Quelles solutions pour compléter sa retraite ?

Le financement de l’AVS est à peu près assuré jusqu’en 2030. Les récentes études menées par le Crédit Suisse et par la Raiffeisen montrent que les futurs retraités, âgés aujourd’hui de 30 à 50 ans, percevront 30% à 50% de leur rémunération actuelle.

À la retraite, les sources de revenus principales resteront le premier et le deuxième pilier. Le premier devra être revu sous l’effet d’une démographie défavorable pour les jeunes tandis que le deuxième fait déjà face aux défis de l’allongement de la vie et aux taux d’intérêt bas en vigueur.

Dès lors, comment envisager une retraite sereine ? Quelles actions introduire immédiatement ? Combien épargner ? Quel train de vie viser à la retraite ?

Autant de questions qui méritent une réponse individuelle ! Je vous recommande de vous faire accompagner par un conseiller financier indépendant. Ce dernier vous aidera à mettre en place un plan pour le long terme. Vous devrez le réviser régulièrement afin qu’il colle au plus près de votre vie, de vos envies et de vos projets personnels. Garder une certaine flexibilité se révèle important. Nous ne sommes pas des robots et nos souhaits peuvent évoluer.

Quel train de vie à la retraite ?

C’est la question la plus difficile, je crois. Toutefois et si vous vous plaisez aujourd’hui dans votre vie, vous pouvez partir du principe que le niveau de vos dépenses actuelles sera assez similaire à la retraite.

Établir un budget vous permettra d’y voir plus clair et contribuera à détecter les frais devenus inutiles ou moindres à la retraite. Vous pouvez identifier ici les prélèvements sociaux (inexistants pour le moment sur les rentes de retraite), les impôts (qui seront plus faibles puisque vos revenus seront plus bas), les coûts des enfants (qui auront probablement quitté la maison) ou encore l’épargne devenue superflue.

Des charges telles que celles liées au travail disparaîtront, mais de nouvelles dépenses pourront rapidement les compenser (voyages, restaurants….).

L’un dans l’autre, vous pouvez estimer comme raisonnable de tabler sur 70% à 80% de votre gain actuel. Vous devrez donc financer la différence qui peut grimper jusqu’à 50% (!) de votre train de vie d’aujourd’hui (80% nécessaire moins 30% attendu).

Les basiques de la prévoyance

Je ne vais pas m’attarder sur les deux éléments « de base » que sont le rachat du deuxième pilier et la cotisation au troisième pilier. En plus de constituer un capital pour le long terme, ces deux piliers offrent des rabais fiscaux qui augmentent votre capacité d’épargne.

Comme je l’ai écrit ici, le rachat de 2e pilier peut être favorisé dans les dernières années de travail (dès 50 ans) tandis que le 3e pilier devrait démarrer le plus tôt possible, c’est-à-dire dès le premier travail. Et ce même si le montant économisé est faible.

Les intérêts composés (le rendement) doivent vous aider à faire croître votre capital et à gagner du temps. Vous ne devriez jamais investir en dessous du taux d’inflation de long terme. Cette dernière, additionnée des coûts de détention des avoirs vous reviens au moins à 2% l’an sur les 20 dernières années. Un compte de 3e pilier « placé » à 0% de vos 25 ans à vos 65 ans vous fera perdre plus de 33% de pouvoir d’achat ! Et cela ne vous a sans doute pas échappé, l’inflation est encore plus élevée en ce moment. Votre 3e pilier et votre 2e pilier devraient vous offrir des rentabilités intéressantes sur le long terme et supérieures à 2%.

Vous n’avez malheureusement que peu de choix de placement dans le 2e pilier, mais pour vos 3es piliers (oui, vous pouvez en détenir plusieurs), vous pouvez facilement réaliser 3% à 5% par an bon an mal an.

Petit commentaire personnel quant au rendement minimum légal du 2e pilier : avec un taux de couverture historiquement haut et les bonnes rentabilités de la décennie passée, le conseil fédéral devrait sans aucun doute augmenter le bénéfice minimum servi aux assurés !

Acheter sa résidence principale

Moins évident au premier abord, devenir propriétaire de sa résidence principale permet de financer une partie du manque à gagner à la retraite. Cet achat entraîne deux conséquences. La première, d’ordre psychologique, réside dans le poids de la dette qui appelle à épargner pour être remboursée, au moins partiellement, à un moment ou à un autre. La seconde, d’ordre financier, permet, sur le long terme, d’économiser des charges et donc d’augmenter son épargne, avec un effort moindre qu’en étant locataire. Vous pourriez en effet baisser vos charges de logement d’environ 40% grâce aux taux bas, et ce, malgré des prix de marché élevés. J’en parle ici.

Prenons l’exemple d’une famille locataire qui paye un loyer de 3’000.- par mois. L’économie de 1’200.- francs mensuels (40% de 3’000.-) réalisée grâce à un achat pourra être consacrée à son épargne et à ses investissements sans modifier son train de vie. Alors oui, vous n’obtiendrez que peu d’avantages à rembourser votre dette directement, mais vous avez tout intérêt à capitaliser pour y faire face à la retraite ou lors de la prochaine échéance.

Votre épargne devra donc être investie. C’est là que nous arrivons au thème principal de cet article : construire une épargne liquide.

Épargne disponible et rentable

Si vous cherchez à compléter votre retraite, ou à l’anticiper de quelques années, je ne saurai que trop vous recommander de constituer un capital investi sur le moyen et le long terme.

Au-delà de la retraite, vous tirerez plusieurs avantages à procéder ainsi. D’abord, vous disposerez de réserves supplémentaires pour faire face aux imprévus de court terme.

Ensuite, et selon le montant que vous épargnerez, vous financerez des projets de moyen terme en limitant autant que possible le recours aux leasings ou aux crédits coûteux. Les thèmes courants du moyen terme (5 à 15 ans) sont l’achat de véhicules, le financement de périodes sabbatiques et de grands voyages, les études de vos enfants et, selon la situation, le remboursement partiel d’une dette hypothécaire devenue trop chère ou trop importante.

Enfin, dans les projets de long terme supérieurs à 15 ans, vous pouvez classer la retraite anticipée et les échéances de dettes longues. Retenez que l’interprétation des concepts « moyen » et de « long » terme restent relatives et peuvent varier en fonction de votre situation personnelle. À 55 ans, le long terme correspond typiquement à la dernière ligne droite avant la retraite, c’est-à-dire aux dix prochaines années.

Une épargne en fonds de placement

Épargner régulièrement dans un portefeuille de fonds de placement est sans aucun doute la manière la plus abordable et la plus sûre pour se construire un patrimoine sur du moyen long terme.

Cette épargne qui consiste en un « compte d’épargne plus », travaille sur des périodes généralement supérieures cinq ans.

Selon vos besoins, vous pourriez même attribuer un portefeuille avec un horizon de temps défini pour chacun de vos projets. Sur la base de votre épargne mensuelle, une structure cohérente pourrait par exemple ressembler à cela :

  • Un quart de l’épargne pour remplacer la voiture dans 5 ans et constituer une réserve de sécurité pour les travaux dans la maison,
  • Une moitié pour financer une année sabbatique dans 5 à 7 ans et les études des enfants dans 12 ans,
  • Le dernier quart pourrait être attribué au financement de votre retraite ordinaire ou anticipée.

La flexibilité et la disponibilité sont les autres avantages d’un plan d’investissement en fonds. La vie appelle à rester agile. Vos placements doivent donc s’adapter à vous et non l’inverse. Si vous devez baisser ou augmenter vos mensualités, si vous avez besoin d’argent plus rapidement que prévu, ou tout simplement si vous changez vos plans, il reste très facile d’ajuster les stratégies à la nouvelle donne.

Dans une série d’articles à venir, je me pencherai sur ces avantages, sur les points importants auxquels prêter attention (objectifs, horizon de temps, volatilité, types d’actifs, diversification…) et sur les manières d’implémenter cette épargne en fonction de votre situation personnelle.

Cet article a été posté en tant qu’invité sur le site investir.ch dont je vous recommande vivement la lecture. Vous y trouverez de nombreuses analyses sur la finance, l’économie, l’immobilier ou encore la prévoyance dans notre pays.

Grandes villes romandes : où payer le moins d’impôts ?

Quel a été votre plus grand décaissement en 2021 ? Votre loyer, vos intérêts hypothécaires, votre caisse maladie, vos charges sociales… ou vos impôts ?

En prenant en compte la part payée par l’employeur, ce sont probablement vos dépenses sociales qui pèsent le plus.

Ces dernières ne sont toutefois pas une « perte sèche » puisqu’une partie non négligeable rejoint votre deuxième pilier. Je rappelle l’importance de négocier ce point lors d’une embauche dans la mesure où votre salaire total est composé de votre revenu et des avantages annexes tels que l’épargne du 2e pilier. J’en parle ici.

Après les dépenses sociales viennent probablement vos impôts. La fiscalité forme avec l’immobilier l’un des sujets dont nous aimons le plus parler et sans doute le plus nous plaindre. Comment et où en payer le moins sont des questions récurrentes.

Avec la pandémie et l’arrivée du télétravail, vous avez peut-être l’occasion de vous offrir une certaine mobilité en faisant abstraction des distances entre votre lieu de travail et votre domicile.

Je vous propose aujourd’hui d’établir un classement des cantons romands et des grandes villes francophones en matière de taxes.

Petite mise à jour fiscale

Avant de vous livrer les chiffres, j’aimerai vous rappeler les principaux impôts qu’une famille ou un particulier est amené à payer.

Commençons par l’impôt sur le revenu – celui qui nous intéresse particulièrement ici. C’est le plus lourd de tous et c’est celui que nous cherchons à limiter. Trois entités le prélèvent : votre canton, votre commune et la confédération. Le canton est le plus gourmand. Cet impôt, progressif, suit une courbe partiellement exponentielle. En bref, plus vous gagnez, plus vous payez. Comme vous l’observerez dans les tableaux plus bas : vous pouvez percevoir deux fois plus de revenus, et payer six fois plus d’impôts sur le revenu.

Nombre de cantons ponctionnent également un impôt ecclésiastique. Au vu de la diversité cantonale, nous ne pouvons nous y arrêter ici. Le montant de cette taxe dépend généralement de la reconnaissance des religions vis-à-vis du canton et de la confession du contribuable. Nous relevons des exceptions comme dans le canton de Vaud qui ne prélève pas cet impôt. Vaud assure toutefois les dépenses du culte des deux églises qu’il admet : l’Église évangélique réformée et l’Église catholique romaine.

Vous pouvez trouver des impôts particuliers ou « personnel » dans certaines villes. Souvent négligeables et de toute façon spécifiques, je ne m’y attarderai pas ici.

Enfin, les cantons et les communes prélèvent la spécificité suisse, j’ai nommé : l’impôt sur la fortune. Cet impôt, également progressif, est calculé sur la fortune nette du contribuable (fortune totale moins les dettes). Selon le canton, des franchises s’appliquent et son taux varie généralement de quelques dixièmes de pour cent à 1%.

Hypothèses

Afin d’obtenir des séries homogènes et représentatives de la société, j’ai retenu cinq situations familiales :

  1. D’abord un couple avec un enfant, disposant du salaire moyen suisse de 6’609.- mensuel net (soit 79’308.- annuel pour la famille).
  2. Une famille avec le même revenu et avec deux enfants.
  3. Un couple avec un enfant disposant de deux salaires médians d’environ 5’688.- net par mois et par personne (soit 136’512.- annuel pour la famille).
  4. La même famille avec deux enfants
  5. Enfin, une famille avec deux enfants et deux revenus de 100’000.- nets par personne.

Vous pouvez retrouver les salaires moyens et médians ici.

Notez que par simplification, je ne tiendrai pas compte de la fortune (fortune = 0) et que les impôts ecclésiastiques ou particuliers sont inclus dans la taxe communale.

Encore par souci de simplicité, les conjoints sont mariés, gagnent leur salaire à parts égales, ont la confession majoritaire du canton et ne bénéficient d’aucune déduction particulière (cotisations au 3e pilier ou rachats de 2e pilier par exemple).

Qu’en conclure ?

C’est le canton du Valais qui monte en tête avec sur la première marche Martigny suivi de Sion. Et ce dans quasiment toutes les situations. La ville de Genève montre trois occurrences sur cinq et prendrait donc la troisième place. La ville du bout du lac se révèle très intéressante pour les ménages qui disposent du revenu moyen suisse.

En dernière place, nous trouvons les cantons de Neuchâtel et de Vaud. Notez que la ville de Nyon (l’une des villes les moins chères sur Vaud) ramène toutefois son canton dans la compétition.

Notez que ce qui est vrai pour l’impôt sur le revenu et également vrai pour l’impôt sur les capitaux de prévoyance. À la retraite, vos capitaux de 2e et de 3e piliers sont soumis à une taxe qui sera également plus faible dans les cantons gagnants ici.

Il n’y a pas que les impôts !

Si vous disposez d’une liberté d’établissement totale grâce notamment au télétravail, vous devriez aussi considérer les aspects sociaux (telles que les allocations familiales ou les déductions des droits de garde), le coût du logement, des assurances santé ou encore des taxes sur les véhicules.

Souvent tout cela va de pair : moins d’impôts sur le revenu égal moins de taxes sur les autos et des assurances santé moins chères. L’on déménage rarement pour des raisons uniquement fiscales et adopter une approche globale peut se révéler intéressant.

De ce point de vue, le Valais reste sans aucun doute devant les autres cantons, suivi de près par Fribourg.

Chacun devra encore déduire ses éléments propres tels que les cotisations aux 3es piliers, les rachats de 2es piliers, les travaux, etc.

Les impôts ont été calculés grâce au site de l’Administration fédérale des contributions.

Cet article a été posté en tant qu’invité sur le site investir.ch dont je vous recommande vivement la lecture. Vous y trouverez de nombreuses analyses sur la finance, l’économie, l’immobilier ou encore la prévoyance dans notre pays.

Rééquilibrer votre patrimoine après votre achat immobilier

Vous venez d’acheter votre résidence principale et votre patrimoine ressemble plus à un champ de bataille qu’à un serviteur en ordre de marche ?

C’est le moment parfait pour « penser long terme ». Dans 10 ans, 15 ans ou 20 ans, vous devrez faire face à l’échéance de votre dette. Deux inconnues se présenteront à vous : l’évolution du niveau des taux d’emprunt et des prix du marché immobilier.

Ces deux facteurs pourront influencer positivement ou négativement votre rythme de vie (budget mensuel) et votre patrimoine.

L’avenir, cet inconnu

Prenons un coût d’emprunt hypothécaire qui reviendrait à sa moyenne historique des 170 dernières années, soit 4.5% au terme de votre contrat. Dans ce cas, votre charge d’intérêts serait multipliée par trois ou quatre en comparaison du niveau actuel. Si dans le même temps vous faites « face » aux études de vos enfants ou au début de votre retraite (probablement 50% de revenu en mois), ce serait vite la galère. Vous devriez rogner sur votre épargne ou sur l’un ou l’autre poste de votre budget (vacances, voiture, sorties, habillement, etc.).

Une solution pour conserver un train de vie stable consisterait à rembourser les trois quarts de votre emprunt. Dans la réalité, vous arbitreriez certainement entre un remboursement anticipé et une hausse des coûts hypothécaires. Je vous laisse effectuer le calcul pour votre situation. Avec un facteur 4 et une dette de 800’000.-, vous devriez amortir 600’000.- pour maintenir inchangé votre rythme de vie.

L’effet ciseau : taux d’emprunt / prix de marché immobilier

Voyons maintenant l’effet de l’autre inconnue, à savoir l’évolution des cours de l’immobilier. Si les prix montent : pas de problème, vous pourriez même emprunter plus ! C’est notamment la réalité pour ceux qui ont acheté il y a dix à vingt ans. Dans le cas contraire, si les prix affichent -30% ou -40% (scénario extrême, il faut bien le préciser) à l’expiration de votre crédit, vous pourriez vous retrouver handicapé. Ce phénomène n’a rien de grave à long terme, mais si l’année 1992 se pointe pile au renouvellement de votre dette, votre créancier vous demandera de diminuer votre prêt avant de discuter d’une possible prolongation hypothécaire du montant restant.

Un exemple simple : mettons que vous avez acquis récemment votre maison 1 million de francs grâce à un emprunt de 800’000.-, soit le maximum généralement admis de 80%. L’effet de levier fonctionne ici en sens inverse. Avec un marché inférieur de 30%, vous devriez rembourser 240’000.- pour revenir dans « les clous » des 80% avant de pouvoir espérer proroger le crédit restant de 560’000.-. Votre prêteur pourrait vous demander de rembourser cette différence, et ce, même avant l’échéance de votre contrat. C’est ce qui s’est produit aux États-Unis pendant la crise des subprimes et en Suisse dans les années 1990. C’est d’ailleurs inscrit dans les petites lignes des crédits hypothécaires.

Notez que ces deux phénomènes peuvent avoir lieu en même temps puisque les hausses de taux ont comme effet de mettre sous pression les emprunteurs hypothécaires et donc par effet domino les prix de l’immobilier. Au vu du niveau actuel des taux, ce scénario n’a rien d’hypothétique.

L’importance des réserves de liquidités

Maintenant que vous savez quoi anticiper à long terme, il convient d’auditer votre patrimoine après l’achat et les derniers travaux. Vous devez remettre de l’ordre.

Le plus urgent consiste à reconstruire vos réserves de liquidités. Vous trouvez un article sur le sujet ici. Retenez qu’une réserve équivalente à quatre mois de dépenses hors impôts et charges sociales suffit à faire face aux pépins courants. Je vous recommande d’y ajouter les frais probables des deux ou trois prochaines années (chaudière, voiture…).

Une fois votre épargne de sécurité reconstituée, vous redevenez libre de vous orienter vers le moyen et le long terme.

Disponibilité versus immobilier

En injectant tout ou partie de votre patrimoine dans votre résidence principale, vous avez transformé certains avoirs très liquides (cash, portefeuille d’investissement…) en actif immobilisé (c’est-à-dire votre résidence ou votre appartement). Vous ne pourrez pas vendre quelques pierres de la maison pour récupérer des francs suisses en cas de besoin.

C’est le moment pour recommencer (ou commencer) un plan d’épargne. Ce dernier aura le mérite d’être rentable et mobilisable rapidement. Des fonds de placements, des actions, des obligations, des métaux précieux ou des matières premières peuvent le constituer.

Outre la disponibilité et le rendement, vous aurez l’avantage de diversifier votre fortune.

Ray Dalio, le fondateur de Bridgewater Associates, fonctionne avec des principes clairs de diversification. A son image, une de mes règles en investissement consiste à limiter le poids d’un secteur (immobilier ici) à 75% au maximum de tout mon patrimoine. À vous de fixer votre propre norme « sécuritaire ». Dans ce cadre 75/25, je serai théoriquement en mesure de résister à une baisse des prix immobiliers de l’ordre de 30%.

Retenez ici que si une grosse partie de votre patrimoine manque de liquidité, vous devriez prioritairement le diversifier avec des actifs non corrélés, rentables à long terme et disponibles en tout temps.

Le systématisme et la vision à long terme

Rome ne s’est pas construite en un jour… et l’épargne que vous avez accumulée pendant de nombreuses années avec comme objectif de devenir propriétaire est, en quelque sorte, à recommencer. Réjouissez-vous : tout continue maintenant. Acheter son habitation est le palier le plus difficile, car le « ticket d’entrée » est élevé en Suisse. Grâce à la « baisse de loyer » que vous avez normalement réalisée en devenant propriétaire, vous devriez directement passer à la deuxième étape de votre plan « liberté » : vous émanciper rapidement de votre prêteur.

La quasi seule façon de vous construire un patrimoine en recommençant à « zéro » est d’épargner systématiquement, mois après mois. Le principal avantage de cette stratégie est de faire fi des aléas émotionnels liés à notre propre nature ou à des facteurs externes tels que la volatilité des marchés financiers.

Pour conclure, je vous invite évidemment à vous faire coacher par un planificateur financier neutre et indépendant. Faire appel à un conseiller financier n’est pas une question de taille de patrimoine, mais plutôt une « envie d’éviter certaines erreurs ». Votre coach pourra vous accompagner pour trouver votre hypothèque, mettre en place le plan d’amortissement exigé par le prêteur et vous aider à construire de manière optimale votre patrimoine sur le long terme.

Cet article a été posté en tant qu’invité sur le site investir.ch dont je vous recommande vivement la lecture. Vous y trouverez de nombreuses analyses sur la finance, l’économie, l’immobilier ou encore la prévoyance dans notre pays.