Comment construire votre patrimoine sûr et rentable

C’est pas sexy mais c’est BASIQUE ! Il faut de l’épargne et du temps pour construire son patrimoine et atteindre son indépendance financière…

Nous avons vu lors du précédent article ce qu’est – en tout cas de mon point de vue – l’indépendance financière. Rentrons aujourd’hui dans le vif du sujet : comment construire des bases saines pour développer un patrimoine sûr et rentable. Et voyons plus particulièrement l’intérêt d’un budget et la question du temps.

Toutefois et avant de commencer, j’aimerais revenir sur le terme de frugalité abordé lors du dernier article et qui fait partie de ce que j’appelle le trio gagnant pour atteindre l’indépendance financière : frugalité, investissement et se mettre à son compte.

Gourmandise rime rarement avec liberté financière

Si vous souhaitez vous construire votre patrimoine et atteindre votre indépendance financière, je vous conseille de limiter vos dépenses et donc votre consommation de voiture, d’iPhone, de vêtements… et en général de tous les biens « inutiles ».

Attention, je ne prêche pas pour une vie monacale, mais l’argent que vous ne dépenserez pas en futilités pourra être investi pour financer des projets plus importants dans le futur. Avec du temps et de la patience, vous pourrez vous offrir des expériences bien plus enrichissantes que la possession d’un objet inerte.

Par exemple, si au lieu d’acheter un iPhone neuf à 1’000.- francs chaque année pendant 40 ans, vous investissiez cet argent dans la bourse suisse, vous récupéreriez à la fin de cette période près de 260’000.- francs.

Encore une fois (j’en vois venir certains 🙂 ), ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : il est important de vivre et de se faire plaisir. Sans aucun doute. Je dis juste que si vous avez un salaire dans la moyenne ou même au dessus de la moyenne et que vous aimez les Ferrari, il sera préférable de toutes les essayer sur tous les circuits d’Europe (ou du monde) plutôt que de n’en posséder qu’une seule. Si votre patrimoine vous permet de faire les deux, tant mieux.

Cela nous amène à l’intérêt d’établir un budget. Voyons cela.

Faites un budget en lien avec vos objectifs pour déterminer votre capacité d’épargne et augmenter votre indépendance financière

C’est la BASE. Avec un budget, vous connaitrez vos dépenses et il ne vous restera plus qu’à les déduire de vos revenus pour obtenir votre capacité d’épargne.

Cela prend tout au plus 15 minutes ! Et une fois fait, le gros avantage et qu’il ne devra être mis à jour que lors de changements importants, comme un déménagement ou la naissance d’un enfant. En effet, une fois établi, vous n’avez qu’à ajouter les postes nouveaux ou à supprimer les postes anciens en quelques minutes.

Celui que j’utilise personnellement a une dizaine d’années et seul un déménagement et la venue des enfants me l’ont fait modifier. Excel m’est d’une grande aide. 😉

Ne vous limitez pas et essayez d’être cohérent, c’est tout. Si vous êtes juste à 90% c’est ok. Une fois toutes vos dépenses listées, faites la somme et ajoutez 5% de marge.

Si vous êtes plus pointilleux, une méthode « simple » est de garder tous vos tickets pendant trois mois. En faisant abstraction de juillet, d’août et de décembre, un trimestre est généralement suffisant pour vous donner une bonne idée de vos dépenses courantes.

Pour les dépenses moins courantes telle que les vacances ou les week-ends, faites la moyenne des trois dernières années.

Pensez aux postes « cachés » comme l’électricité, les taxes d’immatriculation de votre voiture, Seraf (Billag), etc.

Dans un couple, il n’est pas forcément évident de parler finance et budget, faites-vous accompagner par un conseiller financier.

Pas d’épargne, pas de patrimoine, pas d’indépendance financière…

Visez les 20% d’épargne et payez-vous en premier ! C’est à dire que votre épargne doit être votre première dépense du mois.

Une autre façon de déterminer votre capacité d’épargne et de renoncer à 20% du salaire que vous touchez et donc de vous habituer à vivre avec 80% de votre revenu pour satisfaire toutes vos dépenses.

Lorsque l’on est célibataire, c’est assez « facile » de vivre avec 80% de son revenu (vous pourriez même épargner plus que 20%), ensuite avec des enfants en bas âge, c’est un peu plus compliqué. Puis lorsque les enfants entrent à l’école, c’est de nouveau plus facile jusqu’à ce qu’ils fassent des études supérieures… Une fois les enfants partis c’est « open bar » (vous pouvez augmentez votre train de vie et votre épargne, notamment en rachetant votre deuxième pilier).

Afin de maximiser votre épargne, je vous recommande également de payer vos factures en cash autant que possible plutôt qu’à crédit.

Vous avez fait votre budget ? Parfait, cherchons maintenant à comprendre l’incidence que le temps joue sur vos finances.

Le Temps, votre meilleur allié pour construire votre patrimoine sûr et rentable

“Le succès en investissement prend du temps, de la discipline et de la patience. Peu importe les efforts et le niveau de talent, il faut accepter le fait que certaines choses prennent simplement du temps. On ne peut pas faire un bébé en un mois en mettant neuf femmes sur l’affaire.”

Warren Buffett

Une chose est certaine : pour être financièrement indépendant et se détacher quelque peu du système tel qu’il est conçu, il est nécessaire de se construire un patrimoine. Ce dernier permet de créer des revenus alternatifs tout en augmentant la sécurité financière de votre famille.

Le temps est votre meilleur allié pour construire votre patrimoine sûr et rentable. La patience est primordiale. Rome ne s’est pas construite en un jour et votre patrimoine ne se construira pas en quelques années. Si vous recherchez la sécurité, oubliez également les gains à court terme, ils risqueront de vous faire perdre de l’argent et donc du temps. Visez le long terme et restez discipliné.

Nous n’avons qu’une vie et le temps est notre ressource la plus précieuse. Si vous pouvez démultiplier (et perdre ou dépenser) l’argent, vous ne pouvez pas gagner du temps de vie.

Être indépendant financièrement permet également de se libérer du travail qui est la première source de revenu. Dans la réalité, pour être financièrement indépendant, et quoi que vous entrepreniez, il vous faudra fournir une charge de travail plus ou moins intense avant d’en récolter le moindre fruit.

Ensuite, une fois un certain niveau de patrimoine atteint, il vous faudra entretenir la « flamme » qui permet de maintenir le niveau de revenu adéquat. Même un patrimoine immobilier demande un effort constant et régulier pour assurer la pérennité des revenus.

Connaissez-vous votre avenir ? Pas besoin de boule de cristal.

Le futur va arriver : c’est sûr !

L’une des plus grosses difficultés que nous rencontrons en tant qu’humain est de pouvoir se projeter dans le temps. Afin d’y voir plus clair, et même si tous les événements ne sont pas prévisibles, dites vous qu’une partie du futur est écrit et est « certain ».

Dans 10 ans, vous aurez 10 ans de plus, c’est certain. Dans 20 ans, vos enfants auront 20 ans de plus, c’est également certain.

Et si vous achetez une maison avec une dette hypothécaire échue dans 10 ans – mettons en 2030 – cette échéance va arriver, c’est certain !

Maintenant dites-vous que si vous planifiez en amont une épargne suffisante pour vous protéger des risques que vous fait courir cette échéance hypothécaire (une hausse des taux ou une baisse des prix de l’immobilier par exemple), cela pourra éloigner votre famille de plusieurs années maigres, voir de la perte de votre logement. Votre train de vie et votre patrimoine seront aussi préservés. Planifiez. 🙂

« Les intérêts composés » : le temps, c’est de l’argent

Seul le temps vous permet de développer la puissance des intérêts composés. Ces derniers sont les intérêts qui portent… intérêts.

Mettons que vous placiez 100.- francs dans la bourse suisse au début de l’an 1 et assumons que le rendement moyen soit de 9.50% annuel (selon une étude du groupe Pictet que vous trouvez ici : sur le long terme et bon an, mal an – c’est à dire y compris des mauvaises années comme 1929 ou 2008 – la bourse suisse progresse de 9.50% par année. 7.40% inflation déduite). A la fin de l’an 1, vous obtiendrez 109.50

Avec ces 109.50 investis, vous obtiendrez à la fin de l’année 2, non pas 9.50 de gain supplémentaire mais 10.40 car les 9.50 de l’an 1 porteront intérêts à leur tour. A la fin de l’an 2, vous aurez donc 119.90 francs.

Et parce qu’un dessin est souvent plus parlant qu’un long texte (merci Jérôme pour la suggestion), vous trouvez ici l’incidence que le temps donne sur une épargne donnée.

Votre épargne est une ligne droite tandis que votre épargne additionnée des rendements est une ligne courbe dite exponentielle.

Découpez et structurez votre temps !

Le temps est donc votre meilleur allié pour construire un patrimoine sûr et rentable. Vous pouvez le découper en trois grandes échéances :

  • Le court terme : moins de trois ans,
  • Le moyen terme : entre cinq et quinze ans,
  • Et le long terme soit plus de quinze ans.

Vous pouvez adapter évidemment ces échéances selon votre patrimoine, votre rythme d’épargne, vos connaissances, vos besoins etc.

Vous trouvez sur le dessin ci-dessous trois exemples d’événements, répondant à trois échéances différentes, posés sur une ligne de vie.

La ligne de vie est simplement une ligne droite sur laquelle vous pouvez glisser vos âges, l’âge de vos enfants, et toutes les échéances financières probables que vous connaissez aujourd’hui. Échéance de dette, études des enfants, tour du monde etc.

Notez qu’à court terme, vous devriez garder deux à quatre salaires net d’impôt et charge sociale afin de prévenir un pépin important. Ajoutez-y vos dépenses planifiées des trois prochaines années, et vous obtenez le montant à garder en liquide (sur un compte à la banque, hein, pas forcément sous le matelas. 🙂 )

La vie, ou parce que vous ne pouvez pas tout connaître à l’avance…

Tout cela posé, nous changeons souvent d’avis (comme de chemises…J) et nous ne pouvons pas tout planifier à l’avance. Heureusement, diront certains, tandis que d’autres préféreraient la sécurité d’une vie sans changement.

Afin d’y voir plus clair, je vous propose ci-dessous quelques schémas représentant ce que peut être l’évolution d’un patrimoine le long d’une vie.

Dans le premier dessin, vous trouvez un schéma représentant une vie d’épargne assez ennuyeuse. Ce long fleuve tranquille reste le schéma standard de vie que nous vend la société. Il a le mérite pour notre exemple de représenter schématiquement la construction d’un patrimoine pendant une vie… sans aléas.

Vous trouvez dans le second graphique une vie beaucoup plus proche de la réalité, avec des aléas et des événements de vie planifiés. Globalement la courbe est la même, à la différence près qu’il n’y a pas que l’épargne qui est considérée mais aussi sa consommation pour réaliser des projets plus ou moins important comme les études supérieures des enfants, un achat immobilier ou encore un tour du monde.

To be continued

Nous avons vu que la frugalité alliée à la discipline d’un budget permet de nourrir son patrimoine. Si vous ajoutez la patience, vous détenez les premières clefs du succès pour la construction de votre patrimoine.

Dans une société qui veut tout tout de suite, il sera parfois frustrant d’attendre avant de réaliser de grand projet. C’est pourtant le « prix à payer » pour concrétiser certains rêves.

Lors d’un prochain épisode, nous traiterons des éléments (les actifs et les passifs) qui peuvent composer votre patrimoine et nous aborderons l’importance qu’il y a à garder une vision globale sur vos finances.

Et vous ? Êtes-vous patient, frugal et discipliné ou plutôt dépensier ? Dites le moi en commentaire 🙂

Qu’est-ce que l’indépendance financière ?

Vous souhaitez gagner votre indépendance financière ? Lisez cet article pour trouver quelques pistes et vous mettre sur les rails !

Si vous tapez « indépendance financière » dans Google, vous tomberez rapidement sur une page Wikipédia intitulée « liberté financière ». C’est dingue qu’il existe une page pour ça. 🙂 Et cette page, dont vous trouvez le lien ici, nous dit que la notion de liberté financière est apparue en réaction à la logique salariale du métro-boulot-dodo.

Aussi appelé la Rat race (magistralement illustré et caricaturé dans le film d’animation Happiness que vous trouvez ci-dessous), cette vie de travail, que nous connaissons tous, nous promet, après plus de quarante années d’efforts, une longue retraite de plaisir et de farniente au soleil…

Sauf que le système des retraites tel qu’il a été conçu il y a 50 ans n’étant plus adapté à la société actuelle et à sa démographie, il est voué à fortement diminuer dans la prochaine décennie. Si vous souhaitez plus d’informations sur le sujet, c’est ici.

Indépendance financière, temps libre et travail

Dans tous les cas, est-ce qu’être indépendant financièrement doit vraiment rimer avec farniente ?

En vérité, qui rêve de passer son temps sur une plage à siroter des cocktails ad vitam aeternam ? Les pubs du loto nous vendent des vacances toute l’année avec ces plages paradisiaques. Bon il est vrai que personnellement, après quelques heures, la plage m’ennuie au point que je me force à y aller pour amuser les enfants. Mais vous ? Adorez-vous ça ? Le feriez vous toute votre vie si vous en aviez la possibilité ? N’êtes vous pas lassé de ce type de vacances après quelques jours ? Vous avez probablement envie de diversité.

Dans le même esprit, j’entends souvent, de personnes à la recherche d’indépendance financière, que cette dernière correspondrait à l’absence de travail. Notamment via le terme à la mode de « revenus passifs », autrement dit : d’un revenu tombant tout seul chaque mois.

Alors si vous le voulez bien, cassons ensemble ce mythe et prenons quelques personnalités qui pourraient ou auraient pu vivre passivement à un moment donné de leur existence grâce à l’importance de leur patrimoine. John Davidson Rockfeller, Giovani Medicis, Steve Jobs, Benjamin Graham, Alfred Escher, Phil Knight, Mark Zuckerberg, Bill Gates, Elon Musk, Bernard Arnault, Xavier Niel, Ingvar Kamprad, Jean-Claude Bourrelier, Arnold Schwarzenegger, Tim Ferriss, Jeff Bezos, Warren Buffett…

La vérité est qu’aucun d’entre eux ne vit ou n’a vécu passivement. Au contraire : ils sont ou étaient tous férus de travail intense.

Je suis persuadé qu’en tant qu’humain, nous avons bien mieux à faire que d’être passif. D’ailleurs deux des principaux synonymes de passif sont inerte et atone. Veut-on être inerte toute une vie ? Ne peut-on imaginer de laisser une trace de notre passage, au moins pour nos enfants ?

Quelques lectures pour personnes libres et indépendantes

En aparté et parmi quelques une des biographies citées ici, je vous recommande vivement deux d’entre elles : TOTAL RECALL, l’extraordinaire vie d’Arnold Schwarzenegger (même si le personnage ne vous inspire rien de particulier, son parcours, sa détermination et ses quêtes d’objectifs sont hallucinants) et Steve Jobs, magnifiquement écrit par Walter Isaacson (si vous aimez les start-up, l’entrepreneuriat, le sens du détail, la créativité et la persévérance, vous devez lire ce livre) :

Acteur, entrepreneur, ex-gouverneur de la 6e puissance mondiale… Arnold Schwarzenegger sur Amazon
Steve Jobs par Walter Isaacson sur Amazon

Quand à Elon Musk, vous trouvez plus de détails ici.

Vos objectifs SMART pour atteindre l’indépendance financière

Avant de parler d’indépendance, il faudrait au moins avoir une idée de ce que l’on souhaite faire de et dans sa vie. Se fixer des objectifs à courte, moyenne et longue échéance est un début. Les objectifs se discutent en famille si vous vivez à plusieurs et n’empêchent pas les rêves individuels… Souhaitez-vous faire un tour du monde en voilier, découvrir l’Asie du Sud-Est de fond en comble, prendre votre retraite à 50 ans pour voyager, vous mettre à votre compte, acheter votre résidence principale, vous réorienter professionnellement ?

Les objectifs devraient idéalement correspondre à l’acronyme bien connu « SMART », c’est à dire que chacun d’entre eux devrait être Spécifique (précis, clairement identifié), Mesurable (Quel budget pour parcourir l’Asie du sud est en 6 mois), Atteignable, Réaliste, Temporel (avec une échéance).

Avoir des objectifs aide à se souvenir de la raison de nos efforts quotidiens. 🙂

Les mini-retraites. Une autre façon d’être indépendant.

J’ajouterai un point important que mentionne Tim Ferriss dans son excellent livre la semaine de 4 heures : nous travaillons toute notre vie en pleine force de l’âge, « sans temps libre » pour pouvoir avoir un maximum de temps libre lors que nous serons « plus fatigué ». Le concept de mini-retraite « en cours de carrière » prend ici tout sons sens.

Vous pouvez par exemple définir ce concept par un break de quelques mois, sans solde de l’employeur, comme un tour du monde en voilier ou une traversée du nord au sud de l’Amérique latine… C’est ça qui est top avec les mini-retraites : vous y mettez ce que vous voulez. Elles permettent de combiner toute une vie travail avec des expériences fortes. Bon faut-il encore trouver un employeur compréhensif ou se mettre à son compte. Retenez aussi que RIEN n’empêche de travailler à distance avec les outils modernes. Même en plein milieu de l’atlantique, vous pourriez avoir accès à internet par satellite et travailler quelques heures par jour.

Un bon début pour chercher l’indépendance financière, comprendre les mini-retraites et pour se mettre à son compte…

Je rejoins la vision de Tim Ferriss : de mon point de vue, être indépendant financièrement, c’est pouvoir en premier lieu disposer de son temps pour faire ce que l’on aime. Cela peut être le travail (eh oui :)) mais aussi toute une foule d’activités comme le bénévolat, le sport, la lecture ou toute expérience et découverte permettant de nous enrichir et d’enrichir les autres.

La combinaison gagnante pour atteindre l’indépendance financière : frugalité, investissement et se mettre à son compte

Ma définition de l’indépendance financière correspond au fait de se construire un patrimoine diversifié ayant pour buts d’apporter sécurité et expériences de vie à ma famille.

En construisant une source de revenu alternative (ce que l’on fait dès lors que l’on construit un patrimoine), on « achète » de la sécurité en se rendant indépendant de notre activité principale et des aléas financiers de la vie que sont, par exemple, le chômage ou la baisse de pouvoir d’achat à la retraite. Des revenus alternatifs permettent également de réaliser des projets comme une année sabbatique, une formation ou encore offrir des études à ses enfants…

Être propriétaire de sa maison en ayant fini de rembourser la dette ou posséder un patrimoine générant suffisamment de revenus pour payer un loyer à vie sont des exemples d’indépendance financière.

Il existe, je crois, trois angles d’attaque pour vous libérer du temps, que je nommerai la combinaison gagnante : la frugalité, l’investissement et se mettre à son compte. Combiner ces trois éléments est sans doute la méthode la plus rapide et la plus complète pour atteindre l’indépendance financière. Bien qu’elles soient – je crois – à la portée de tous, tout le monde n’a pas forcément l’envie d’être frugal (ou minimaliste) ou de se mettre à son compte.

Si vos revenus se situent dans la moyenne, et à moins de gagner au loto, vous pouvez au minimum investir (épargner) et peut-être songer à la frugalité dans votre consommation.

“Les voitures ne m’intéressent absolument pas, et je n’ai nul désir de rendre les autres envieux. Ne confondez pas coût de vie et qualité de vie.”

Warren Buffett

… la suite à venir…

Dans les prochains articles formant une suite au présent papier, je m’intéresserai à l’investissement. J’essaierai de vous donner des clefs pour vous construire un patrimoine sûr et rentable. Nous parlerons de la gestion du temps et des échéances, des actions, des métaux précieux, des émotions, des probabilités, des crises et encore de volatilité… Autant d’éléments qu’il faut appréhender pour gérer son patrimoine et atteindre un minimum d’indépendance financière.

Au plaisir de vous retrouver la semaine prochaine pour la suite : « Les bases pour construire un patrimoine rentable et sûr ».

Donnez-moi votre définition de l’indépendance financière en commentaire ! 😉

Ai-je les moyens d’acheter mon logement ? La faisabilité.

Acheter son propre logement nécessite un certain niveau de revenu et une mise de départ.

Avant de chercher à acheter un bien, il va falloir déterminer si vous en avez les capacités. C’est ce qu’on appelle la faisabilité. Nous pouvons aussi définir la faisabilité par cette question : quel est le prix maximum du bien que je peux acheter ?

Cette faisabilité est déterminée par deux éléments : vos revenus et votre épargne accumulée qui servira à payer les fonds propres et les frais de notaire.

La faisabilité en fonction de vos revenus

Les charges annuelles liées au bien immobilier ne peuvent excéder le tiers (33.3%) de vos revenus bruts.

Ces charges sont composées de trois éléments majeurs : les intérêts d’emprunt, l’entretien du bien et le remboursement de la dette.

Chaque prêteur définissant ses propres normes de calcul, la faisabilité variera d’un établissement à un autre. Je peux toutefois vous dire que dans la grande majorité des cas, les prêteurs comptent 4.5% pour les intérêts d’emprunt, 1% pour l’entretien du bâtiment et 1% pour le remboursement de la dette.

Si vous voulez avoir une idée assez proche de la réalité du prix maximum qu’il vous est possible de débourser, prenez la somme de vos revenus bruts annuels – en incluant la moitié de la moyenne de vos bonus perçus lors des trois dernières années… vous suivez ? 😉 Puis divisez le montant obtenu par 5.6% et divisez encore par trois (ce qui vous permet d’obtenir le tiers du revenu).

Un exemple. Prenons un couple qui gagne 180’000.- francs bruts par an brut et qui, sur les trois dernières années, a perçu une moyenne de 40’000.- de bonus annuel. Il pourra retenir la moitié des bonus donnant un revenu maximum de 200’000.-. Divisons ce revenu par 5.6% puis divisons ce quotient (le résultat de la première division) par 3, et nous obtenons un prix d’achat maximum de 1’190’476.- (200’000.- / 5.6% / 3).

Retenez que le prix maximum n’est pas forcément le prix auquel il faut acheter. Acheter en deçà de la faisabilité maximale permet de garder une marge de sécurité intéressante en cas de pépin, et réduit aussi l’effort d’épargne nécessaire au remboursement de la dette. 🙂

Enfin, vous pouvez compenser un « manque » de revenu en augmentant la part de fonds propres. Justement, voyons ce que sont les fonds propres.

La faisabilité en fonction de vos fonds propres

Ici nous parlons simplement de votre épargne disponible pour réaliser votre achat.

Cette épargne peut être constituée de liquidités, d’une donation, d’un terrain, de votre capital de 2e pilier, de vos 3e piliers, d’un prêt familial, d’un héritage immobilier… Il existe sans doute autant de possibilités que d’individus.

Voyons ci-dessous le cas le plus fréquent et le plus standard.

En Suisse, pour pouvoir acheter votre résidence principale, vous devrez investir au minimum 20% du prix du bien de votre poche. Ce sont vos fonds propres.

Au moins 10% du prix du bien doivent être payé avec des avoirs ne provenant pas de votre caisse de pension, c’est à dire en liquide, en 3e pilier ou encore en bien immobilier (un héritage par exemple).

Certains prêteurs exigent un minimum de 33.3% de fonds propres. C’est le cas de certains assureurs ou de certaines banques, en particulier lorsque que vous achetez dans des régions où les prix sont considérés comme très élevés. Par exemple, sur l’arc lémanique et à Zurich, plusieurs prêteurs estiment que les prix sont tellement hauts qu’ils se mettraient à risque de prêter les 80% habituels. Ainsi, ils exigent un niveau de fond propres plus important pour se protéger d’une éventuelle baisse des prix.

Notez que plus vous mettrez de fonds propres, plus vous augmenterez votre sécurité en cas de hausse des taux ou de baisse des prix.

Vous pourriez également nantir (mettre en garantie) votre caisse de pension en guise de fonds propres. L’avantage sera de ne pas impacter vos avoirs de retraite grâce à une dette plus importante. Au vu des taux bas et si vous en avez les moyens, c’est une solution très intéressante. J’en parle ici.

Si vous acquérez un bien de rendement, il vous faudra débourser, dès le 1er janvier 2020, 25% de fonds propres. Ici il n’est pas permis d’utiliser votre caisse de pension ou vos 3e piliers.

Les frais de notaire

Lorsque l’on parle de « frais de notaire », il faut surtout comprendre : taxe, taxe et encore taxe !

La facture totale représente généralement 5% du prix d’achat sur Vaud, Genève et Fribourg, aux environs de 4% à Neuchâtel et plutôt 3% en Valais.

Vous aurez à payer le droit de mutation, les frais d’inscription au registre foncier et les frais du notaire à proprement parler.

Le droit de mutation est un impôt qui porte sur le montant du transfert de propriété entre personnes. Cet impôt, à la charge de l’acheteur, est le coût le plus lourd dans la transaction et représente 70% à 90% des frais de notaire. Sachez qu’il peut aussi être payé par le vendeur ou encore à part égale entre l’acheteur et le vendeur… Vous pouvez donc trouver ici un élément pour négocier le prix du bien. 😉

Le registre foncier est un service public où l’on trouve le nom des propriétaires d’un bien ainsi que les gages sur les immeubles (comme la cédule hypothécaire, la servitude etc.).

Encore des frais… 🙁 la cédule hypothécaire

Il est possible que vous deviez ajouter à ces démarches la création ou l’augmentation d’une cédule hypothécaire.

La cédule hypothécaire est le document légal qui sera en quelque sorte la contrepartie de votre dette hypothécaire. Elle permet au titulaire (qui devient votre prêteur) de réaliser le gage (en d’autres termes : de vendre aux enchères votre bien immobilier) dans le cas où vous ne parviendriez pas à payez vos factures d’intérêts ou d’amortissement.

Ce document est un papier valeur et laisse apparaître un montant qui est en général au moins égal au montant du prêt. Je vous recommande vivement de laisser une marge supplémentaire afin d’anticiper par exemple, de futurs travaux qui nécessiteraient un nouvel emprunt dans le futur. Voyez loin, cela vous évitera des frais inutiles…

Il existe maintes façons de gager son bien immobilier. La cédule est la plus courante en Suisse romande.

Cet article est extrait d’un bonus de 10 pages sur l’achat immobilier et qui sera bientôt disponible. 🙂

J’ai une question pour vous : est-ce que l’un de vos amis, ou l’un de vos collègues, ne sait pas s’il peut acheter sa résidence principale ? Si c’est le cas, envoyez lui cet article ! Vous lui rendrez service.