Soi disant tout va plus vite dans notre société. Appliquer ces trois habitudes vous évitera de prendre des décisions trop rapidement et vous permettra de rester zen toute la vie durant…
Aujourd’hui, je vous propose un article un peu particulier afin de rester zen financièrement. Olivier Roland (je vous recommande vivement sa chaîne YouTube ainsi que son site internet) organise un événement interblogueurs sur le thème « 3 habitudes indispensables pour être zen au quotidien ».
Je vais
rester dans le thème du blog www.MaRetraite.ch et vous montrer (enfin, je vais
essayer !) qu’avec trois habitudes très simples à mettre en œuvre, vous
pourrez gagner du temps et de la sérénité tout en traçant la route de votre indépendance financière.
Zen, c’est quoi ?
Si être zen est un mouvement de pensée bouddhique implanté au Japon
aux XIIe et XIIIe siècles, je vais dans le présent
article le réduire au fait de diminuer ou d’éliminer son stress.
Le stress est étymologiquement – selon mon
dictionnaire préféré, le Trésor de la Langue
Française – issu de l’ancien français « destresse » qui signifie
détresse. Ce dernier aurait donné naissance au mot anglais
« distress » dont le sens est à rattacher à « tension, gêne,
contrainte, entrave » et à « distresse », terme de l’anglais
médiéval signifiant « cause de peur ou d’angoisse, danger ».
Comment être zen financièrement
Et qu’y
a-t-il, dans nos sociétés modernes, après la santé et la famille, de plus
préoccupant que la perte d’un revenu ou la survenance d’un événement imprévu
nécessitant entre autres et potentiellement une réponse d’ordre pécuniaire ?
Évidemment,
on ne peut apporter une unique réponse matérielle à la sérénité. Mais rejeter
totalement la fortune dans son sens général (comme Buddha l’aurait expérimenté),
n’est pas à mon sens la solution si l’on veut vivre et s’intégrer à la société.
Il n’est pas non plus nécessaire d’être riche ou dispendieux pour vivre heureux. La frugalité (j’en parle ici) et le minimalisme sont souvent reconnus comme étant des éléments indispensables au bonheur (si tant est que l’on arrive vraiment à définir ce terme propre à chacun).
Atteindre ses objectifs grâce aux habitudes
« Sème un acte, tu récolteras une habitude ; sème une habitude, tu récolteras un caractère ; sème un caractère, tu récolteras une destinée. »
Dalaï Lama
Un autre
élément reconnu dans le développement personnel et l’atteinte d’objectifs
personnels est la mise en place de routines ou d’habitudes.
Je suis
persuadé que la mise en place de routines permet de diminuer le stress, et donc
de vivre plus zen. 😉
La répétition nous évite de divaguer ou de remettre en question trop souvent les
décisions que nous prenons individuellement pour atteindre nos objectifs. Ces
habitudes finissent également par nous forger.
De plus,
toute habitude, même si elle peut paraître pénible ou difficile à mettre en
place au début, permet d’augmenter son propre niveau d’exigence. Qu’il s’agisse
d’une exigence envers soi-même, dans son travail ou dans les objectifs
attendus.
Par
exemple, pratiquer du sport régulièrement est reconnu comme étant une bonne
habitude. Notre degré de motivation n’étant pas constant, le fait d’en faire
une routine (plage fixe dans la semaine) n’augmente pas le degré de motivation
mais permet de s’en passer pour réaliser ce bienfait de santé.
S’imposer
des règles strictes permet également d’augmenter son niveau de résilience et de
persévérance. « Peu importe ce qu’il se passe, je continue
d’avancer ». Faire son running, peu importe qu’il pleuve, vente ou neige.
La conscience permettra généralement 🙂 de mettre le « holà » si des événements exceptionnels rendaient trop dangereuse la pratique de la routine.
« Choisis toujours le chemin qui semble le meilleur même s’il paraît plus difficile : l’habitude le rendra bientôt agréable. »
Une fois vos objectifs de court, moyen et long terme fixés, je vous invite à passer à l’action du point de vue financier en mettant en place trois habitudes simples.
Habitude 1
La première habitude est de réaliser un budget et de le mettre à jour régulièrement. Lister vos dépenses fixes et variables vous permettra de voir où vous allez et de repérer les anomalies.
Vous
éliminerez ainsi le biais cognitif qui vous fait penser que vous dépensez
beaucoup ou peu dans tel ou tel domaine. En ayant la connaissance des chiffres,
vous pourrez agir concrètement dessus. Sans connaissance, pas d’action
possible.
Cela vous permettra également de savoir combien d’argent vous devriez avoir en réserve : je vous recommande deux à quatre mois de dépenses hors impôts afin de pallier tout pépin. En plus d’être rationnelle, cette méthode vous permettra de rester zen en cas de problème (financièrement du moins 🙂 ).
Si vous ne savez par où commencer, notez pendant trois mois vos dépenses et gardez les tickets. Oui, c’est fastidieux, mais qu’est-ce que trois mois dans une vie ? Puis ajoutez vos dépenses fixes et faites une moyenne de vos dépenses de vacances et de week-end des trois dernières années. Nous entrons dans l’hiver, c’est une bonne période pour le faire. 😉
Enfin et surtout, une fois votre budget réalisé, vous serez en mesure de connaître votre niveau d’épargne.
Habitude 2
La seconde habitude est de vous payer en premier ! Autrement dit : épargnez et mettez de côté cet argent le premier jour du mois. Cet automatisme vous permettra de réaliser vos rêves, vos objectifs et donc de rester zen longtemps.
Avant de
payer votre bailleur, votre opérateur téléphonique, votre abonnement de fitness
et vos prochaines vacances au soleil… le premier retrait du mois à quitter
votre compte doit être votre épargne.
Voir croître votre épargne mois après mois et années après années devrait vous permettre d’être plus zen financièrement.
« Les chaines de l’habitude sont en général trop peu solides pour être senties jusqu’à ce qu’elles deviennent trop fortes pour être brisées. »
Samuel Johnson
Habitude 3
Tout ceci nous amène à la troisième habitude, qui est d’investir votre épargne. En effet, vous pourriez être averse autant que vous voulez aux investissements, la réalité est que si vous gardez vos économies sous le matelas ou sur vos comptes bancaires, vous perdrez environ 2% par année.
Vous
pourriez me rétorquer que ce n’est pas beaucoup. En réalité, pour qui se projette
un minimum à long terme, il n’en est rien. Perdre 2% de pouvoir d’achat chaque
année efface sur une vie de travail de 40 ans 80% de la valeur de votre billet
de 100 francs ou de 100 €…
Le « cash » est l’un des pires actifs à détenir sur du moyen ou du long terme. L’inflation, les frais bancaires, les impôts et les éventuels intérêts négatifs viennent chaque année manger votre épargne. Donc si vous voulez à minima maintenir la valeur de votre épargne acquise à la sueur de votre front, je vous recommande vivement de l’investir. Plus d’informations ici.
Habitude bonus 😉
En bonus, une quatrième habitude pour être vraiment zen: sauver votre patrimoine et le faire fructifier.
Si vous souhaitez être vraiment zen, détachez-vous du court terme, évitez les ouï-dire (au bistrot et dans la presse), évitez les effets de mode et gardez une vision à long terme pour votre patrimoine.
Pendant une tempête (crise immobilière des années 1990, crise boursière de 2008, événement personnel), gardez le cap que forment vos objectifs et continuez d’appliquer les routines financières que vous avez mises en place… Vous pourrez vous y accrocher. A l’autre extrême, ne jouez pas non plus à « l’autruche » en refusant de voir les problèmes (ou les opportunités !) : cherchez à rester rationnel et continuez de regarder de l’autre côté du nuage.
La
majorité des gens regardent à court terme et aiment avoir tort avec les autres.
Votre persévérance finira par vous distinguer à un moment ou à un autre.
Et vous,
avez-vous une habitude financière qui vous permet de rester plus zen ? Partagez
la en commentaire 😉
De l’or aux actions, des liquidités aux fonds de placements, je vous propose un tour d’horizon des actifs les plus classiques ainsi que de leur fiscalité.
Avant de
commencer, comprenons ce qu’est un actif et opposons-le au passif.
Actif versus Passif
Inutile
de complexifier la chose, un actif est
un élément qui conserve une certaine valeur et qui peut apporter un revenu.
Ce n’est pas forcément la définition comptable ou académique pure, mais c’est sans doute celle
qui s’en approche le plus tout en restant simple 😉
Un actif peut être un bien immobilier, une
action, un fonds de placement, une obligation, des liquidités comme le franc
suisse, l’or ou encore, pour les entreprises, une usine, une machine-outil ou
encore un stock de marchandises…
Les
actifs peuvent être liquides, c’est
à dire facilement et rapidement transformables en liquidités (les liquidités ou
les actions par exemple) ou à l’inverse illiquides, c’est à dire difficilement convertibles en « cash », comme
l’immobilier.
A titre
individuel, une formation pourrait aussi être assimilée à un actif sur le
principe que le meilleur investissement est en nous…
A
contrario, un passif est une dette.
Ces dernières peuvent avoir des échéances plus ou moins longues et sont en
général liées au financement d’un actif.
Pour illustrer
ces deux concepts, prenez l’exemple le plus simple du bien immobilier, qui est un actif financé par une dette hypothécaire
(un passif).
Pour qui veut construire son patrimoine, ces termes, actif et passif, sont essentiels à comprendre et forment un jeu à somme nulle ou positive. C’est à dire que lorsque vous soustrayez la somme des dettes à l’ensemble des actifs, vous obtenez votre fortune nette qui au pire est de 0.- franc et au mieux positive (bah oui, avec un résultat négatif, c’est la banqueroute 😉 ).
Père riche, père pauvre pour aller plus loin…
La particularité de la propriété familiale.
Profitons
de ces définitions pour faire un aparté sur la résidence principale.
Contrairement
à un immeuble de rendement qui vous apportera un loyer, votre résidence
familiale en propriété ne vous apportera aucun revenu. Au contraire, vous
devrez payer des intérêts sur la dette et les charges du bien. C’est ce qui en
fait un actif un peu particulier qui conservera toutefois une certaine valeur
dans le temps et qui pourrait même s’apprécier.
Cela
dit, et en ce moment grâce au taux bas, vous pourriez économiser une grosse
somme d’argent chaque mois en devenant propriétaire plutôt qu’en restant
locataire. Afin de limiter votre risque dans la durée et de ne devoir rien à
personne au plus tard à la retraite, vous devriez planifier le remboursement de
votre dette grâce à l’économie de loyer réalisée, au plus tard d’ici à votre
retraite. Vous trouvez un
article ici sur le sujet.
Fortune brute et fortune nette
Pour
connaître la valeur brute de votre fortune (ou de votre patrimoine),
additionnez simplement les actifs entre eux et pour connaître votre fortune
nette (comprendre nette de dette), déduisez-en l’ensemble des dettes de votre
foyer (leasing et crédits privés compris).
Un exemple très simple
Vous
possédez 20’000.- de liquidités, un appartement de rendement acheté 500’000.-
et votre résidence principale achetée 1 million de francs.
Votre
fortune brute s’élève donc à 1’520’000.-
Pour
financer votre bien de rendement, vous avez contracté une dette hypothécaire de
350’000.- tandis que pour acheter votre logement vous avez contracté une dette
de 800’000.-. Ici vos dettes se montent à 1’150’000.-.
Votre
fortune nette se monte donc à 370’000.-.
Il
faudrait encore déduire les éventuels leasings ou crédits.
Maintenant
que nous avons établis dans les grandes lignes ce qui forme un patrimoine,
voyons quel rendement vous pouvez attendre des actifs que vous mettrez dedans.
Quels actifs pour quels rendements et pour quelle durée ?
Dans
l’optique de se construire un patrimoine sûr et rentable ou de « bon père de famille », il est
préférable de respecter quelques règles quant à la période de détention optimum
des actifs. Nous verrons aussi quel rendement vous pouvez en attendre.
Les liquidités
Les liquidités sont très utiles pour les réserves de court terme. Je recommande
de conserver 2 à 4 mois de dépenses nettes de charges sociales et d’impôts, en
liquide, auxquelles il faudrait ajouter les dépenses connues et planifiées des
3 prochaines années (remplacement de la chaudière ou de la voiture par
exemple).
Si votre
patrimoine est conséquent, conserver 5% de sa valeur en liquidités pourra être
utile afin de fluidifier les transactions au sein de votre patrimoine.
Noter qu’à
cause des impôts, de l’inflation, des frais bancaires et des éventuels intérêts
négatifs, les liquidités forment le pire
actif à posséder pour le moyen ou le long terme avec un rendement « offert » négatif de
1% à 2% par an.
“Aujourd’hui les gens qui détiennent du cash ou
l’équivalent se sentent en sécurité. Ils ne devraient pas. Ils ont choisi le
pire actif possible à long terme. Un qui ne paie rien et qui est certain de
perdre de la valeur avec le temps.” Warren Buffett
Les métaux précieux
Les métaux précieux, notamment l’or, sont des actifs à conserver sur
du long terme, bien que l’historique
monétaire de l’or puisse lui donner, selon les périodes, une utilité à court
terme. Cet avantage hybride par rapport au temps et son pouvoir de
« conservateur des prix » (parce qu’il combat l’inflation à long
terme) me fait conseiller de détenir entre 2% et 5% de son patrimoine en or (ou
un mélange de métaux précieux comme l’argent-métal, le platine, le palladium et
l’or).
Les
métaux précieux sont suffisamment liquides mais attention, les cours peuvent être très volatils. L’argent-métal par
exemple a vu sa performance devenir négative de -55% entre 01.04.2011 et
8.11.2019 tandis que l’or a fait +3% sur la même période… Faites-vous
conseiller.
L’immobilier de rendement
L’immobilier d’investissement ancien a vu son
rendement moyen passer de 5% brut « historique » à 3% actuellement.
Cette baisse s’explique par l’arrivée des taux négatifs obligataires ayant
entraîné en quelques années une forte demande pour l’immobilier. Ce dernier est
un investissement de long terme et n’est pas liquide.
Cette illiquidité
se traduit par la difficulté de transformer le bien en « cash » à
court terme et par l’impossibilité d’en vendre une partie pour récupérer
10’000.- par exemple.
Toutefois
et avec une bonne gestion de la dette,
il peut être envisageable d’augmenter l’hypothèque d’un bien acheté quelques
années plus tôt afin de dégager des liquidités supplémentaires. Attention, vous
devriez être en mesure de faire face au coût de votre dette en tout temps pour
ne pas vous mettre en danger. Plusieurs articles sur l’immobilier ici…
Vous
pouvez attendre deux types de rendement de l’immobilier : le loyer que vous percevez chaque mois
et la plus-value (ou moins-value) que vous percevez lors de la vente du bien.
Cela ferait
l’objet d’un article séparé, mais n’oubliez pas que le rendement se calcule sur vos fonds propres. C’est tout l’intérêt
de l’immobilier : acheter à crédit et faire ce qu’on appelle du
« levier ». Ce type d’opération comporte deux risques majeurs :
le taux de la dette peut varier et le prix du bien peut baisser. Ce dernier
point, allant souvent de pair avec une hausse des taux, peut vous obliger à
rembourser une partie du crédit de manière anticipée.
Les actions
Les actions peuvent être achetées pour du moyen ou
du long terme même s’il est préférable de se donner un horizon de temps de 10
ans et plus. Elles ont l’avantage d’être liquides,
grâce aux bourses, où vous pouvez les transformer (les vendre) en liquidités
rapidement.
Le
rendement moyen des actions suisses s’élève, selon la banque Pictet (https://www.group.pictet/fr/relations-medias/la-performance-des-actions-et-obligations-en-suisse), à 9.50% par an entre 1926 et
2018 tandis que celui des actions américaines (S&P500) s’élève à 7.6% par année,
en dollar américain, sur les 70 dernières années (de septembre 1949 à septembre
2019, selon Yahoo finance).
Détenir
une action revient à être entrepreneur.
C’est un titre de copropriété d’une entreprise qui vous donne le droit de voter
lors des assemblées générales et de percevoir une partie du bénéfice de
l’entreprise appelé dividende.
Le
rendement provient de la plus-value (appréciation du titre) et du dividende.
L’avantage fiscal réside dans le fait qu’en étant résident suisse, vos plus-values
ne seront pas imposables sur le revenu, contrairement aux dividendes. Voir le tableau
« fiscalité » plus bas.
Acheter
des actions à travers des fonds de placement offre l’opportunité de se
fabriquer un portefeuille sur mesure en permettant de sélectionner un type
d’entreprise particulier ou une zone géographique donnée.
Les obligations
Les obligations sont des emprunts que les
états ou les entreprises contractent pour une durée généralement limitée et qui
sont rémunérés à un taux d’intérêt appelé coupon ; ce dernier peut être
fixe ou variable.
Ces
dettes peuvent être contractées pour du court,
du moyen, du long ou du très long terme… Certains états, dont l’Autriche,
ont émis cette année (2019) des dettes à 100 ans ! La question est :
serez-vous encore vivant au moment du remboursement ? J
Contrairement
à une idée reçue, les plus gros marchés boursiers ne sont pas ceux des actions
(8’000 milliards de dollars), mais ceux des obligations (100’000 milliards de
dollars en 2017) Les plus grosses dettes étant celles des pays industrialisés.
Lorsque
vous entendez parler de taux négatifs,
ce sont les emprunts d’états et notamment ceux de la Suisse qui n’offrent plus
de rendement positif. Le rendement annuel étant tombé récemment (en été 2019) à
-1% sur la dette suisse à 10 ans.
Deux
sources de rentabilité sont à attendre d’une obligation : le coupon, qui représente l’intérêt payé
chaque année et la plus-value (ou la
moins-value) qui est le simple fait de vendre plus cher que le prix d’achat.
Historiquement,
les obligations sont l’un des placements les plus conservateurs et les moins
volatils. Sa liquidité relative et
les volumes à engager pour y avoir accès en font un marché d’expert. Pour un
particulier, le plus simple reste de les acheter à travers un fonds de
placement.
Les matières premières
Les
matières premières représentent les produits bruts ou semi-transformés qui
entourent notre vie de tous les jours. Trois grandes catégories les
composent : les matières énergétiques (comme le pétrole brut ou l’essence),
les métaux (comme l’aluminium ou le plomb) et les produits agricoles (comme le
cacao, le café ou encore le maïs).
Genève
est bien connue pour être l’une des plus grosses places de marché pour le
pétrole. Ici aussi, ce sont des marchés de connaisseurs et bien qu’elles soient liquides, il faut un minimum
d’expérience pour pouvoir en tirer profit sur le moyen et le long terme.
Un fonds
de placement peut avoir l’avantage de supprimer la barrière à l’entrée de
l’achat et permet une diversification des matières et des échéances tout en offrant une liquidité quotidienne. Elles
sont un bon rempart contre l’inflation, mais subiront aussi une baisse violente
des prix.
Les fonds de placement
Tous les
actifs mentionnés précédemment peuvent être acquis à travers des fonds de
placement.
Un fond
de placement est un portefeuille commun, géré par des analystes financiers,
dans lequel plusieurs investisseurs peuvent investir en même temps. Les fonds
disponibles en Suisse sont strictement
réglementés par l’autorité des marchés financiers (FINMA) et offrent une liquidité quotidienne. Cela signifie
que vous pouvez les acheter et les vendre chaque jour. C’est un super avantage
dans des marchés peu liquides ou difficilement accessibles comme l’immobilier,
les obligations ou les matières premières.
Pour
l’immobilier toutefois, notamment en cas de crise sur les prix, certains fonds
peuvent être fermés à la vente afin de laisser le temps au gestionnaire de
vendre les immeubles sans subir (et ajouter) de pression supplémentaire sur les
prix.
Les
fonds de placement offrent l’avantage de pouvoir se positionner sur des marchés particuliers ou sur des techniques d’investissement éprouvées.
Ainsi, vous pourriez vouloir investir dans les petites et moyennes entreprises
suisses, dans des entreprises respectant des critères de durabilité stricte,
dans des sociétés actives dans le domaine des énergies renouvelables et de
l’efficience énergétique ou encore dans une approche dite « value »,
réputée comme plus conservatrice.
Les
fonds dits Exchange Traded Fund permettent de répliquer un indice donné (le SMI ou le S&P 500 par exemple)
à moindre coût. Pour des stratégies très simple de réplique de grands indices,
ils sont intéressants. Avant de procéder à l’achat, pensez à vérifier la
structure du fonds. Par exemple : le fonds détient-il réellement les
actions qu’il est censé représenter ?
Vos deuxièmes et vos troisièmes piliers
Je parle
plus en détail du deuxième
pilier ici et du troisième
pilier ici.
Ils sont
généralement composés d’un panier d’investissement en obligations, en actions,
en immobilier et en liquidités.
Leurs
échéances étant liées à votre retraite, ils ne sont pas liquides. Toutefois et bien que vous ne puissiez en disposer à
votre guise, ils font partie intégrante de votre patrimoine. Ne les négligez
donc pas dans vos calculs !
Il
existe quelques exceptions au retrait comme l’achat immobilier (ou les
travaux), le départ à l’étranger et le fait de s’établir à son compte.
Vous ne
pourrez malheureusement pas choisir la stratégie d’investissement de votre
deuxième pilier mais vous aurez toute liberté pour votre troisième pilier.
Profitez-en !
Vous
pourrez aussi économiser beaucoup d’impôts en mettant en place une stratégie
efficace sur le long terme.
Quoi d’autre ?
Les
éléments particuliers tels que les
voitures de collection ou les œuvres
d’art me feraient dire, qu’ils s’adressent à des passionnés, fins
connaisseurs et à des personnes au patrimoine « important ».
Notez
que la famille Colonna (Rome) a fait perdurer sa fortune, depuis le XIIIe
siècle, en la basant sur un tiers d’immobilier, un tiers d’or et un tiers
d’œuvres d’art. Evidemment les marchés d’actions et d’obligations efficients et
modernes sont relativement récents. Jean Paul Getty quant à lui, était aussi un
grand collectionneur et a consacré une part importante de sa fortune à l’achat
et à la vente d’œuvres d’art, léguant une grande partie à des musées lors de sa
succession.
Il me
semble que les plus-values, et à moins d’en faire un commerce actif, ne sont
pas imposables. Si vous en savez plus sur ce sujet, partagez vos connaissances
en commentaire 😉
Disclaimer
Attention,
les recommandations données ici doivent s’adapter à votre situation. Faites-vous
assister par un conseiller financier pour définir une stratégie en adéquation
avec votre propension au risque et avec votre situation familiale et
patrimoniale avant de procéder à tout investissement.
Je vous
propose brièvement ci-dessous, à travers un exemple concret, de comprendre
comment distinguer un revenu brut d’un revenu net.
Revenu brut et revenu net
Comprenons la différence entre le revenu brut et le revenu net grâce à l’exemple le plus complet : celui de l’immobilier.
Qu’en est-il de la fiscalité
Tableau récapitulatif et non exhaustif sur la fiscalité des actifs. Vérifiez avec votre fiduciaire avant d’entreprendre la moindre démarche. Il existe 26 fiscalités différentes en Suisse et sans doute des particularités communales ou régionales qui ne sont pas abordées ici…
Je vous
propose pour conclure quelques recommandations.
Gardez une vision globale de votre patrimoine…
Il est
important de faire coïncider les échéances de votre patrimoine avec votre
rythme de vie, ainsi qu’avec vos objectifs et ceux de votre famille, qui
forment vos horizons de temps. Des horizons de temps facilement identifiables
sont par exemple : l’entrée des enfants à l’université, l’échéance de
votre hypothèque, la date de votre retraite anticipée ou encore un projet de
tour du monde.
Pour ce faire, vous devez absolument garder une vue d’ensemble sur votre patrimoine. Ne prenez pas un actif séparément mais remettez-le dans son contexte et opposez l’ensemble de votre fortune à vos échéances.
… et diversifiez votre patrimoine…
Pensez
aussi à diversifier votre patrimoine et les classes d’actifs au sein de votre
patrimoine. Ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier… Ne diversifiez pas
non plus à outrance car vous risqueriez de tuer votre rendement. Notez qu’au-delà
de 30 entreprises, vous ne diversifierez plus le risque propre aux actions
(risque du marché).
Le
rendement dont vous avez besoin pour vivre (budget) et le coût de vos dettes
sont également des éléments à garder à l’esprit lorsque vous construisez ou
vivez de votre patrimoine. Gardez en
tête que votre patrimoine travaille pour vous et pas l’inverse. Alors nourrissez-le
avec régularité (payez-vous en premier) et, le temps venu, servez-vous-en pour
accomplir des grandes choses.
Investir avec une vision longue vous
permettra d’éviter les erreurs.
Ne pas changer de stratégie trop souvent et savoir persévérer dans le temps en
période de baisse et quand les autres vous disent « ça ne sert à rien,
c’est dangereux, tu vas tout perdre… ».
Encore
une fois, il existe autant de réponses que de situations individuelles, patrimoniales
et familiales. Faites-vous conseiller et assister par un conseiller financier
professionnel. Vous gagnerez énormément de temps et d’argent.
Et vous, voyez-vous un autre actif qui pourrait intégrer nos patrimoines ? Partagez-le en commentaire 😉
C’est pas sexy mais c’est BASIQUE ! Il faut de l’épargne et du temps pour construire son patrimoine et atteindre son indépendance financière…
Nous avons vu lors du précédent article ce qu’est – en tout cas de mon point de vue – l’indépendance financière. Rentrons aujourd’hui dans le vif du sujet : comment construire des bases saines pour développer un patrimoine sûr et rentable. Et voyons plus particulièrement l’intérêt d’un budget et la question du temps.
Toutefois
et avant de commencer, j’aimerais revenir sur le terme de frugalité abordé lors du dernier article et qui fait partie de ce
que j’appelle le trio gagnant pour atteindre l’indépendance financière :
frugalité, investissement et se mettre à son compte.
Gourmandise rime rarement avec liberté financière
Si vous souhaitez vous construire votre patrimoine et atteindre votre indépendance financière, je vous conseille de limiter vos dépenses et donc votre consommation de voiture, d’iPhone, de vêtements… et en général de tous les biens « inutiles ».
Attention,
je ne prêche pas pour une vie monacale, mais l’argent que vous ne dépenserez
pas en futilités pourra être investi pour financer des projets plus importants
dans le futur. Avec du temps et de la patience, vous pourrez vous offrir des
expériences bien plus enrichissantes que la possession d’un objet inerte.
Par
exemple, si au lieu d’acheter un iPhone neuf à 1’000.- francs chaque année
pendant 40 ans, vous investissiez cet argent dans la bourse suisse, vous
récupéreriez à la fin de cette période près de 260’000.- francs.
Encore une fois (j’en vois venir certains 🙂 ), ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : il est important de vivre et de se faire plaisir. Sans aucun doute. Je dis juste que si vous avez un salaire dans la moyenne ou même au dessus de la moyenne et que vous aimez les Ferrari, il sera préférable de toutes les essayer sur tous les circuits d’Europe (ou du monde) plutôt que de n’en posséder qu’une seule. Si votre patrimoine vous permet de faire les deux, tant mieux.
Cela
nous amène à l’intérêt d’établir un budget. Voyons cela.
Faites un budget en lien avec vos objectifs pour déterminer votre capacité d’épargne et augmenter votre indépendance financière
C’est la BASE. Avec un budget, vous connaitrez vos dépenses et il ne vous restera plus qu’à les déduire de vos revenus pour obtenir votre capacité d’épargne.
Cela
prend tout au plus 15 minutes ! Et une fois fait, le gros avantage et
qu’il ne devra être mis à jour que lors de changements importants, comme un
déménagement ou la naissance d’un enfant. En effet, une fois établi, vous
n’avez qu’à ajouter les postes nouveaux ou à supprimer les postes anciens en
quelques minutes.
Celui
que j’utilise personnellement a une dizaine d’années et seul un déménagement et
la venue des enfants me l’ont fait modifier. Excel m’est d’une grande
aide. 😉
Ne vous
limitez pas et essayez d’être cohérent, c’est tout. Si vous êtes juste à 90%
c’est ok. Une fois toutes vos dépenses listées, faites la somme et ajoutez 5%
de marge.
Si vous
êtes plus pointilleux, une méthode « simple » est de garder tous vos
tickets pendant trois mois. En faisant abstraction de juillet, d’août et de
décembre, un trimestre est généralement suffisant pour vous donner une bonne
idée de vos dépenses courantes.
Pour les
dépenses moins courantes telle que les vacances ou les week-ends, faites la
moyenne des trois dernières années.
Pensez
aux postes « cachés » comme l’électricité, les taxes
d’immatriculation de votre voiture, Seraf (Billag), etc.
Dans un
couple, il n’est pas forcément évident de parler finance et budget, faites-vous accompagner par un conseiller
financier.
Pas d’épargne, pas de patrimoine, pas d’indépendance financière…
Visez les 20% d’épargne et payez-vous en
premier ! C’est
à dire que votre épargne doit être votre première dépense du mois.
Une
autre façon de déterminer votre capacité d’épargne et de renoncer à 20% du
salaire que vous touchez et donc de vous habituer à vivre avec 80% de votre
revenu pour satisfaire toutes vos dépenses.
Lorsque
l’on est célibataire, c’est assez « facile » de vivre avec 80% de son
revenu (vous pourriez même épargner plus que 20%), ensuite avec des enfants en
bas âge, c’est un peu plus compliqué. Puis lorsque les enfants entrent à
l’école, c’est de nouveau plus facile jusqu’à ce qu’ils fassent des études
supérieures… Une fois les enfants partis c’est « open bar » (vous
pouvez augmentez votre train de vie et votre épargne, notamment en rachetant
votre deuxième pilier).
Afin de
maximiser votre épargne, je vous recommande également de payer vos factures en
cash autant que possible plutôt qu’à crédit.
Vous
avez fait votre budget ? Parfait, cherchons maintenant à comprendre
l’incidence que le temps joue sur vos finances.
Le Temps, votre meilleur allié pour construire votre patrimoine sûr et rentable
“Le succès en investissement prend du temps, de la discipline et de la patience. Peu importe les efforts et le niveau de talent, il faut accepter le fait que certaines choses prennent simplement du temps. On ne peut pas faire un bébé en un mois en mettant neuf femmes sur l’affaire.”
Warren Buffett
Une chose est certaine : pour être financièrement indépendant et se détacher quelque peu du système tel qu’il est conçu, il est nécessaire de se construire un patrimoine. Ce dernier permet de créer des revenus alternatifs tout en augmentant la sécurité financière de votre famille.
Le temps
est votre meilleur allié pour construire votre patrimoine sûr et rentable. La
patience est primordiale. Rome ne s’est pas construite en un jour et votre
patrimoine ne se construira pas en quelques années. Si vous recherchez la
sécurité, oubliez également les gains à court terme, ils risqueront de vous
faire perdre de l’argent et donc du temps. Visez le long terme et restez
discipliné.
Nous
n’avons qu’une vie et le temps est notre ressource la plus précieuse. Si vous
pouvez démultiplier (et perdre ou dépenser) l’argent, vous ne pouvez pas gagner
du temps de vie.
Être
indépendant financièrement permet également de se libérer du travail qui est la
première source de revenu. Dans la réalité, pour être financièrement
indépendant, et quoi que vous entrepreniez, il vous faudra fournir une charge
de travail plus ou moins intense avant d’en récolter le moindre fruit.
Ensuite,
une fois un certain niveau de patrimoine atteint, il vous faudra entretenir la
« flamme » qui permet de maintenir le niveau de revenu adéquat. Même
un patrimoine immobilier demande un effort constant et régulier pour assurer la
pérennité des revenus.
Connaissez-vous
votre avenir ? Pas besoin de boule de cristal.
Le futur va arriver : c’est sûr !
L’une
des plus grosses difficultés que nous rencontrons en tant qu’humain est de pouvoir
se projeter dans le temps. Afin d’y voir plus clair, et même si tous les
événements ne sont pas prévisibles, dites vous qu’une partie du futur est écrit
et est « certain ».
Dans 10
ans, vous aurez 10 ans de plus, c’est certain. Dans 20 ans, vos enfants auront
20 ans de plus, c’est également certain.
Et si
vous achetez une maison avec une dette hypothécaire échue dans 10 ans – mettons
en 2030 – cette échéance va arriver, c’est certain !
Maintenant dites-vous que si vous planifiez en amont une épargne suffisante pour vous protéger des risques que vous fait courir cette échéance hypothécaire (une hausse des taux ou une baisse des prix de l’immobilier par exemple), cela pourra éloigner votre famille de plusieurs années maigres, voir de la perte de votre logement. Votre train de vie et votre patrimoine seront aussi préservés. Planifiez. 🙂
« Les intérêts composés » : le temps, c’est de l’argent
Seul le
temps vous permet de développer la puissance des intérêts composés. Ces
derniers sont les intérêts qui portent… intérêts.
Mettons que vous placiez 100.- francs dans la bourse suisse au début de l’an 1 et assumons que le rendement moyen soit de 9.50% annuel (selon une étude du groupe Pictet que vous trouvez ici : sur le long terme et bon an, mal an – c’est à dire y compris des mauvaises années comme 1929 ou 2008 – la bourse suisse progresse de 9.50% par année. 7.40% inflation déduite). A la fin de l’an 1, vous obtiendrez 109.50
Avec ces 109.50 investis, vous obtiendrez à la fin de l’année 2, non pas 9.50 de gain supplémentaire mais 10.40 car les 9.50 de l’an 1 porteront intérêts à leur tour. A la fin de l’an 2, vous aurez donc 119.90 francs.
Et parce
qu’un dessin est souvent plus parlant qu’un long texte (merci Jérôme pour la
suggestion), vous trouvez ici l’incidence que le temps donne sur une épargne
donnée.
Découpez et structurez votre temps !
Le temps
est donc votre meilleur allié pour construire un patrimoine sûr et rentable.
Vous pouvez le découper en trois grandes échéances :
Le
court terme : moins de trois ans,
Le
moyen terme : entre cinq et quinze ans,
Et
le long terme soit plus de quinze ans.
Vous
pouvez adapter évidemment ces échéances selon votre patrimoine, votre rythme
d’épargne, vos connaissances, vos besoins etc.
Vous
trouvez sur le dessin ci-dessous trois exemples d’événements, répondant à trois
échéances différentes, posés sur une ligne de vie.
La ligne
de vie est simplement une ligne droite sur laquelle vous pouvez glisser vos
âges, l’âge de vos enfants, et toutes les échéances financières probables que
vous connaissez aujourd’hui. Échéance de dette, études des enfants, tour du
monde etc.
Notez qu’à court terme, vous devriez garder deux à quatre salaires net d’impôt et charge sociale afin de prévenir un pépin important. Ajoutez-y vos dépenses planifiées des trois prochaines années, et vous obtenez le montant à garder en liquide (sur un compte à la banque, hein, pas forcément sous le matelas. 🙂 )
La vie, ou parce que vous ne pouvez pas tout connaître à l’avance…
Tout
cela posé, nous changeons souvent d’avis (comme de chemises…J) et nous ne pouvons pas tout planifier à
l’avance. Heureusement, diront certains, tandis que d’autres préféreraient la
sécurité d’une vie sans changement.
Afin d’y
voir plus clair, je vous propose ci-dessous quelques schémas représentant ce
que peut être l’évolution d’un patrimoine le long d’une vie.
Dans le premier dessin, vous trouvez un schéma représentant une vie d’épargne assez ennuyeuse. Ce long fleuve tranquille reste le schéma standard de vie que nous vend la société. Il a le mérite pour notre exemple de représenter schématiquement la construction d’un patrimoine pendant une vie… sans aléas.
Vous
trouvez dans le second graphique une vie beaucoup plus proche de la réalité,
avec des aléas et des événements de vie planifiés. Globalement la courbe est la
même, à la différence près qu’il n’y a pas que l’épargne qui est considérée
mais aussi sa consommation pour réaliser des projets plus ou moins important
comme les études supérieures des enfants, un achat immobilier ou encore un tour
du monde.
To be continued
Nous avons vu que la frugalité alliée à la discipline d’un budget permet de nourrir son patrimoine. Si vous ajoutez la patience, vous détenez les premières clefs du succès pour la construction de votre patrimoine.
Dans une
société qui veut tout tout de suite, il sera parfois frustrant d’attendre avant
de réaliser de grand projet. C’est pourtant le « prix à payer » pour
concrétiser certains rêves.
Lors
d’un prochain épisode, nous traiterons des éléments (les actifs et les passifs)
qui peuvent composer votre patrimoine et nous aborderons l’importance qu’il y a
à garder une vision globale sur vos finances.
Et vous ? Êtes-vous patient, frugal et discipliné ou plutôt dépensier ? Dites le moi en commentaire 🙂