Patrimoine : maximiser vos rendements

Voilà une question qui vous intéresse sans doute. Comment maximiser vos rendements ? Cette question va souvent de pair avec la recherche de sécurité. Pour beaucoup de personnes, on ne peut obtenir de rendements élevés sans prendre un minimum de risques. La finance nous vend d’ailleurs les placements dans ce sens. Voyons si tout cela est vrai et comment optimiser vos rendements.

La diversification

Il va de soi que pour ne pas perdre vos économies, vous devez diversifier votre portefeuille. Si vous n’achetez qu’une seule entreprise (un titre), vous maximisez votre risque de perte en cas de faillite de ladite entreprise. Et si en plus vous choisissez une startup plutôt qu’une société bien établie telle que Coca-Cola, ABB ou Michelin c’est sûr que vous risquez de vous planter.

La diversification est l’un des éléments les plus reconnus et les plus faciles à comprendre pour réduire les risques de perte dans son portefeuille.

Mais attention, la diversification a ses limites.

D’abord, vous ne pourrez diversifier au sein d’une même classe d’actif le risque dit « de marché ». Pour l’écrire simplement : si vous n’êtes investi qu’en actions, et sauf à entreprendre une démarche de protection de votre portefeuille, vous ne pourrez pas vous prémunir contre la baisse générale du marché (comme en mars 2020, en 2008 et en 1929, par exemple, où les cours des bons grains suivaient presque la même pente que l’ivraie).

Ensuite, vous trouvez une limite mathématique à la diversification d’actifs. Avec 2 titres en portefeuille vous diminuez votre risque de 46% et avec 4 positions, vous aurez décru votre risque de 72%. Vous atteindrez les 93% de risque éliminé dès 16 entreprises et au-delà d’une trentaine d’entreprises, vous ne diversifierez plus grand-chose puisque vous réduirez le risque de 96%…

Enfin, et pour citer Warren Buffett, vous devriez connaître vos investissements : « la diversification est une protection contre l’ignorance ». Votre conseiller financier doit vous aider à choisir des placements que vous comprenez.

Trop c’est trop

En adoptant une trop grande diversification, vous réaliserez le rendement du marché ou de « Madame et monsieur tout le monde ». Un minimum de concentration apparaît donc comme bienvenu afin de distinguer votre rendement de celui du voisin.

Au-delà de la quantité d’entreprises investies, vous pouvez diversifier la géographie de vos placements (bien que la corrélation soit élevée entre les marchés actions mondiaux) et les secteurs d’activités de vos entreprises par exemple.

Une diversification à l’échelle de votre patrimoine (et pas forcément votre portefeuille uniquement), consiste à introduire des éléments décorrélés les uns des autres. Vous pourriez par exemple détenir des fonds de matières premières, des métaux précieux, des obligations ou encore de l’immobilier.

Définir le bon horizon de temps

La prudence impose de conserver une réserve de sécurité en liquide (liquidités, comptes courants et épargnes) afin de faire face aux imprévus. Vous pouvez tabler selon votre situation sur deux à six mois de revenus ou de dépenses nets de charges sociales, d’impôts et d’épargne.

Une fois cette réserve définie et obtenue, vous pourrez sereinement allouer votre épargne mensuelle et votre fortune à l’atteinte de vos objectifs personnels.

L’horizon de temps est primordial ici. Plus vous avez du temps devant vous, plus vous augmentez vos possibilités d’atteindre des rendements élevés et moins vous prenez de risque.

La banque Pictet met à jour chaque année une étude très intéressante sur le rendement et sur le risque des actions suisses vis-à-vis de la période de détention.

« … un investisseur disposant d’un horizon de placement à 10 ans n’aurait enregistré une performance négative que si l’investissement initial avait été effectué durant trois périodes, toutes liées à la crise de 1929. Aucun investisseur ayant investi dans des actions suisses sur une durée de 13 ans n’aurait accusé de perte sur son investissement initial depuis 1926. »

Ce propos est illustré dans le tableau ci-dessous. Sur 87 périodes de 10 ans observées, seules 3 affichent un rendement négatif.

Pour conclure ce chapitre, retenez que vous ne devriez pas investir les fonds nécessaires à l’atteinte d’objectifs de court terme. Bien que cette notion dépende de chacun, moins de trois ou quatre années m’apparaissent comme une bonne définition du court terme.

Profiter de la volatilité

Il me reste un élément à discuter : la volatilité. La finance moderne cherche à réduire au maximum cette dernière, qui permet pourtant de générer du rendement à long terme. Sans volatilité (i.e. 0%), pas de rendement. Pour faire simple, ce sont les mouvements des marchés. C’est ce qui fait qu’un rendement de 5% l’an ne ressemble pas à ça :

Mais plutôt à ça :

Et ce sont aussi les pics de volatilité qui vous feront râler lorsque votre investissement, réalisé dix ans plus tôt, viendra égaler ou dépasser à la baisse votre placement initial pendant plusieurs mois. C’est le cas typique de l’année 2008.

Pourtant, sans cette volatilité, appelée souvent « risque » : pas de rendement possible.

Systématisez et mensualisez vos investissements !

Le postulat de l’étude de Pictet (tout comme les graphiques ci-dessus) consiste à investir au début de la période de 10 ans, sans réaliser de placements subséquents. C’est ce qui nous amène à obtenir une perte en 1939 pour un financement unique débuté en 1929 (au plus haut des bourses).

Un investisseur de long terme aurait pu toutefois faire mieux. Comment ? En réinjectant des fonds dans les phases de baisse.

Alors je vous arrête tout de suite. Si vous pensez pouvoir faire du « market timing » en vous croyant plus fort que le reste de la communauté financière, vous vous trompez. Oh certes, vous pourriez réussir une fois ou l’autre, mais sur le long terme cela ne fonctionne pas.

N’oubliez pas que – pour citer Benjamin Graham – « le pire ennemi de l’investisseur, ce n’est pas la bourse, c’est lui-même ». L’égo et la peur sont les deux éléments dont vous devriez le plus vous méfier tout au long de votre vie d’investissement.

Non, je parle ici d’une méthode beaucoup plus simple et beaucoup moins chronophage : réaliser un placement sur une base régulière. Cela peut par exemple prendre la forme d’une mensualité fixe (100.- francs, 1’000.-…) investie dans des fonds de placement tout au long de la période qui vous sépare de votre objectif. En procédant ainsi, vous lisserez votre prix d’achat moyen et vous profiterez de la volatilité plutôt que de la subir.

Votre placement pourrait alors ressembler à ceci :

Vous venez de lire ici un « son de cloche » sans doute un peu différent de ce que vous entendez généralement sur la diversification, le temps et la volatilité. Bien appréhendé, ces éléments vous permettront de maximiser vos rendements à long terme.

Afin de réussir vos investissements et d’atteindre vos objectifs de vie, vous devriez vous faire épauler par un conseiller financier qui connaît son sujet et avec lequel vous pourrez travailler sur une longue période. La stabilité est aussi un facteur de réussite.

Je conclurai cet article par une autre citation de Warren Buffett, fort à propos avec la crise que nous traversons : « Uncertainty actually is the friend of the buyer of long-term values. »

Cet article a été posté en tant qu’invité sur le site investir.ch dont je vous recommande vivement la lecture. Vous y trouverez de nombreuses analyses sur la finance, l’économie, l’immobilier ou encore la prévoyance dans notre pays.

Patrimoine : par où commencer ?

Lors d’articles précédents, nous avons vu que la réalisation de nos objectifs à moyen, long et très long terme pouvait se planifier des années à l’avance. Construire une épargne liquide est bienvenu pour financer ces besoins. Mais par où commencer pour construire son patrimoine ?

Que vous planifiez un tour du monde dans 3 ou 5 ans, de changer votre voiture familiale dans environ 7 ans, d’offrir des études supérieures à vos enfants dans une douzaine d’années ou pourquoi pas de vous octroyer une retraite anticipée dans 20 ans, vous devrez piocher dans vos économies lors de ces différentes étapes de vie.

Vous n’oublierez pas non plus l’échéance de la dette hypothécaire dans 15 ans…

Les montants à prévoir ou à rembourser sont importants et notre seule épargne ne pourra y subvenir. Nous disposons heureusement de deux alliés de poids : le temps et les intérêts composés.

Adopter une routine d’épargne

Le temps qui file est votre plus grand ami pour construire votre patrimoine liquide. C’est ici qu’introduire une routine d’épargne, indolore, systématique et automatique prend tout son sens. Faites-vous accompagner par un professionnel ! Vous gagnerez énormément de… temps.

Mettre en place une routine d’épargne consiste par exemple à économiser systématiquement un certain montant chaque mois. Ce capital pourra être investi automatiquement dans un plan de fonds de placements.

Ce montant aura été défini au préalable par votre budget et sera donc indolore pour votre train de vie. Grâce à la flexibilité offerte par les fonds de placements, vous pourrez librement adapter les mensualités et piocher ou retirer les sommes dont vous auriez envie pour réaliser un projet.

Adopter une telle routine permet de simplifier autant que possible votre épargne sans avoir à vous en soucier. Vous aurez évidemment besoin d’un gestionnaire qui vous aidera à rééquilibrer votre portefeuille aux moments opportuns. Une relation de confiance devrait être établie entre vous et, tant vos souhaits que votre perception du risque, devront être pris en compte. Un point de situation régulier (annuel par exemple) avec votre conseiller devrait suffire. Ce dernier devra également vous aider à gérer les horizons de temps de vos placements en fonction de vos buts personnels. Si vous n’avez pas reçu de nouvelles de votre planificateur financier depuis deux ans, c’est qu’il a sans doute mieux à faire. Changez-en.

Dans un prochain article, je reviendrai sur l’aspect de risque. Pour gagner du temps dans la réalisation de vos objectifs, vous devrez peut-être ouvrir votre esprit à des solutions nouvelles. Cela pourrait vous permettre de dégager des rendements supérieurs à la moyenne.

Les intérêts produisent des intérêts

La notion de temps étant définie, nous pouvons introduire le rôle des intérêts composés. C’est assez simple : les intérêts que vous cumulez chaque année sont réinvestis et portent à leur tour des intérêts. C’est ce que l’on appelle les intérêts composés.

Un petit exemple : vous investissez 100.- francs à 2% pendant un an. À la fin de l’année, vous disposerez de 102.-. Au début de la deuxième année, ces 102.- seront également investis à 2%, ce qui aura pour effet de les transformer en 104,04. Ce « 0,04 » ne semble rien, mais dans le temps (vous vous souvenez votre premier allié), les intérêts sur intérêts s’accumulent pour former une épargne supplémentaire et importante.

Votre placement prend ainsi la forme d’une courbe exponentielle (à distinguer d’une ligne droite) comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessous. Notez que plus votre rendement moyen sera élevé, plus la courbe sera exponentielle.

Un exemple bref en forme de conclusion

Pour illustrer cet article, mettons que vous aurez besoin de 24’000.- dans 10 ans afin de réaliser un projet. Vous avez votre premier allié : le temps, soit 10 ans ici. Cet horizon vous donne l’opportunité d’investir votre liquidité. Vous pouvez procéder de trois façons différentes pour atteindre votre objectif :

  • Épargner sans placement (0%) nécessite de mettre de côté 2’400.- par année pendant 10 ans.
  • Investir votre épargne à 6% l’an nécessite d’investir 1’821.- par année sur 10 ans.
  • Tandis qu’une épargne de 2’400.- annuelle placée à 6% l’an permet d’atteindre les 24’000.- en 8 ans et quelques jours.

Cet exemple illustre parfaitement que le temps allié à un placement permet de gagner de l’argent… ou du temps…

Vous pouvez dès lors vous lancer. Et comme le dit l’adage : « le meilleur moment pour planter un arbre était il y 20 ans. Le deuxième meilleur moment est maintenant ».

Dans le prochain article, j’introduirai les notions de risque et de volatilité.

Cet article a été posté en tant qu’invité sur le site investir.ch dont je vous recommande vivement la lecture. Vous y trouverez de nombreuses analyses sur la finance, l’économie, l’immobilier ou encore la prévoyance dans notre pays.

Patrimoine : Planifier vos objectifs

C’est bientôt la rentrée universitaire de votre petit dernier ! Vous arrivez à la retraite et vous devez diminuer votre emprunt hypothécaire ! Vous souhaitez anticiper votre retraite de 5 ans ! Vous partiriez bien 6 mois en congé sabbatique ! Votre voiture est à remplacer ! Vous rêvez de cette maison depuis des années !

Hormis les coûts liés à ces envies, quel point commun trouvez-vous à ces affirmations ? La planification ! À l’exception évidente des imprévus, vous pouvez programmer beaucoup de choses des années auparavant.

Dans un article précédent, j’évoquais l’importance de considérer son patrimoine d’un point de vue global. Cette vision offre l’avantage d’attribuer facilement chaque élément qui le compose à des horizons de temps spécifiques et en phase avec vos projets personnels.

Nous, humains, éprouvons une certaine difficulté à nous projeter dans le temps. Il est toutefois indéniable que vous atteindrez un jour l’âge de la retraite, que votre enfant de 8 ans fêtera ses 18 ans dans 10 ans, que votre dette hypothécaire signée sur 15 ans sera échue dans 15 ans, etc. L’horloge tourne et au lieu de la subir, je vous propose de mettre à votre profit cette inexorable fatalité du temps qui avance. La planification financière consiste à faire coïncider vos avoirs et vos objectifs personnels.

Voyons donc comment votre patrimoine vous permettra de réaliser vos rêves et d’atteindre vos buts.

Le futur va arriver. C’est sûr !

Prenons un cas concret, illustré sur le dessin ici-bas. Un couple de trentenaires, parents de deux enfants âgés de 7 et 9 ans, vient d’acheter sa résidence principale grâce à un crédit hypothécaire sur 15 ans. Cette simple phrase nous fournit énormément d’éléments. Nous pouvons déduire trois grandes échéances que je nommerai « implicites » :

  • Nous connaissons le nombre d’années avant que les enfants ne commencent leurs études supérieures : environ 10 ans,
  • Également le moment où un remboursement partiel de la dette immobilière pourrait intervenir : dans 15 ans.
  • Ou encore la durée qui sépare les parents de la retraite légale : une trentaine d’années.

Nous distinguons ainsi 3 échéances principales à moyen (10 ans), long (15 ans) et très long terme (30 ans).

Si notre couple ne consacre son épargne qu’à la retraite, il ne pourra financer ses phases de vie « intermédiaires ».

Et nous ne parlons ici que des dates évidentes ! L’existence ne se résume pas à rester passif en attendant le passage d’étapes liées à l’âge ou au conformisme de la société.

Les rêves et les envies grâce à un portefeuille d’investissement

Votre vie est atypique. Vos rêves aussi ! Ces objectifs « explicites » dépendent évidemment de vos souhaits personnels et relèvent en grande partie du moyen et du long terme. C’est le « cœur de vie ». Ils peuvent varier avec le temps (nous ne sommes pas des robots) et nécessiteront des sommes plus ou moins grandes.

Un portefeuille d’investissements (composé de fonds de placement ou de tout actif divisible et facilement liquidable) est fortement recommandé ici. Vous aurez l’aisance de retirer les montants requis au franc près. Vous pouvez considérer ce portefeuille comme un « compte d’épargne plus » qui servira à payer les projets et les étapes importantes de votre histoire.

Telle une maison, vous conserverez toute votre vie votre gestion de fortune. Cette vision ad vitam aeternam vous permettra notamment de protéger vos intérêts à long terme.

Je ne saurais que trop vous recommander de chercher l’assistance d’un planificateur financier dont le métier consiste à faire coïncider vos placements aux bons horizons de temps.

Une gestion type n’existe pas. Un patrimoine prend toutefois la forme que vous trouvez dans les dessins plus bas. Vous débutez de 0 ou avec un héritage puis vous ajoutez vos pierres à l’édifice (épargne). Ensuite vous ponctionnez les montants nécessaires à la réalisation de vos objectifs implicites ou explicites (rêves, envies).

Différentes réalités

Je me dois de préciser que vous serez confronté à trois réalités. Sur le premier dessin, vous observez la tendance générale de l’évolution du patrimoine pour une famille. Sur le deuxième dessin, vous appliquez la réalité de votre vie à votre fortune. Enfin, la troisième réalité que j’aborderai dans de futurs articles intègre la volatilité de vos placements (mouvements de marché).

L’épargne est réalisée tout au long de la vie et s’arrête à la retraite. Vous pourrez évidemment effectuer des pauses dans le rythme de la capitalisation (année sabbatique, chômage…). Ensuite vient la phase de consommation du capital pour les vieux jours. Cette période correspond également aux donations. Puis (tout à une fin), la succession est l’étape finale.

Nous aborderons dans les prochains articles les risques et les opportunités des marchés, les stratégies gagnantes sur le long terme, ou encore l’aspect émotionnel lié à vos investissements.

Cet article a été posté en tant qu’invité sur le site investir.ch dont je vous recommande vivement la lecture. Vous y trouverez de nombreuses analyses sur la finance, l’économie, l’immobilier ou encore la prévoyance dans notre pays.