Coronavirus et confinement : notre méthode d’organisation

Depuis le milieu du mois de mars, nos vies sont passablement modifiées.

Limitation des déplacements, peur de contracter un virus inconnu, crainte de perdre son emploi ou son entreprise, interdiction de tout contact social, garde et éducation des enfants à la maison, travail à la maison, nouvelle organisation, abandon de certaines habitudes, mise en place de nouvelles routines…

Autant de bouleversements qui, j’imagine, vont nous rendre plus résilients au sortir de la crise.

Toutefois, et avant de parler de sortie de crise, nos vies vont continuer de se modifier et de s’adapter au fil de l’apparition des événements, difficilement prévisibles. Le nombre de facteurs à prendre en compte est tellement important que des mois vont s’écouler avant de pouvoir évoquer le souvenir du Covid-19. Cela pourrait même prendre des années.

J’aimerais vous partager aujourd’hui, un article différent de ce que je peux vous proposer d’habitude : le mode d’organisation que ma famille a adopté depuis le début du « confinement » pour s’adapter, affronter la situation et surtout ne pas devenir fou. 🙂 J’espère que certains éléments pourront vous être utiles !

Accepter la situation

Dans ce contexte, il me paraît primordial d’accepter immédiatement la situation.

Évidemment, en rédigeant cet article à la mi-avril, vous l’avez probablement déjà admise. D’autant que le Conseil fédéral a annoncé il y a quelques jours un début de déconfinement et de réouverture de commerces. Nous ne sommes cependant que dans le « jour d’après » et le retour en arrière [confinement] reste possible.

Si l’on se projette un peu dans le temps court, nous ne pourrons probablement pas partir en vacances cet été, que ce soit en Europe ou outre-mer. De quoi découvrir ou redécouvrir notre magnifique pays. 😉

En Suisse, je crois que nous ne pouvons pas trop nous plaindre, surtout si l’on compare notre situation à d’autres pays européens. Je pense notamment aux restrictions évidentes des libertés individuelles en France ou au contexte sanitaire très compliqué en Italie.

Dans cette période, nous remarquons comment l’entité état peut peser sur nous et sur nos libertés.

A contrario, nous pourrions évoquer des conditions plus enviables dans des pays tels que Hong Kong et la Corée du Sud. Ils ont, pour le moment, bien mieux géré les événements. Saviez-vous que la Corée du Sud dépiste sa population et n’isole que les personnes contaminées ? La vie est à peu près normale en Corée comme vous pouvez le voir dans ce reportage.

Il est certain que les prochaines semaines nous obligerons à revoir régulièrement nos organisations individuelles, familiales et professionnelles. Ce sera couteux en énergie, mais quel autre choix avons-nous ? Que la crise dure trois, six ou douze mois, le monde ne va pas s’arrêter. Il est également important de se projeter dans l’après.

Se gérer soi-même

À notre échelle personnelle, et je ne sais pas si c’est le fait de vivre dans un espace très restreint… notre « moi » profond se rappelle sans cesse à nous. Tantôt gai, tantôt agacé, tantôt relaxé, tantôt tendu. Les sentiments semblent extrêmes et mêlés. En plus du « moi » à gérer, nous devons aider et supporter les autres. J’entends bien évidemment le conjoint et les enfants.

Nos enfants ont deux et cinq ans et sollicitent leurs parents constamment. La conséquence en est une charge mentale importante et parfois difficile à gérer. Les mamans connaissent bien cette charge mentale. Les papas, probablement un peu moins.

Le résultat n’en est pas moins épuisant pour tous. Concilier le travail tout en occupant les enfants tout en faisant à manger tout en… vous avez compris. 🙂

Et à l’opposé, quel plaisir de passer autant de temps en famille. Beaucoup de jeux, d’échanges, d’histoires, de rigolades… et finalement de beaux souvenirs.

Afin de se contrôler au mieux, il me paraît important d’être strict avec soi-même. De la rigueur, du travail, du sport et surtout garder ses objectifs de long terme en vue !

Un planning martial

Nous sommes devenus multitâches dans un espace très restreint et je trouve pertinent de rapprocher l’espace limité et autocentré du temps qui file. Afin de gérer au mieux le temps et l’espace, nous avons, avec ma femme, mis en place un calendrier répétitif et relativement contraignant.

Je l’ai nommé « planning martial », en clin d’œil à l’allocution va-t-en-guerre de l’ô grand communicant Macron. Au passage, demandez aux personnes qui avaient dix ans ou plus en 1939 si ce que nous traversons ressemble à un affrontement. Pas de ticket de rationnement en vue… 🙂

Du sport à heures fixes

Bref, nous avons adopté un agenda rigoureux qui inclut des plages quotidiennes routinières.

Le lever se déroule à heure fixe et en deux temps. Les parents émergent à 6 heures pour commencer le jour avant le reste de la troupe. Méditation, lecture, planification de la journée et révision des objectifs composent les tâches de cette première heure.

À 7h30, le petit-déjeuner en famille est plus long et calme que d’habitude puisque nous n’avons pas le stress de rater le bus. Tout ceci est appréciable.

Après le repas du matin, nous avons introduit des séances de sport en famille. Nous pratiquons le fameux « 7 minutes workout » adapté pour les enfants. Vous trouvez ici le coach cyclope qui amuse beaucoup nos garçons (merci Clovis).

Les séances de sport des adultes se déroulent quatre fois par semaine, lorsque l’autre parent garde les enfants. Elles donnent l’occasion de se défouler et par la même de prendre du temps pour soi.

Ces séances sont inscrites dans l’agenda, ce qui permet de ne pas se poser la question de « quand on y va ? ». Ne comptez jamais sur la motivation. Elle sera rarement présente le mardi à 8h15… La rigueur élimine l’aléatoire.

Les escapades avec les enfants sont également bienvenues et nécessaires. Nous favorisons les sorties au grand air. Elles ont le mérite de défouler les enfants et de passer un moment agréable ensemble.

Le travail

Se plonger dans le travail permet d’éviter à son esprit de tergiverser. Et c’est de toute façon indispensable. Instaurer, encore plus que d’habitude, des séances de « deep work » permettent de rester concentrer sur ses objectifs professionnels de long terme.

Des plages fixes de travail sont aussi privilégiées. Dans mon cas, elles me permettent de maintenir des liens sociaux avec mes clients. Je suis heureux de pouvoir échanger avec eux. Il me semble que les interactions sont plus profondes qu’avant, même si je ne peux vraiment l’affirmer.

Ces échanges nous donnent l’occasion, en dehors de discuter des « dossiers », de prendre conscience de nos difficultés réciproques et des stratégies que nous mettons individuellement en place pour passer cette période particulière.

J’ai la chance de pouvoir effectuer du télétravail. Cette méthode offre, à mon sens, deux gros avantages. Le premier est de pouvoir organiser son temps librement et de trouver l’équilibre entre sa vie privée et sa vie professionnelle (lorsque l’on ne dépend pas d’un manager « control freak » 🙂 ). Le second est l’absence de trajet automobile polluant et chronophage tant pour mes clients que pour moi. Nous allons pouvoir continuer à bénéficier de cette technologie à l’avenir.

Du repos, du temps pour soi et pour les autres.

Les journées n’ayant que 16 heures éveillées, il faut savoir s’arrêter à temps pour entamer la troisième phase du jour : bains, dîner et coucher des enfants. Cesser plus tôt sa journée permet au conjoint, qui s’est occupé en dernier de la descendance, de souffler un peu avant le repas.

Une fois les petits au lit, une plage d’environ deux heures s’offre à soi (ou pour le travail si besoin). Balade, lecture, film, série, création… de quoi décompresser avant le coucher.

Puis le sommeil arrive. Il est scientifiquement prouvé que nous avons besoin en moyenne de huit heures de repos par nuit. De toute façon avec des journées aussi chargées, une bonne nuit de sommeil est recommandée.

Elle permettra d’attaquer le jour du lendemain, presque identique au précédent. Pourquoi « presque identique » ? Parce que malgré un planning martial et répétitif aucune journée ne peut réellement se ressembler. 🙂 Planifier sa journée grâce aux routines a pour buts de laisser l’esprit tranquille, et de lui éviter de ressentir du vide. En refusant de lui soumettre des questions superflues en continu, notre esprit routinier progresse vers ses objectifs.

J’espère que le partage de notre expérience pourra vous servir. Il existe sans doute autant d’organisations que d’êtres vivants. 🙂 Je serai heureux de lire vos habitudes positives sur le confinement en commentaire.