Beaucoup d’entreprises, qui possèdent de belles perspectives à moyen et à long terme, s’écroulent parce qu’elles n’ont pas constitué suffisamment de réserves de liquidités pour faire face aux défis de court terme.
Tout comme les entreprises, un ménage doit idéalement conserver sur ses comptes courants et en cash (non investi), deux à quatre mois de réserves auxquels il faut ajouter les dépenses certaines des trois prochaines années.
Un célibataire ou un jeune couple pourra se contenter de deux mois de réserves tandis qu’une famille ou un propriétaire privilégiera les quatre mois.
facile et rapide
Une méthode simple pour estimer le montant de vos réserves de liquidités peut être de prendre votre salaire net (versé sur le compte), puis d’en déduire le montant des impôts et de l’épargne avant de multiplier le résultat obtenu par deux ou par quatre.
Pour ce qui est des dépenses certaines des trois prochaines années, vous pouvez par exemple inclure le rachat d’une voiture ou d’un nouveau logement, le remplacement de la chaudière ou les frais médicaux non remboursables par les assurances.
L’intérêt de constituer des réserves est de vous apporter de la sérénité et de vous permettre de dormir tranquillement. En effet le reste de votre patrimoine est investi et est donc soumis à fluctuation.
juste ce qu’il faut
Veillez à ne pas tomber dans le piège inverse en gardant plus de liquidités que nécessaire.
Non seulement, ces dernières ne pourront travailler sur le moyen et le long terme, mais pire, elles perdront la valeur de l’inflation additionnée des frais de la banque et de l’impôt.
Si vous détenez actuellement un portefeuille d’investissement, pensez à vérifier l’état de vos réserves de liquidités et à les compléter en sortant le montant nécessaire depuis vos placements. Les marchés financiers ont bien récupéré depuis le mois de mars et le moment s’y prête bien.
L’arrêt de l’activité empêche un grand nombre d’indépendants de percevoir ses revenus. La gestion de la trésorerie à court terme est un problème récurrent qui doit être anticipé.
Aujourd’hui, le coronavirus limite nos activités. Une grande partie des indépendants ont réduit leur temps de travail ou ont tout « simplement » tiré le rideau pour une période indéterminée. J’aimerai leur apporter une aide à mon niveau pour la gestion de leurs liquidités.
Dans une phase de stress aussi élevé, détenir suffisamment de liquidités est primordial.
Constituez deux à quatre mois de réserve
Qu’ils
soient indépendants ou non, mes clients ont droit à ma litanie sur les réserves
de cash qu’ils devraient se constituer pour les coups durs. Je leur recommande de
détenir, sur leurs comptes courants ou épargne, deux à quatre mois de dépenses,
nets de charges sociales et d’impôts.
Une
personne seule ou un jeune couple sans enfant pourra se contenter de deux mois
de réserves tandis qu’une famille ou un propriétaire devrait disposer de quatre
mois de liquidités. Il faudrait également ajouter les dépenses certaines des
prochains 36 mois, comme le remplacement d’une chaudière ou l’achat d’une
nouvelle voiture.
Vous
devriez appliquer cette règle en tant qu’indépendant, mais également en tant
que salarié. En effet, si la crise devait se prolonger, tous seraient concernés
par des baisses de revenus, du chômage partiel, voir par la perte d’activité.
En
« temps normal », ces liquidités peuvent servir à payer des
franchises élevées de caisse maladie, des dégâts dans la maison ou sur la
voiture ou encore un mois de chômage sans salaire.
Bref,
c’est un matelas de sécurité.
Depuis la
fin février, les émotions se succèdent et s’amplifient au fur et à mesure des
nouvelles peu rassurantes. L’une des inconnues est la durée de la crise.
À l’heure
où j’écris ces lignes, la Suisse restreint nos libertés pour un mois. Mais le
Conseil fédéral, de son propre aveu, apprend tous les jours et ne peut être
affirmatif sur la suite des événements.
Pour vous
aider à voir plus clair dans vos dépenses, je vous propose ici de remplacer les
émotions par de la rationalité.
Faire un budget
En premier
lieu, réalisez un budget. C’est le seul élément tangible et logique qui
va vous permettre de prioriser vos dépenses.
Deux
raisons plaident à l’établissement d’un budget : déterminer la part
d’épargne disponible chaque mois afin de l’investir et définir le montant des dépenses
mensuelles. Ces dernières permettent de fixer le niveau des réserves nécessaires
(liquidités sur les comptes).
En
multipliant la somme des dépenses mensuelles par deux ou quatre, vous
déterminez le montant à mettre de côté.
Aujourd’hui
il est évidemment trop tard pour constituer vos réserves. Toutefois, le budget
devrait vous permettre d’y voir plus clair.
Je vous fournis
quelques astuces ici :
Prenez 15 minutes avec
votre conjoint. N’y consacrez pas plus de temps. Ici, vous devez simplement
obtenir une idée cohérente de vos besoins mensuels.
Certains postes de dépenses
peuvent vous sembler difficiles à évaluer. Réfléchissez en termes de semaine
(pour les courses), de saison (pour les habits) ou établissez la moyenne des
trois dernières années pour les vacances. De toute façon, nous ne pouvons plus
partir en vacances
Mensualisez vos dépenses en
les divisant par 12 mois.
N’oubliez pas les impôts.
🙁
Vous trouvez un modèle de budget en cliquant sur l’image.
Prioriser et éliminer les dépenses
Votre
budget est fait ? Très bien. Étant donné que « nous sommes en
guerre », comme dirait l’autre, il convient de hiérarchiser vos charges.
Les frais
ménagers (courses) viendront évidemment avant les acomptes d’impôts, tout comme
le loyer passera devant le renouvellement de l’abonnement de train.
En temps
normal, le budget permet de repérer les dépenses inutiles. Profitez du temps
contraint mis à disposition pour réaliser cet exercice. Et j’imagine qu’aujourd’hui
beaucoup de choses vont nous sauter aux yeux comme étant superflues.
Éliminez
ces dépenses superflues 😉
Reporter les dépenses
Maintenant
que vous connaissez vos dépenses mensuelles, mettez-les en opposition avec vos
réserves de liquidités. En vous mettant face à la réalité, vous vous trouverez
rassurés ou inquiets.
Si le
niveau de vos liquidités reste inférieur à deux mois, et que vous disposez de
patrimoine liquide tel que des actions, des obligations ou des fonds de
placement, désinvestissez-en une partie afin de les transformer en liquidités.
En
priorisant des paiements, vous décidez sciemment d’ajourner certaines factures.
Retenez que cela peut vous coûter de l’argent… plus tard !
Ne pas régler
ses relevés de cartes de crédit ou ses acomptes d’impôts peut entraîner une
majoration des intérêts.
Nous
espérons tous ici une annulation totale des intérêts moratoires pour l’année
fiscale 2020 ainsi que des conditions d’assouplissement exceptionnelles pour le
paiement des impôts. À bon entendeur.
Pensez aussi
à ne plus rien acquitter avant l’échéance. Payez vos factures à la limite des
échéances !
Anticiper et demander des reports de paiements
Sollicitez
également vos fournisseurs pour différer les paiements. Beaucoup vous offriront
des délais supplémentaires seulement si vous les leur demandez 😉
Les gens
et les entreprises se révèlent souvent pendant les périodes troubles. Par
exemple, certains opérateurs téléphoniques pratiquent des gestes commerciaux suite
à la propagation du virus et d’autres non… Souvenez-vous en quand tout sera
revenu à la normale.
Faire un tableau des flux de liquidités
Vous
pourriez également utiliser le tableau de flux de trésorerie que vous trouvez
ci-dessous. Il vous permettra de mieux gérer vos disponibilités actuelles et
futures.
En tant qu’indépendant, vous êtres probablement en attente de quelques créances à recevoir dans les prochains jours. Pensez à contacter vos clients afin de voir s’ils seront en mesure de vous payer. Cet argent viendra alors compléter vos liquidités.
Demandez SANS ATTENDRE de l’aide à l’état
Enfin, réclamez
sans attendre les subventions auxquelles vous avez droit. Que vous deviez
réduire le temps de travail de vos employés ou vous assurer un revenu, la
Confédération et les cantons ont sorti l’artillerie lourde pour soutenir les
indépendants et les entreprises. Il serait dommage et parfois préjudiciable de
passer outre
L’Office
fédéral des assurances sociales et les caisses de compensation seront vos
interlocuteurs. La demande risque d’être longue et fastidieuse malgré
l’allégement des démarches promis. C’est la raison pour laquelle vous devez
agir maintenant !
Pour vous
aider dans ce labyrinthe administratif, je joins quelques liens que j’ai glanés
sur internet mais ils ne sont en aucun cas exhaustifs.