Astuce**

Lors du retrait du capital de 3e pilier, un impôt « de sortie » sera prélevé. Afin de casser la progression fiscale et de baisser cet impôt, Marie (ou Luc) retirera son 3e pilier une année avant sa retraite.

Ils économiseront ainsi 25% de cet impôt de sortie !

Un arrêt récent (2019) du tribunal fédéral confirme et valide cette pratique 🙂

Un plan d’épargne en fonds flexible

Enfin, le solde des économies d’impôts réalisées d’environ 400.- mensuel sera épargné dans un plan d’épargne en fonds. Notre couple pourrait aller chercher 3% ou 4% de rendement par an.

Planifier sa retraite peut aussi passer par une épargne libre, flexible et disponible à tout moment.

Luc et Marie pourront également verser à leur bon vouloir dans ce plan la réserve non dépensée des travaux de la maison.

Cette épargne supplémentaire de 400.- mensuel représentera environ 55’000.- grâce à laquelle ils pourront augmenter leur revenu de retraite de plus ou moins 200.- par mois.

Le résultat de cette planification retraite

En maximisant leur épargne, leurs économies d’impôts et tout en cherchant le bon compromis entre le rendement et le risque, leur lacune de retraite de 1’200.- sera allégrement comblé.

De plus, leur maison sera dans un état impeccable, ce qui leur permettra de garder toute la flexibilité et la liberté dont ils pourront avoir besoin.

Une bonne planification doit rester flexible, mais être volontaire. Chaque situation est unique. Faites-vous accompagner par un conseiller financier pour ne rater aucune économie d’impôt et planifier correctement votre retraite 😉

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2020, bonne année ! et revue des marchés financiers 2019

C’est avec plaisir que je rédige ma première revue des marchés financiers pour le blog www.MaRetraite.ch. 🙂 Cela me donne l’occasion de vous remercier pour votre soutien tout au long de l’année 2019. Depuis le lancement du blog en juin 2019, vous avez été 2’615 visiteurs générant près de 5’000 vues. Merci pour vos likes, vos commentaires et pour votre enthousiasme !

J’espère que vous trouvez de l’information utile et directement applicable pour préparer votre retraite, votre pré-retraite et vos mini-retraites. Si vous souhaitez lire un sujet particulier, dites-le-moi en commentaire, je reçois vos idées avec plaisir et essaierai autant que possible de le traiter.

Les trois articles les plus lus en 2019 ont été « racheter ma caisse de pension. Utile ou pas ? », « Immobilier : faut-il rembourser votre dette hypothécaire » et « Que mettre dans votre patrimoine ».

Ce post est également l’occasion de vous souhaiter ainsi qu’à vos proches une très belle et heureuse année 2020. Je vous souhaite de la passer en pleine forme. J’espère que vous pourrez accomplir ou continuer d’approcher vos objectifs de vie que ce soit en 2020 ou au cours de cette nouvelle décennie. 😉

Passons maintenant à la revue des marchés financiers 2019

Revue des marchés actions

Après une année 2018 calamiteuse, la plupart des indices actions ont retrouvés en 2019 leurs niveaux du bon cru 2017. Beaucoup d’entre eux les ont même dépassés.

Année de record en Europe…

2019 est également l’année où le SMI a battu son niveau des 9’531 points atteints au printemps 2007, il y a 12 ans. Notre indice national vaut au 31 décembre 2019 10’617 points.

Le SMI pour « Swiss Market Index » regroupe les vingt plus grosses capitalisations suisses. Vous retrouvez des groupes tel que Swatch, Swisscom et ABB ainsi que Nestlé, Roche et Novartis qui pèsent à eux trois plus de 60% de l’indice. En 2019, le SMI a progressé de 25.95%.

Dans la même veine, le principal indice des actions allemandes DAX a progressé de 25.22% en 2019. Cet indice regroupe les trente plus grandes compagnies du pays telles que Siemens, Adidas et les trois constructeurs automobiles BMW, Daimler (Mercedes) et Volkswagen.

En Angleterre où le Brexit pèse sur les affaires depuis l’été 2016 (psychologiquement en tout cas), l’indice FTSE 100 a « seulement » progressé de 12%. Le « footsie » 100 regroupe les cent plus grosses capitalisations anglaises telles que la Royal Dutch Shell, la BP, la Lloyds, Unilever, HSBC ou encore Rolls-Royce. Cette dernière société fabrique notamment des moteurs d’avion. Il ne faut pas la confondre avec le fabricant de voiture dont elle n’est plus propriétaire depuis 1973. Rolls-Royce Motor Cars est aujourd’hui la propriété de BMW.

L’hexagone et son CAC 40 pour « Cotation Assistée en Continu » a vu son cours progressé de 27.57%. En clôturant à 5’982 points, l’indice regroupant les quarante sociétés dont les échanges sont les plus importants n’a ni battu son record de 6’944 points atteint en septembre 2000, ni celui de 6’168 points atteint en mai 2007. Les sociétés l’Oréal, LVMH, Pernod Ricard, ArcelorMittal, Total, Peugeot ou Renault sont cotées en France.

… et aux États-Unis

Aux États-Unis, le S&P 500 (Standard & Poor’s), qui regroupe les 500 plus grosses capitalisations américaines, a clôturé 2019 en hausse de 28.34% tandis que le NASDAQ pour « National Association of Securities Dealers Automated Quotations », représentant les valeurs dites technologiques (Apple, Amazon, Microsoft ou encore Tesla), a battu les indices traditionnels en finissant l’année 36.93% plus haut qu’il ne l’avait commencé.

Même en comptant la mauvaise année 2018, cela nous donne un « gain » pour le S&P 500 de 43% sur les trois dernières années et de 19% sur les deux dernières années.

L’Asie émergente reste source d’opportunités

Après la baisse des bourses en fin d’année 2018, les investisseurs avaient littéralement fui les entreprises en Asie.

Si l’on en croit l’indice Hang Seng qui regroupe près de 65% de la capitalisation de la bourse de Hong Kong, les investisseurs ne sont revenus que partiellement en Asie et surtout en Chine.

Avec une performance légèrement supérieure à 9%, nous sommes trois fois en dessous de la performance américaine. La guerre commerciale et les émeutes citoyennes auront sans aucun doute pesées fortement sur les performances.

Des compagnies chinoises comme Tencent, China Mobile, le pétrolier CNOOC ou la Industrial and Commercial Bank of China sont cotées à Hong-Kong.

Les rendements négatifs des obligations

Le plus gros marché financier du monde, formé des obligations (et oui ce ne sont pas les actions), continue d’offrir des rendements faibles et négatifs dans ce que l’on nomme les pays développés (Europe de l’ouest, Amérique du Nord et Japon).

La Suisse est en tête pour ce qui est des rendements négatifs et ce depuis 2015. En 2019, l’obligation de la Confédération à échéance 10 ans a vu son rendement baisser à -1% par an ! Son niveau le plus bas jamais atteint.

Bien que les charges financières de la Confédération et des cantons aient fortement diminuées ces dernières années, nous, citoyens, n’avons pas vu nos impôts baisser ! Aberrant et confiscatoire. « Rassurons-nous », il semble que ce soit la même chose dans les États voisins. Nous aimerions bien voir plus de perspicacité, d’audace et de singularité chez les politiciens suisses.

Une obligation est un emprunt. Donc lorsque j’écris que l’obligation de la Confédération à 10 ans offre un rendement négatif, cela signifie que les prêteurs « payent » la Suisse (en ce moment) pour lui prêter de l’argent. Globalement le coût d’emprunt est beaucoup plus bas pour les entités formant le pays (les cantons, les administrations et les entreprises).

La dette américaine reste plus attrayante

Les États-Unis continuent d’offrir un rendement positif et « attrayant » sur ses emprunts en comparaison internationale. Le rendement du bon du trésor à 30 ans (Treasury Yield 30 years) a baissé de 20% durant l’année 2019 (!) confirmant ainsi sa longue tendance baissière entamée dans les années 1980 (-85% depuis septembre 1981). En 2019, le rendement annuel est passé de 3% à 2.39%. Le rendement de l’emprunt américain à 10 ans s’établit quant à lui à 1.92% en baisse de près de 28%.

Afin de dégager un rendement obligataire intéressant pour nos portefeuilles, il semble qu’il faille continuer de s’orienter vers les pays émergents (avec le risque prédominant du dollar tout puissant) ainsi que vers les entreprises de moyennes tailles.

Notez que les taux d’emprunts très bas des dernières années ont favorisés l’émergence de bulles d’activités « non économiquement rentables » : certaines entreprises qui n’auraient aucun avenir dans un monde de taux d’intérêt positifs continuent de vivre grâce à un coût de dette très peu élevé. Attention à la prochaine hausse de taux.

La notion de taux bas me permet de faire la jonction avec l’immobilier suisse. En effet, qui dit coût d’emprunt faible dit dette hypothécaire pas chère. Ici aussi des risques existent.

L’immobilier suisse

Si vous cherchez à acheter votre résidence principale ou si vous l’avez acquise récemment, vous avez sans doute constaté que les prix continuent de monter.

Pour les besoins de l’article, je me baserai sur l’évolution du fonds immobilier Crédit Suisse Real Estate Fund Siat. Ce fonds investit à 67% dans des immeubles d’habitation en Suisse et reflète partiellement l’évolution des prix du secteur résidentiel. Nous n’y trouverons pas les prix des résidences individuelles.

Ce fonds a progressé d’environ 15% durant l’année passée (valeur au 10 décembre 2019). Ce qui est énorme pour de l’immobilier, d’autant plus que la hausse est quasi continue depuis les années 2000.

Quel risque dans l’immobilier ?

Notez que l’agio de ce fonds est élevé et s’établit à près de 40%. Cet agio élevé n’est pas l’apanage de ce seul fonds : en Suisse, La Foncière et le Fonds Immobilier Romand majoritairement investis en Suisse romande offrent un agio de respectivement 28% et 38%.

L’agio est la différence de valeur entre le prix en bourse et la valeur nette des actifs (ici du parc immobilier).

Cet écart de prix s’explique principalement par les taux négatifs des obligations helvétiques et par un besoin de diversification des investisseurs. L’immobilier suisse est prisé par les caisses de pension à la recherche de rendement et qui ne peuvent plus compter sur les revenus des obligations de la Confédération ou des cantons.

Il faut ici prêter attention à l’effet ciseau pouvant se produire entre la valeur de l’immobilier et les taux d’emprunts bas. Si les taux venaient à monter, le premier secteur à en souffrir serait l’immobilier. Vous pouvez lire ici un article où j’en parle.

Matières premières, inflation et monnaies

En 2019, les matières premières ont aussi pris l’ascenseur.

L’or a grimpé de 18.18% tandis que le pétrole a vu son cours passer de 45$ à 63$, soit une hausse de presque 40%.

Pour ce qui est de l’inflation suisse, elle s’établit, selon l’office fédéral de la statistique et à la fin du mois de novembre 2019, à -0.1% sur 12 mois roulant (les chiffres pour l’année entière ne sont pas encore disponibles).

Les monnaies et autres cryptomonnaies

Le dollar est resté stable et proche de la parité avec le franc suisse. C’est sans aucun doute la valeur cible de notre banque centrale.

L’euro s’est lui affaibli pour le plus grand bonheur d’Amazon et des retraités qui pourront voyager en Europe pour moins cher. Au 31 décembre, sa valeur était de 1.085 franc.

Le bitcoin (en franc suisse) a performé de 84% en 2019 après avoir subi une baisse de 71% en 2018. Sur les deux dernières années, le bitcoin est négatif de 47%.

Pour finir, l’autre cryptomonnaie la plus détenue qu’est l’Ethereum, a baissée de 5% en 2019 après avoir plongé de 81% en 2018… Une alternative intéressante à la détention de cryptomonnaie pourrait être l’arbitrage de ces dernières. Vous pouvez trouver plus de détails en cliquant ici.

Planifiez !

Même si les performances de l’année passée sont (très) réjouissantes, il ne faut pas oublier qu’elles ne restent qu’un gain à court terme. Il est plus important de planifier à moyen et à long terme le développement de votre patrimoine pour atteindre vos objectifs personnels, votre indépendance financière et augmenter votre sécurité familiale.

Tout réside dans le fait d’établir une bonne planification. Commencez par établir un budget, puis épargnez systématiquement mois après mois un montant fixe de votre revenu (payez-vous en premier !). Enfin, investissez votre épargne de manière bien diversifiée.

Vous ressentez peut-être le besoin d’être accompagné dans cette démarche ? Contactez-moi, je suis à votre disposition pour en discuter et définir ensemble vos besoins.

A très vite.