« Je suis président des États-Unis et j’ai fini de rembourser mon prêt étudiant il y a 8 ans à peine. Michelle et moi ne sommes pas issus de familles riches, lorsqu’on a enfin été diplômés on était criblés de dettes. On s’est mariés et on est devenus pauvres tous les deux (…) Nous avons dépensé plus d’argent pour notre prêt étudiant que pour l’emprunt de notre appartement les 8 premières années de notre mariage. »
Extrait du discours de Barack Obama, prononcé en avril 2012.
Les familles sous-estiment souvent le coût d’un enfant aux études supérieures. Nous allons voir que planifier cette dépense tôt est bénéfique. Comme dans toute épargne, plus la dépense est planifiée longtemps à l’avance, moins elle revient chère.
Nous n’habitons pas les États-Unis et heureusement, les prêts étudiants ne sont pas monnaie courante en Suisse. Ce n’est pas pour autant que les études en Suisse ne pèsent rien. Bien au contraire.
Selon l’Office Fédérale de la Statistique, plus de 34% des femmes et près de 46% des hommes disposent d’une formation professionnelle supérieure et ont suivi l’Université ou une Haute École Spécialisée.
Que coûte en moyenne un enfant réalisant des études supérieures ?
Pour répondre à cette question, j’ai recoupé plusieurs sources, notamment celles de l’OFS, de l’Université de Lausanne et de l’Université de Neuchâtel et ai établi des moyennes. Étant donné la disparité de frais et des situations (années partielles à l’étranger, logement familial, nombre d’années d’études variables…), la moyenne donne – à mon sens – une bonne indication, mais ne reflétera pas toujours votre réalité.
Les dépenses apparaissent comme multiples : frais administratifs, livres, nourriture, déplacement, cotisation AVS, assurance santé, argent de poche, téléphonie, hébergement, etc.
Les Universités de Lausanne et Neuchâtel annoncent des chiffres quasi identiques : un coût moyen annuel de CHF 14’000.- par année pour un étudiant logé dans sa famille et 26’000.- pour un étudiant devant se loger.
Ajoutez une, deux ou trois années à l’étranger, et le surcoût financier monte en flèche. Selon l’OFS, près d’un étudiant sur 5 est parti à l’étranger pour une partie ou la totalité de ses études.
La contribution la plus importante reste le logement. Environ 60% des étudiants logent en dehors du foyer familial pour leurs études (foyer, colocation, hébergement individuel…). Ce poste représente la dépense la plus importante avec une moyenne de 12’000.- par année.
De l’utilité de planifier les coûts des études supérieures
En résumé, le coût moyen total des études supérieures pour un étudiant restant en Suisse s’élève à 100’000.-. La fourchette allant de 28’000.- à plus de 200’000.-. Si l’on ajoute une ou des années à l’étranger, les montants explosent.
Afin de ne pas avoir d’impact négatif sur votre train de vie familiale, épargner longtemps à l’avance (10 à 20 ans) s’avère donc très utile . Ceci est encore plus vrai si vous prévoyez une retraite anticipée qui risque de tomber au moment des études supérieures de votre (vos) enfant(s).
Un risque méconnu pour votre enfant
Un autre élément que l’on oublie souvent de prendre en compte est le risque d’invalidité (à la suite d’une maladie ou d’un accident) chez nos enfants. Les parents sont généralement assurés par les deux premiers piliers en cas d’invalidité, mais on ne pense pas que cela puisse arriver à nos enfants.
Or l’Assurance Invalidité (1er pilier) ne verse que 1’560.- par mois à un enfant ou étudiant invalide, mais seulement dès ses 18 ans ! Ce montant ne paie qu’un loyer, et encore… Assurer nos enfants pour ce risque en augmentant la rente de quelques milliers de francs est donc pertinent. Les assureurs versent les prestations à vie ou jusqu’à l’âge de la retraite de l’enfant.
Une solution fiscalement intéressante pour planifier les études supérieures
Ma recommandation revient à combiner, au sein d’un même produit d’assurance, une part d’épargne et la couverture de ce risque d’invalidité. Conclu sous forme de 3e pilier B, ce contrat peut, dans certains cantons, se déduire de votre revenu imposable (Genève et Fribourg par exemple).
Le principe apparaît simple : l’enfant et l’un des parents s’assurent ensemble. Le but premier est de former un capital pour les 18-20 ans de l’enfant. En commençant le plus tôt possible, à la naissance par exemple, vous disposez d’un horizon de temps long. Vous pouvez ainsi choisir un fonds d’investissement dynamique. La majorité de la prime est consacrée à cette épargne et la fortune constituée reste la propriété du parent. L’utilisation des fonds à l’échéance reste donc libre.
Trois risques sont assurés : l’invalidité de l’enfant ou du parent et le décès du parent. En cas d’invalidité de l’enfant, ce dernier percevrait une rente mensuelle de 2’000.- par exemple. Si le parent venait à décéder ou à souffrir d’invalidité, le produit s’autofinancerait. Autrement dit, vous arrêteriez d’épargner et l’assureur constituerait le capital à votre place jusqu’aux 18-20 ans de l’enfant.
Cette solution financera partiellement les coûts futurs. Vous devriez idéalement la compléter par un plan d’épargne mensuel, dans un portefeuille d’investissements, qui accroîtra votre fortune globale.
Je reste à votre disposition pour en discuter.
Vous trouvez plus d’informations sur la construction du patrimoine ici.
Sources :
http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/15/01/key/blank/01.html