Quels documents administratifs conserver ?

Vous n’aimez pas l’administration ? Moi non plus ! 🙂 Chaque année, mes clients me demandent quels documents administratifs il est utile de conserver. C’est pourquoi je vous propose ici quelques clefs pour passer le moins de temps possible sur votre administration tout en restant efficace.

Par peur de détruire « LE » document, nous sommes effectivement nombreux à conserver tous les papiers reçus, allant jusqu’à les archiver par année.

Cette méthode, qui nécessite sans doute de la rigueur, permet, entre l’entrée dans la vie active et l’âge de la retraite, de cumuler 40 classeurs fédéraux (le fameux classeur archive) à raison d’un par an.

Notez qu’un classeur plein pèse environ 3.5 Kg. Ainsi, en 40 ans de vie active, nous accumulerions 140 Kg de papiers ! Et Selon les archivistes, il faut compter pour stocker ces 40 classeurs, 2.80 mètres linéaires (mesure officielle des archivistes) !

Savoir quoi conserver et quoi détruire n’est effectivement pas évident. Est-il utile de conserver autant de documents ? Je vous propose de vous exposer ma méthode qui pourrait vous être utile pour faire une diète de papier.

Trier à l’entrée

Globalement, je jette et recycle 😉 95% des courriers reçus à la maison. Une fois reçu, un document n’a que trois destinations possibles :

  • Prise de connaissance puis poubelle,
  • Prise de connaissance puis retour à l’expéditeur,
  • Prise de connaissance et archivage.

Tout comme les emails, je me désabonne systématiquement de tout ce qui ne m’est pas utile.

Le tri des documents à conserver

Un seul classeur m’est utile pour stocker les documents les plus importants.

Ce classeur est divisé grâce à des intercalaires mentionnant les principales catégories administratives.

Pour résumer, il serait préférable de conserver :

  • La prévoyance sociale regroupant :
    • Votre carte AVS,
    • Votre dernier certificat de la caisse de pension (2e pilier). Vous pouvez jeter les anciens. Si vous changez d’employeur, vérifiez que vos avoirs aient bien été transférés dans votre nouvelle caisse puis jetez l’historique,
    • Le dernier extrait de votre compte ou police de libre passage (si vous en avez un).
  • La prévoyance privée :
    • Vos polices d’assurances vie originale (3e pilier A et B),
    • Le dernier extrait de votre compte ou dépôt bancaire de 3e pilier A.
  • Vos polices d’assurances santé LAMal et complémentaires.
  • Vos polices d’assurances « choses » (RC, voiture, maison, protection juridique etc.).
  • Vos documents d’ouverture de compte bancaire et les accès e-banking (je jette TOUS les relevés bancaires hormis l’attestation fiscale du 31.12).
  • Votre bail à loyer ou votre contrat hypothécaire en cours.
  • Votre testament et/ou votre contrat de mariage.
  • J’ajoute les copies des pièces d’identité des membres de la famille, le livret de famille, le budget, les contacts importants, un récapitulatif des comptes bancaires et quelques contrats ou documents importants.

Notez que vous devriez idéalement conserver les conditions générales de vos polices d’assurances qui font légalement partie du contrat.

À priori, et sous réserve de spécificité propre à chacun, vous pourriez vous débarrasser de tout le reste. Si l’hiver est rigoureux, et à défaut de recyclage, un feu de cheminée peut être le bienvenu.

Les exceptions…

Ce serait trop beau s’il n’existait pas d’exception dans les documents à conserver.

C’est notamment le cas de votre administration préférée, j’ai nommé les impôts. Elle peut exiger que vous lui présentiez TOUS les documents jusqu’à 10 ans après la déclaration. Ici, j’utilise des pochettes cartonnées. Si votre déclaration est simple, avec peu de documents, préférez l’envoi par internet et l’archivage informatique.

Les propriétaires auront également un dossier ou un classeur spécifique pour chacun de leurs biens. Ma recommandation est d’archiver TOUTES les factures (notaire, expertises, frais d’agence, taxes et travaux). Les travaux apportant une plus-value à votre logement seront déductibles de la plus-value imposable lors de la vente. Les travaux de rénovation quant à eux seront déductibles de votre revenu imposable lors de l’année d’exécution. À condition d’avoir conservé les preuves…

J’anticipe vos questions !

Arrivé à ce stade, vous allez probablement souligner qu’il manque un tas de sujets non abordés. Voyons cela.

  • « J’ai perdu un document ! Que faire ? » : rien de plus simple. Appelez la compagnie ou l’administration responsable et demandez une copie.
  • Faut-il conserver les fiches de paye mensuelle ? Hormis si vous montez un dossier hypothécaire, quelle en est l’utilité ? Conservez plutôt le certificat de salaire annuel.
  • Les Bulletins de versements et les factures courantes (mensuelles) : sauf si j’en ai besoin pour les impôts ou pour refacturer / transmettre à quelqu’un : je jette. Grâce au paiement par internet, la trace est informatique et si j’ai oublié de payer, je recevrai un rappel de l’émetteur, rien de bien grave. Si finalement j’en ai besoin plus tard, je demande une copie de la facture.
  • Les factures non courantes comme les meubles, les bijoux, l’informatique… :  je les conserve comme preuve d’achat pour un assureur en cas de vol ou de destruction par exemple.

Quid de l’informatique pour conserver les documents ?

Jusqu’à maintenant je n’ai que peu parler d’informatique. Vous pourriez très bien tout archiver sur informatique et vous passer du papier. Le hic est que les polices d’assurance vie par exemple sont des « papiers valeurs » et ont un statut juridique propre (comme une action au porteur).

Il me semble dès lors plus pertinent d’archiver en papier et de faire un back-up informatique. C’est pourquoi je scan et j’archive mes documents sur informatique.

Décentraliser les polices d’assurances, les contacts importants et les pièces d’identité de la famille sur un serveur est aussi un choix pertinent (la boîte email ou un cloud sécurisé fait l’affaire. SecureSafe par exemple, avec son niveau de sécurité élevé et ses serveurs basés en Suisse me semble être une bonne solution – je n’ai pas de part dans cette entreprise). Vous aurez ainsi toujours accès à vos documents importants, aux quatre coins de la planète.

J’espère que ce régime express, efficace et sans frustration vous permettra d’alléger votre bibliothèque et votre esprit.

Votre feedback m’est utile. Dites-moi en commentaire si vous voyez d’autres éléments importants à prendre en considération.

Coronavirus : l’utilité d’être bien assuré !

La crise sanitaire du coronavirus et le confinement qui l’accompagne nous rappellent la nécessité d’être correctement assuré en cas de pépin.

D’un problème de santé au voyage reporté, en passant par une perte d’exploitation, rarement une année aura fait naître autant de besoins simultanément.

2020 restera pour les sociétés d’assurance, une année noire avec des taux de sinistres largement supérieurs aux événements récents. Que ce soit la canicule de 2003, le tsunami de 2004, l’éruption du volcan Eyjafjöll en 2010 ou encore l’explosion du réacteur nucléaire de Fukushima en 2011, aucun de ces événements n’a impacté la planète entière.

Cette crise révèle également les limites de l’état et donc l’avantage qui existe à protéger par soi-même son patrimoine.

Notez que les compagnies d’assurances définissent la notion de risque sur une échelle comprise entre bagatelle et catastrophe. En vous assurant, vous devriez différencier les préjudices que vous pouvez assurer vous-mêmes, grâce à votre patrimoine par exemple, des dommages entraînant des conséquences graves pour votre famille telles qu’un incendie, une hospitalisation ou un décès.

Du simple voyage annulé au cas lourd d’hospitalisation, je vous propose un tour d’horizon des couvertures d’assurance utiles pour vous protéger, vous et vos proches.

Assurance maladie

L’on a coutume de dire que « si la santé va, tout va ». Rien de plus vrai en 2020 !

Ici, nous sommes tous abonnés à la LAMal (Loi sur l’Assurance Maladie) pour les traitements ambulatoires et hospitaliers du domaine public. Ce catalogue de prestations obligatoires garantit les soins de base et les traitements d’urgence en Suisse ou à l’étranger, dans une certaine limite de coûts.

Une information d’actualité : le Département fédéral de l’intérieur inclut depuis le mois de mars le remboursement du dépistage du Covid-19 sur prescription médicale.

La LAMal présente un nombre de lacunes que les complémentaires ambulatoires et d’hospitalisation peuvent compléter.

Attention, une ribambelle d’assurances maladie complémentaires sont inutiles. Faites-vous accompagner par un conseiller neutre afin de réaliser des comparatifs de prix et surtout de prestations.

Pour le cas qui nous intéresse de l’épidémie de coronavirus, je vous donne une liste non exhaustive des domaines bancals de la LAMal et que vous pouvez facilement assurer au travers de complémentaires.

En vrac, vous trouvez : le rapatriement sanitaire depuis l’étranger, le transport en ambulance en Suisse (!), la prise en charge des frais d’hospitalisation dans un pays ou un canton à coût élevé (comme le Canada, les États-Unis ou Vaud par rapport à Fribourg), les cures, les remises en forme (le coronavirus peut nécessiter une rééducation longue) ou les séjours hospitaliers ou post-hospitaliers en clinique,  le remboursement de certains médicaments, les médecines complémentaires, le libre choix du médecin, etc.

Afin de combler ces lacunes, une complémentaire d’hospitalisation et une complémentaire pour les traitements ambulatoires sont recommandées. L’acceptation de vous couvrir ou non est toutefois conditionné à votre état de santé. En effet, l’assureur que vous aurez choisi pourrait émettre des réserves sur certaines prestations. Ces réserves peuvent aller de la surprime au refus total, en passant par le refus partiel.

Assurance vie

Après une contamination au Covid-19 ou après une maladie, trois dénouements sont possibles. Tout va bien et vous rentrez chez vous, une invalidité persiste et vous devez diminuer votre activité professionnelle, voire arrêter de travailler, et dans le pire des cas, un décès survient.

Dans le cas d’une invalidité à long terme, une assurance sur la vie peut vous apporter un revenu complémentaire. Ce dernier s’ajouterait à vos rentes de premier et de deuxième piliers afin de limiter la perte de votre train de vie.

Au-delà de protéger les revenus de votre famille, ce revenu peut vous permettre de conserver votre maison. Si vous êtes locataire, vous pourrez continuer de payer votre loyer et si vous êtes propriétaire, vous pourrez maintenir vis-à-vis de votre prêteur votre faisabilité d’endettement, limitant ainsi les risques d’expulsion.

Toujours dans le cas de l’invalidité, et selon la structure de votre contrat d’assurance vie, l’assureur pourrait épargner à votre place pour votre retraite.

Dans le cas du décès, le conjoint ou les enfants perçoivent un capital. Ce dernier peut permettre de payer les études des enfants ou de réduire la dette hypothécaire.

Pensez également que vous pouvez déduire certains contrats d’assurance vie de vos impôts, s’ils sont réalisés sous forme de 3e pilier A. Vous pourriez obtenir, en fonction de vos revenus, jusqu’à 45% de rabais fiscaux sur la prime versée dans votre police d’assurance.

Ici aussi l’acceptation de votre contrat d’assurance vie dépendra du bon vouloir du médecin de l’assureur. Un ennui de santé passé pourrait faire naître des réserves sur les suites d’une maladie ou d’un accident. La seule façon de savoir si vous pouvez être accepté et de demander.

Vous trouvez plus de détail sur le troisième pilier ici.

Assurance voyages, rapatriement

  • Où partez-vous à Pâques ?
  • Chez moi. J’hésite encore entre la cuisine et le salon…
  • Et cet été ?

Vos vacances de Pâques sont donc annulées et vous ne savez pas si vous pourrez partir comme prévu cet été.

Qu’en est-il des frais déboursés ? Les billets d’avion, la location de la voiture, l’hôtel, la maison de vacances… autant de frais ou d’acomptes engagés et potentiellement perdus à tout jamais.

Si en plus, l’agence de voyages venait à faire faillite…

Couvrir les frais d’annulation via une assurance prend ici tout son sens.

De plus, en contractant une telle assurance, vous ne vous poserez plus jamais la question de devoir ou non cocher l’option « frais d’annulation », souvent très chère, lorsque vous réserverez vos prochains billets.

Je recommande une protection complète et déconseille de se reposer sur les assurances des cartes de crédit ou sur les options prises au « coup par coup » pour un voyage. Les prix sont élevés pour des couvertures souvent très limitées.

Protection juridique

Votre employeur menace de vous licencier parce que vous ne trouvez pas une solution de garde pour vos enfants ? Un assureur refuse de vous indemniser une prestation due ? Votre agence de voyages ne veut pas vous rembourser l’acompte de votre prochain périple ?

Une protection juridique privée pourrait vous sortir de l’embarras. En plus de vous aider à obtenir réparation, de simples conseils en provenance de juristes pourraient vous permettre de voir plus clair dans une situation à laquelle vous ou votre famille êtes confrontés.

En temps normal, nous avons l’impression de payer dans le vide ces assurances. Cette année, certains d’entre nous auront la malchance de toutes les employer. S’assurer correctement est important pour protéger sa famille.

Faites appel à un conseiller financier qui analysera globalement votre situation afin d’empêcher les doublons et les dépenses inutiles. Cela vous évitera une sous assurance ou à contrario une sur assurance. Votre conseiller devrait être en mesure de vous présenter un comparatif neutre et indépendant ainsi que les potentiels avantages fiscaux liés à chaque formule.

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